
Le village de la course ouvrira ce 17 octobre au Havre, avant un départ fixé le 26 octobre pour 3 750 milles intenses jusqu’à Fort-de-France, en passant par l’archipel des Açores. Face à une flotte dense de 42 Class40, les deux skippers normands comptent mettre à profit leur expérience et leur complicité pour s’illustrer dans une traversée relevée. Mais au-delà de la confrontation sportive, leur projet garde une dimension singulière : porter haut les couleurs de deux associations, Ellye et L’Arche en France, et démontrer que la course au large peut être à la fois un défi de performance et un outil de solidarité.
Pour Nicolas Jossier, cette Transat Café L’Or sera une troisième participation, après 2021 (6e) et 2023 (23e). Son bagage est un atout précieux : « Ça reste toutefois un nouveau défi, avec une concurrence toujours plus forte. Mais je me sens serein, car je connais bien l’épreuve, ses rythmes, et je maîtrise bien le bateau. Et surtout, je navigue avec quelqu’un en qui j’ai totalement confiance. » À ses côtés, la navigatrice Sophie Faguet, récemment sacrée pour la troisième fois championne du monde de match-racing, découvrira l’épreuve en Class40 après une première expérience en IMOCA il y a deux ans. Elle affiche la même détermination : « Le plateau est impressionnant. Notre préparation a été plus limitée que nous l’aurions souhaité, car notre budget reste modeste. Mais nous savons transformer cette contrainte en force. Nos parcours, notre complicité et notre capacité à optimiser chaque heure passée en mer seront nos meilleurs atouts. L’objectif est clair : donner le meilleur de nous-mêmes, viser un Top 15 et, pourquoi pas, espérer un Top 10. »
Une course exigeante face à un plateau redoutable
Avec plus d’une quarantaine d’équipages engagés dans la catégorie Class40, la 17e édition de la Route du Café promet une confrontation de haut niveau. Le Granvillais sait que l’Atlantique ne laisse aucune place à l’approximation : « Une transat reste imprévisible. Tout peut arriver : une casse, une erreur de trajectoire... L’essentiel est de rester concentrés et de savoir trouver des solutions. » De son côté, la Normande insiste sur l’importance des premiers jours : « Les départs du Havre sont toujours engagés, avec beaucoup de vent et des choix stratégiques cruciaux dès le golfe de Gascogne. Les 48 premières heures conditionnent bien souvent la suite. Ce qui comptera, c’est d’être fiers de la manière dont nous aurons géré les moments critiques et pris ensemble les bonnes décisions. » Leur bateau, s’il n’est pas le plus récent de la flotte, est équipé de voiles principales neuves et a fait l’objet d’une préparation soignée. « Nous avons les moyens de rester dans le match, et nous allons tout donner pour nous battre avec le peloton de tête. »
La voile au service de la solidarité
Avec le Défi Solidaire Ellye & L’Arche, Sophie et Nicolas associent leur aventure sportive à une démarche profondément humaine. Leur Class40 porte les couleurs de deux associations qui leur tiennent à cœur et qu’ils s’attachent à mettre en lumière à chaque rendez-vous. « Cette Transat Café L’Or sera l’occasion de renforcer encore cette dynamique, en donnant une visibilité nouvelle à leurs actions », souligne la navigatrice. Le projet a d’ailleurs déjà trouvé une résonance particulière avec l’inauguration, il y a tout juste quelques jours, d’une maisonnée de L’Arche au Havre, un moment fort en écho au départ de la course.
Une transat décisive tournée vers l’avenir
Cette Transat Café L’Or marque le point d’orgue de leur saison et constitue un passage déterminant pour la suite du projet. Pour Nicolas, l’enjeu est de naviguer proprement, de faire progresser le tandem et de tenir le cap fixé. Sophie, de son côté, insiste sur l’importance de la cohésion : « Notre force viendra de notre capacité à rester soudés et à assumer nos choix. » Mais l’horizon dépasse largement Fort-de-France. Si cette transat se court en double, la perspective est déjà tournée vers la Route du Rhum 2026, prochaine échéance en solitaire. Elle prolongera le fil conducteur du Défi Solidaire Ellye & L’Arche : montrer qu’une course au large peut conjuguer exigence sportive et engagement humain. « Nous voulons que chacun - associations, entreprises, bénévoles - ait le sentiment de faire partie du voyage », conclut Sophie. « C’est dans cette dimension partagée que réside notre première victoire. »