
C’est un spectacle peu courant sur les quais de Cherbourg-en-Cotentin : ce mercredi 22 octobre, l’AIDAprima, fleuron de la compagnie AIDA Cruises (groupe Carnival), a fait escale dans le port normand avec plus de 4 300 passagers à bord. Long de 300 mètres pour près de 125 000 tonnes, ce paquebot est l’un des plus imposants jamais accueillis dans la Manche.
Construit au Japon par Mitsubishi Heavy Industries, l’AIDAprima a marqué un tournant dans le monde de la croisière à sa mise en service. Il fut le premier paquebot à utiliser le Mitsubishi Air Lubrication System (MALS) : un dispositif qui insuffle un rideau de micro-bulles sous la coque afin de réduire la traînée et la consommation de carburant. Résultat : une économie d’énergie estimée à plus de 7 %.
Autre innovation : sa motorisation bi-carburant, capable de fonctionner au GNL ou au fioul marin, et un système de batteries de près de 10 MWh permettant de lisser les besoins énergétiques en escale. L’AIDAprima est également équipé du raccordement électrique à quai, une technologie que Cherbourg prévoit de généraliser pour les croisières dès 2026.
Une escale stratégique pour Cherbourg
L’arrivée de l’AIDAprima confirme la montée en puissance du port de Cherbourg-en-Cotentin, désormais capable d’accueillir les géants de la croisière internationale. Le Quai de France, long de près de 600 mètres et doté d’un tirant d’eau de 13 mètres, offre des conditions idéales pour ce type d’unité.
Pour la ville, l’enjeu dépasse la prouesse technique : chaque escale de ce type représente des retombées économiques immédiates, entre restauration, transports, commerces et excursions vers les plages du Débarquement ou la Cité de la Mer. En 2024, Cherbourg avait déjà franchi la barre symbolique des 100 000 passagers, un record appelé à être battu.
Un tourisme maritime qui se verdit
Avec sa silhouette massive et ses lignes fluides, l’AIDAprima illustre la nouvelle génération de paquebots plus vertueux : moins polluants, plus silencieux et conçus pour naviguer toute l’année dans les mers du Nord comme dans l’Atlantique. Une direction qui colle avec la stratégie de Cherbourg : devenir un port de référence pour les croisières « propres » sur la façade ouest de la France.
En quelques heures d’escale, 4 300 croisiéristes ont foulé le pavé cherbourgeois, laissant entrevoir ce que pourrait devenir la ville : une escale incontournable entre Manche et Atlantique, où le gigantisme maritime rime désormais avec transition énergétique.