
Engagés sur la 17e édition de la Transat Café L’Or, Erwan Le Roux et sa co-skipper Audrey Ogereau ne s’élanceront pas dimanche comme prévu mais dès ce samedi, à 16 heures, en baie de Seine. La décision, prise collectivement par les dix équipages de la Classe Ocean Fifty et validée par la direction de course, vise à éviter des conditions extrêmement délicates annoncées dimanche après-midi en Manche. Un choix dicté par la sécurité, que le triple vainqueur de l’épreuve accueille avec soulagement, même si cela précipite quelque peu l’organisation du duo.
Une décision collective, dictée par la météo
Ces dernières heures, les modèles météo ont confirmé une dégradation rapide de la situation en Manche. « À chaque nouveau fichier, la situation empirait », explique Erwan Le Roux. « Au début, le Talweg était prévu dans la nuit de dimanche à lundi. Ensuite, c’était annoncé vers 23 heures. Puis 18 heures... Finalement, il passait quasiment au moment du départ. » Avec des rafales attendues entre 45 et 50 nœuds, la perspective devenait intenable pour les trimarans de 50 pieds, connus pour être particulièrement volages. « On s’est dit que retarder n’était pas possible. La seule option était d’avancer. Alors nous avons consulté tout le monde, et nous avons fait la demande à l’organisation. » Une requête validée sans hésitation, au nom de la sécurité de tous.
Des conditions plus maniables au départ
En avançant le coup d’envoi de près d’une journée, les Ocean Fifty s’offrent, de fait, un scénario plus praticable. « Au moment du coup d’envoi demain, nous aurons encore un peu de Nord-Ouest, mais dans du vent bien plus maniable », analyse le skipper de Koesio. « On parle de 25 à 28 nœuds moyens, des rafales à 30 maximum, au lieu de 45... Ce n’est pas la même histoire. » Certes, la première nuit restera technique, avec des virements à négocier pour passer Barfleur, mais la différence est de taille : « Il n’y aura pas ces claques violentes qui rendent la navigation ingérable sur nos bateaux. »
Un soulagement partagé
Au-delà de la dimension sportive, c’est un grand soulagement psychologique pour les marins. « C’est sûr que ça précipite un peu tout, dans la tête comme dans l’organisation, cependant ça reste le bon choix. » Pour la suite, le Rochelais se veut confiant : « L’enchaînement dans le golfe de Gascogne sera, lui aussi, beaucoup plus clair. Il reste une petite dépression au large du Portugal, pas totalement calée, mais on aura une échappatoire. » De quoi aborder cette transatlantique de 4 600 milles vers la Martinique avec davantage de sérénité.
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