
La région Bretagne envisage une hausse historique de la taxe de séjour, pouvant atteindre 200 %, pour soutenir le financement de ses transports. Une mesure qui fait bondir les professionnels du tourisme, inquiets pour l’attractivité et l’économie régionale.
Le projet fait déjà des vagues sur la côte bretonne. Dans son budget 2026, la région souhaite créer une taxe de séjour additionnelle afin de financer ses infrastructures de transport, en remplacement du versement mobilité que devront verser les entreprises à partir du 1er janvier. Une mesure qui pourrait tripler le montant actuel payé par chaque touriste pour chaque nuitée.
Avec une hausse estimée à 2 euros par nuit et par personne, la Bretagne rejoindrait l’Île-de-France parmi les rares régions à appliquer une telle taxe. Mais cette idée fait bondir les professionnels. « On a sorti les bonnets rouges pour moins que ça », s’indigne Nicolas Dayot, président de l’Union bretonne de l’hôtellerie de plein air. Derrière l’humour, une inquiétude réelle : cette hausse risquerait, selon lui, de freiner la fréquentation touristique et d’« affaiblir un secteur déjà fragile ».
Le tourisme breton pèse plus de 80.000 emplois et près de 8 % du PIB régional. Hôteliers, restaurateurs et gérants de campings redoutent une perte d’attractivité pour une région réputée accessible et familiale. « Ce ne sont pas aux touristes de financer la mobilité régionale », dénonce Anthony Rambaud, président de l’Umih Bretagne, rappelant que 40 % des visiteurs viennent du Grand Ouest, souvent des Bretons eux-mêmes.
Si le premier amendement a été rejeté par la commission des finances, le débat pourrait ressurgir prochainement à l’Assemblée nationale. Le président de région, Loïg Chesnais-Girard, assure vouloir « une discussion collective » avant toute décision. Mais sur le terrain, la tension monte déjà d’un cran : en Bretagne, toucher au portefeuille des vacanciers, c’est risquer de rouvrir un vieux front social.
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