Transat Café L'Or : pas de pause sur l’Atlantique
A l’heure où Team Snef - TeamWork franchit la ligne d’arrivée, nouvel exemple d’une trajectoire parfaitement maîtrisée du tandem Mettraux-Macaire, il reste 49 équipages en course. Des Antilles aux Canaries, en passant par les Açores, ça bataille dur avec des bonheurs divers. Les IMOCA multiplient les empannages dans l’alizé, un exercice de glisse auxquels gouttent déjà une vingtaine de Class40 dans le Sud. Loin devant, les Nordistes en terminent avec les dépressions, et maintiennent un joli matelas d’avance Mais il va leur falloir dealer maintenant avec les hautes pressions, ce qui pourrait mettre leurs nerfs à vif...
IMOCA: Brochette de talents
Il y a eu la sensation du tandem Francesca Clapcich-Will Harris, brillant deuxièmes de cette 17ème Route du café. Voici Justine Mettraux et Xavier Macaire, un autre double mixte qui signe également une performance exceptionnelle en s’emparant ce matin, en pleine nuit antillaise, de la cinquième place à Fort de France. Pointer le talent et la maîtrise de Justine Mettraux est devenu une habitude depuis son entrée en IMOCA en 2021. Celle qui s’est vu décerner pendant la transat le titre prestigieux de Marin de l’année par World Sailing pour son Vendée Globe, a trouvé dans Xavier Macaire un co-équipier à la hauteur de ses ambitions. « On a appris l’un de l’autre disait Justine à l’arrivée quand Xavier soulignait « le savoir faire de la navigatrice qui a maintenu le bateau à 100% avec beaucoup de petits bricolages » C’est la plus belle place enregistrée par l’ex-Charal depuis quatre ans sur une course de ce calibre. Justine et Xavier laissent cinq bateaux plus performants dans le tableau arrière de leur IMOCA datant de 2018. Ils ont résisté ces dernières 48 heures aux assauts de Bureau Vallée (Louis Burton-Christophe Commagnac) qui s’est fait brûler la politesse par Samantha Davies et Violette Dorange. Initiatives Cœur a doublé son quasi sister-ship cette dernière nuit et s’apprête à couper la ligne sixième.
Ce sera ensuite au tour d’Association Petits Princes-Queguiner et de 4 Cad La Mie Câline d’apercevoir la Martinique, alors que de son côté Paprec Arkéa devrait vraisemblablement rentrer dans le Top ten de cette Route du Café disputée sous la forme d’une course poursuite pour celui faisait partie des favoris au Havre.
Class40 : Et maintenant ?
« On est samedi là ? » Corentin Douguet avait un peu de mal avec son agenda ce matin à la vacation ! Partie depuis une semaine, la flotte des Class40, toujours emmenée par SNSM faites un don, n’en est qu’au milieu de sa course. Sur les derniers routages, les leaders ne sont pas attendus avant dimanche prochain en Martinique.
La bonne nouvelle dans cette longue route pour ceux qui n’ont pas choisi la facilité au Nord, c’est que les spis pourraient être de sortie dans la journée : « Là, on navigue derrière un front et ce n’est pas très agréable. Ça tape encore beaucoup mais ça va se clarifier dans la journée. Les températures sont beaucoup plus chaudes, on a même sorti le ventilateur pour la sieste ! » raconte Corentin, pas fâché d’en finir avec les dépressions mais préoccupé par la porte de sortie de son option Nord. Car pendant ce temps à quelques 900 milles de sa position, les Sudistes déboulent entre Canaries et Cap Vert. Seafrigo Sogestran a signé la plus grosse journée hier avec 282 milles en 24 heures, mais en rapprochement au but, ils restent toujours moins rapides. Reste que la navigation est beaucoup plus confortable comme le confirmait ce matin Cédric Château : « Nos bateaux sont faits pour glisser et c’est très agréable de filer dans 20 noeud d’alizé en short et lunettes de soleil. Chapeau aux Nordistes en tous cas, on a regardé leurs vidéos, le contraste est total ! »
Si chacun essaie de maintenir son avance dans son groupe, difficile de ne pas se projeter sur l’issue de ce match à distance. « On aura une vision claire dans 48-72 heures dit Cédric. Pour l’instant, les modèles américains continuent de donner le Nord gagnant et l’Européen dit que ce sera meilleur pour nous. Guillaume ne peut s’empêcher de lancer cinq ou six routages par jour. Il faut surtout se concentrer sur la marche du bateau, prendre les bascules du bon côté et surveiller les petits copains autour ! »
Bien contents d’avoir trouvé les alizés, les Sudistes comptent ce matin 373 milles de retard sur SNSM faites un don qui avance nettement moins vite mais directement vers le but « Nous allons rester sur cette route assez directe jusqu’aux Antilles prévoit Corentin Douguet. On a choisi la vieille route nationale. Il y a moins de kilomètres mais il peut y avoir quelques bouchons »
Pendant ce temps, une dizaine de retardataires coincés entre Madère et Canaries voudraient bien prendre la bretelle de l’autoroute du Sud mais peinent à rejoindre l’alizé. Pas de panique, la date de fermeture de la ligne a été modifiée, désormais fixée au 22 novembre, ce qui laisse plus de cinq jours en théorie pour arriver après les premiers...
