
La Polynésie française vient d’adopter une réglementation beaucoup plus stricte pour encadrer l’observation des baleines à bosse, une mesure saluée par les défenseurs de l’océan qui y voient un tournant décisif pour la survie de ces géants marins. Dans un contexte où la fréquentation touristique et nautique s’intensifie, les autorités polynésiennes ont choisi de renforcer les règles afin de limiter le dérangement, les collisions et les interactions jugées trop intrusives.
La nouvelle réglementation fixe désormais un créneau horaire précis pour l’observation : entre 7 h 30 et 17 h 30 uniquement. Les approches sont strictement encadrées : autour d’un cétacé, une zone d’observation de 300 m est instaurée, et seules trois embarcations peuvent s’y trouver simultanément. Dans ce périmètre, la vitesse maximale autorisée est de 3 nœuds. Les navigateurs doivent suivre une route parallèle, éviter tout changement brusque de cap ou de régime moteur, ne pas couper la trajectoire des animaux et rester particulièrement vigilants en présence d’une femelle avec son petit. L’approche des baleineaux non accompagnés est interdite.
Autre point majeur : la mise à l’eau est désormais proscrite dans les lagons, baies et passes, des zones essentielles où les baleines se reposent, allaitent ou mettent bas. Les prestataires touristiques agréés doivent respecter des quotas stricts, limiter le nombre de nageurs et se conformer à de nouvelles exigences de formation et de contrôle.
Pour les ONG environnementales, cette réforme marque une avancée profonde : elle répond à des années de signalements concernant des dérives d’observation, des approches trop proches et un stress important infligé aux animaux. La phrase entendue ces derniers jours, « on pourra observer des baleines vivantes encore longtemps », résume l’esprit de cette évolution.
Chez les professionnels du nautisme, le sentiment est plus nuancé. Beaucoup reconnaissent la nécessité de mieux protéger les cétacés, mais soulignent que ces règles impliqueront des ajustements, notamment en termes de temps d’observation, de logistique et de rentabilité. La Polynésie engage ainsi un virage qui demande un effort collectif, mais qui pourrait aussi devenir une référence en matière d’écotourisme.
Avec cette réglementation, le territoire affirme clairement sa volonté : l’observation des baleines restera possible, mais seulement dans un cadre strict où le respect du vivant prime. Un engagement fort pour garantir que les prochaines générations puissent encore croiser ces silhouettes majestueuses dans les eaux polynésiennes.
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