Quatre mois après avoir été contraint d'abandonner son voilier en pleine mer, la navigatrice rochelaise Charlotte Cassin vient d’apprendre que l’Areva Manu a été localisé à l’est de l’Amérique centrale, dans une zone très isolée entre le Honduras et le Nicaragua. C’est le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) Antilles-Guyane qui lui a annoncé la nouvelle.
Un abandon forcé après une avarie moteur
L’histoire remonte au 18 juillet. Partie de Martinique pour rejoindre les Grenadines, Charlotte Cassin voit le moteur de son voilier prendre l’eau au large de la Dominique. Après une nuit compliquée et une embarcation désormais ingérable, la navigatrice contacte le CROSS. Elle est secourue le 21 juillet, mais les conditions météo empêchent tout remorquage.
Le voilier est laissé à la dérive. Commence alors une errance de plusieurs milliers de kilomètres à travers la mer des Caraïbes.
Une balise qui se déclenche dans une zone isolée
La navigatrice raconte avoir été recontactée ces derniers jours par les équipes du CROSS :
la balise de détresse du voilier s’est déclenchée, puis a cessé d’émettre peu après.
Un élément qui intrigue, car la balise était installée en hauteur, solidement fixée et révisée récemment.
« Son déclenchement n’aurait donc normalement pas dû se produire sans un événement sérieux », explique-t-elle.
Pour Charlotte Cassin, plusieurs scénarios sont possibles : un choc avec un grand navire, l’effet cumulé des avaries subies depuis juillet, la perte du mât, les mois de dérive ou encore le passage du cyclone Melissa, qui a probablement fragilisé l’ensemble de la structure.
La navigatrice évoque désormais sans détour la possibilité d’un naufrage ou d’une destruction partielle du bateau.
La fin d’une histoire, et d’une maison flottante
Depuis deux ans, Charlotte Cassin vivait seule à bord de l’Areva Manu. Le voilier n’était pas seulement un moyen de naviguer, mais un lieu de vie, un projet construit au long cours.
Si la localisation récente permet de lever une part d’incertitude, elle signe aussi la probable fin du voilier.
Dans un message adressé à ceux qui l’ont suivie dans cette aventure, elle écrit :
« Même si cela marque certainement la fin de l’histoire de mon bateau, ma maison, je tiens à vous dire à quel point votre soutien, votre attention et votre écoute tout au long de cette aventure m’ont touchée. »
L’histoire de l’Areva Manu se termine peut-être loin des côtes où il naviguait encore l’été dernier, mais sa découverte met fin à quatre mois d’incertitude. Pour Charlotte Cassin, c’est un chapitre qui se ferme - avec émotion, lucidité et une immense gratitude envers ceux qui l’ont accompagnée.
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