
C’est une prise aussi spectaculaire qu’inattendue qui a été ramenée à quai cette semaine en Bretagne. Un requin d’une longueur dépassant les 4 m, pêché par accident par un palangrier au large du Finistère, a été confié à la station marine de Concarneau. Une découverte exceptionnelle : l’espèce, très rare dans les eaux européennes, est strictement interdite à la vente.
Le poisson a été remonté au petit matin par un équipage surpris de la taille et de la nature de l’animal. Les pêcheurs ont immédiatement compris qu’ils faisaient face à une espèce atypique, protégée et rarement observée vivante ou morte dans la région. Comme le prévoit la réglementation, le requin a été débarqué sans être commercialisé avant d'être confié aux scientifiques.
L’enjeu était double pour les marins : respecter scrupuleusement la loi et gérer une prise imposante, difficile à manipuler sur un bateau de pêche classique. Selon les premières informations relayées par la filière, aucun signe de braconnage ou d’intention de vente n’a été relevé.
Direction Concarneau pour analyses
La station marine de Concarneau, centre de référence pour l’étude de la faune marine, a été sollicitée pour prendre en charge l'animal. Les chercheurs ont accueilli l’exemplaire avec prudence et intérêt. Les analyses à venir devraient permettre d’en savoir plus sur l’âge du requin, son état de santé, son comportement migratoire et son alimentation.
Pour les scientifiques, disposer d’un spécimen aussi grand et rare est une opportunité précieuse. Les données recueillies contribueront à améliorer les connaissances sur une espèce encore largement méconnue du grand public et rarement disponible pour des études complètes.
Un signal pour l'état des océans
Ces captures accidentelles, bien que peu fréquentes, interrogent toujours sur les déplacements des grands prédateurs et sur les changements qui affectent l’écosystème marin. L’apparition d’un individu de cette taille si près des côtes pourrait nourrir de nouvelles hypothèses sur les routes migratoires ou l’évolution des habitudes alimentaires de l’espèce.
Si aucun élément ne permet d'affirmer un lien direct avec le réchauffement des eaux ou la pression humaine, les chercheurs restent attentifs à ces signaux qui, mis bout à bout, dessinent l’état actuel du milieu marin.
Une fin utile pour un géant discret
L’histoire aurait pu s’arrêter à une simple prise accidentelle. Elle se poursuit finalement dans les laboratoires concarnois où le requin servira à alimenter la recherche, loin des étals - l’espèce étant strictement prohibée à la vente dans toute l’Union européenne.
Ce spécimen hors norme rappelle, une nouvelle fois, combien les océans abritent encore des créatures insoupçonnées, parfois tout près des côtes, et combien leur compréhension reste essentielle pour mieux protéger la biodiversité marine.
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