Au large de l’Australie occidentale, une expédition scientifique a mis au jour une découverte fascinante : un requin capable de briller dans l’obscurité. Un phénomène rare qui éclaire, au sens propre comme au figuré, les mystères encore intacts des profondeurs marines.
Une expédition qui lève le voile sur l’invisible
Lorsque les chercheurs du navire RV Investigator ont plongé leurs instruments dans les eaux sombres de l’océan Indien, ils ne s’attendaient pas à révéler l’un des poissons les plus intrigants de ces dernières années. Décrit officiellement en 2025, Etmopterus westraliensis, un nouveau requin-lanterne, fait désormais partie du catalogue encore maigre des espèces bioluminescentes connues.
Ce petit squale d’environ 40 cm, discret habitant des profondeurs, évolue jusqu’à 610 m sous la surface. Dans cet univers où règne une nuit éternelle, il porte sur sa peau des photophores, de minuscules organes capables d’émettre une lumière bleutée. La nature lui offre ainsi l’un des atouts les plus précieux des abysses : la bioluminescence, indispensable pour se fondre dans la pénombre et échapper aux prédateurs qui le guettent depuis les profondeurs.
Un requin-lanterne... et un compagnon inattendu
La découverte ne s’arrête pas là. L’expédition, menée par les équipes du CSIRO, a également permis l’identification d’un crabe porcelaine encore inconnu, Porcellanella brevidentata. Avec ses 15 mm à peine et son corps jaune opalescent, ce minuscule crustacé vit dissimulé entre les tentacules des pennatules, des coraux mous qui forment de véritables oasis dans les fonds marins. Une forme de camouflage presque parfaite qui témoigne de l’ingéniosité évolutive de ces organismes adaptés à des environnements extrêmes.
Une biodiversité abyssale aussi riche que fragile
Ces découvertes successives rappellent à quel point les profondeurs marines restent une frontière scientifique encore largement inexplorée. Chaque nouvelle espèce identifiée souligne la richesse de ces écosystèmes discrets, mais aussi leur vulnérabilité, menacée par les activités humaines : pollution, réchauffement climatique, exploitation minière des fonds océaniques...
Le cas d’Etmopterus westraliensis est particulièrement symbolique. L’existence même de sa lumière est un mécanisme de survie face à un monde hostile mais stable. Une stabilité aujourd’hui fragilisée par l’évolution rapide de notre planète.
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