
Une études récente révèle que des coquillages vieux de 6 000 ans servaient d’instruments sonores et même de mégaphones dans la Catalogne néolithique.
Une découverte archéologique qui change notre regard sur le Néolithique
Pendant des années, ces coquillages retrouvés sur plusieurs sites du Néolithique catalan étaient considérés comme de simples objets décoratifs ou rituels. Leur présence à des kilomètres de la mer intriguait déjà les chercheurs. Mais de nouvelles analyses ont complètement rebattu les cartes : ces coquilles marines n’étaient pas que des ornements, elles étaient utilisées comme instruments sonores et dispositifs de projection vocale il y a environ 6 000 ans.
L’étude montre que les populations de la péninsule Ibérique maîtrisaient déjà des techniques acoustiques complexes, bien avant l’invention des premiers instruments métalliques.
NEW Archaeologists play 6000-year-old shell trumpets from Neolithic Catalonia, revealing they were highly effective for long-distance communication and may have also been used as musical instruments.
— ????ntiquity Journal (@AntiquityJ) December 3, 2025
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Coquillages transformés en trompes : des instruments à vent préhistoriques
Les chercheurs ont examiné 15 coquillages préhistoriques découverts dans plusieurs grottes et habitats néolithiques. Certains portaient des perforations soigneusement réalisées à l’extrémité, une caractéristique typique des conques instrumentales toujours utilisées dans de nombreuses traditions culturelles.
Lorsqu’ils ont été testés, ces coquillages ont produit des sons puissants, graves et très directionnels, compatibles avec des signaux rituels ou des appels communautaires. La datation les place parmi les plus anciens instruments à vent connus en Europe, bien antérieurs à de nombreux artefacts sonores déjà identifiés.
Des mégaphones préhistoriques pour amplifier la voix humaine
L’autre volet de la recherche révèle que certains coquillages n’étaient pas soufflés, mais utilisés comme amplificateurs vocaux. Leur forme spiralée crée, selon les archéologues, un « effet de mégaphone » étonnamment efficace. En plaçant l’extrémité ouverte contre la bouche, les utilisateurs pouvaient projeter leur voix plus loin, la rendre plus grave et surtout plus résonnante.
Les tests acoustiques montrent que le son pouvait être amplifié de plusieurs décibels, suffisamment pour couvrir de grandes zones en plein air. Les chercheurs y voient un outil probable de communication à distance, mais aussi un instrument lié aux cérémonies, à la musique ou aux pratiques funéraires.
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Un rôle social et symbolique encore plus riche qu’attendu
Ces objets ne se limitaient pas à un usage utilitaire : ils étaient probablement associés à des rituels collectifs. Leur rareté, leur origine maritime et le soin apporté à leur transformation laissent penser qu’ils occupaient une place importante dans la vie symbolique des communautés néolithiques. La Catalogne préhistorique apparaît ainsi comme un espace où l’acoustique, la musique et la transmission sonore étaient bien plus développées qu’on ne l’imaginait.
Une fenêtre sonore ouverte sur un monde disparu
Ces découvertes, mêlant travail archéologique et analyses acoustiques, nous rappellent que les populations néolithiques ne se contentaient pas de modeler la pierre, l’os ou la poterie : elles façonnaient aussi le son.
Ces coquillages vieux de 6 000 ans ne nous révèlent pas seulement un outil, mais une manière de faire vibrer l’espace, de communiquer, de rassembler et d’émouvoir. Une preuve supplémentaire que la préhistoire ne fut jamais silencieuse - elle avait ses voix, ses appels, ses musiques.
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