
Les conditions climatiques désastreuses lors de la compétition, ont-elles affecté votre performance ?
« Les conditions de l’épreuve n’ont pas été évidentes, la température s’est beaucoup refroidie et pas mal d’athlètes de la compétition en ont souffert. Cette année le set up de l’organisation était très important, il y avait aussi beaucoup de monde autour de nous et la plateforme installée ne cessait de bouger à cause de la mer très agitée. Donc c’était assez difficile de se concentrer sur l’épreuve et de se relâcher sur la descente. À cause de tous ces facteurs, mes capacités n’étaient pas dédiées à 100% à l’apnée alors, je savais que l’épreuve allait être laborieuse. »
Comment s’est passée cette épreuve en poids constant sans palmes, qui vous a fait remporter le titre de champion du monde d’apnée ?
« Malgré les circonstances, la descente était assez réussie, bien détachée et relâchée avec une compensation au niveau des oreilles qui n’a jamais été aussi bonne, donc j’étais très content. En revanche, la remontée était plus éprouvante que d’habitude, parce qu’une partie de l’énergie qui devait être consacrée à l’apnée, était dédiée au fait de résister à la tension de l’événement et aux enjeux présents lors de la compétition. »
Vous aviez la plus grande annonce lors de l’épreuve…
« Oui ce n’était pas évident, car je passais en premier et j’avais la plus grande annonce à 91 mètres. Potentiellement, si je réussissais, je gagnais la compétition, ce qui est fait ! (Rires) Mais si je ne réussissais pas c’était terminé. De plus, étant le premier à passer sur l’épreuve, s’il y avait quelque chose qui n’allait pas lors de la descente, c’était un peu moi qui allais essuyer les plâtres. Donc j’avais beaucoup de pression sur les épaules et c’était très difficile à gérer. »

Une fois en dehors de l’eau, vous avez répété deux fois le protocole de fin de parcours, pourquoi ?
« En effet, et cela ne me ressemble pas. J’étais tellement proche de mes limites lors de l’épreuve, que je ne me suis pas rendu compte que j’ai effectué deux fois le protocole de fin de parcours. J’ai vraiment dû aller au bout de moi-même pour réaliser cette plongée. »
Qu’elles ont été vos premières pensées quand vous avez su que vous aviez gagné le championnat du monde d’apnée ?
« C’est assez amusant parce qu’il y avait beaucoup de personnes de mon entourage qui m’avaient dit que cette année, le championnat était pour moi, que j’allais être champion du monde. Donc naturellement, j’ai pensé à eux. »
De quoi êtes-vous le plus fier en ce qui concerne ce championnat ?
« Je me suis entraîné sérieusement et je tenais à effectuer ma préparation pour la compétition, chez moi, à Marseille. J’ai fait très peu d’entraînements sur Nice. Au final, je suis fière d’avoir réussi à mener mon entraînement jusqu’au bout dans ma ville. Les conditions d’entraînement à Marseille sont assez difficiles donc je suis arrivé à Nice en étant plutôt détaché des conditions météorologiques qui rendaient l’épreuve plus compliquée. C’est une belle satisfaction pour moi ! »
Quels sont vos futurs projets, vous allez arrêter les championnats ?
« Oui, j’ai pris ma retraite sur les championnats du monde, mais je n’arrête pas la compétition. Je vais continuer à aller sur les compétitions internationales parce que j’aime le sport que je pratique et qu’à priori, j’ai encore tous mes moyens, comme j’ai pu le démontrer lors du championnat ! (rires). Je suis également parrain du MC Swim Challenge qui se déroulera début octobre. Pour l’événement je vais réaliser un 10km en mer pour une œuvre caritative pour les cancers pédiatriques. Il faut que je m’entraîne car c’est complètement différent de l’apnée (rires). »