
Connaître les habitudes du lieu : la base du succès
Le lieu jaune (Pollachius pollachius) est un chasseur qui affectionne les zones rocheuses, les têtes de roches, les plateaux sous-marins et les épaves. Il chasse souvent en pleine eau, à mi-profondeur, notamment lorsque les courants sont soutenus. Contrairement à d'autres carnassiers plus statiques, le lieu est toujours en mouvement : il faut donc le pêcher avec une approche mobile, capable de déclencher des touches rapides.
Sa saison de prédilection s’étend du printemps à l’automne, avec des pics d’activité en été. Il se montre plus actif lorsque les eaux sont oxygénées et que le courant porte les proies (lançons, petits maquereaux, orphies...). Cela implique de cibler les bonnes zones au bon moment, souvent en début ou en fin de marée montante, quand le courant se stabilise et que la chasse commence.
Jigging ou leurres souples ? Adapter sa technique
Côté technique, deux grandes écoles s’affrontent : le jigging vertical et la pêche au leurre souple. Les deux peuvent se révéler redoutables, à condition de bien les utiliser.
Le jigging reste une valeur sûre pour prospecter rapidement de grandes zones. Le lieu jaune adore les animations nerveuses et les remontées rapides. L’astuce, c’est de ne pas trop "insister" : une descente au fond, trois animations vers la surface, et on relâche. Il faut jouer la surprise et la vitesse.
Les leurres souples, quant à eux, permettent une approche plus fine, souvent plus efficace sur les poissons méfiants. Les shads de 12 à 18 cm montés sur des têtes plombées adaptées au courant offrent un bon compromis entre volume, vibration et réalisme. Le coloris chartreuse reste un grand classique, mais les teintes naturelles fonctionnent aussi très bien sur les poissons éduqués.
Le vrai plus, c’est l’animation : des tirées franches, entrecoupées de pauses, en veillant à garder le contact avec le fond sans jamais rester inactif. Le lieu adore les leurres qui remontent comme une proie paniquée.

Soigner la discrétion et la présentation
Beaucoup de pêcheurs passent à côté de jolis poissons faute d’adapter leur montage. En zone très fréquentée ou sur des poissons méfiants, la discrétion est primordiale. Fluorocarbone de 30 à 40/100, agrafes fines, nœuds soignés : chaque détail compte.
Autre élément souvent négligé : le choix de la vitesse de dérive. Trop rapide, et le leurre ne travaille plus correctement ; trop lente, et vous couvrez moins de terrain. Un petit bout de chiffon mouillé ou un leurre teaser ajouté sur l’empile peut parfois déclencher une attaque par curiosité. Et si vous pêchez en bateau, n’hésitez pas à chercher les boules de fourrage à l’échosondeur : le lieu n’est jamais bien loin.
Trouver les bons postes : l’art de la lecture marine
Sortir du lot, c’est aussi sortir des sentiers battus. Les postes classiques (épaves connues, zones déjà sondées) sont vite saturés. Pour dénicher de nouveaux "spots", la cartographie marine est un allié précieux. Recherchez les changements de profondeur brutaux, les têtes rocheuses isolées, ou encore les cassures de plateau qui concentrent le courant et les proies.
Les zones situées entre 15 et 40 mètres sont souvent les plus productives. Plus profond, les touches deviennent plus rares mais les poissons peuvent être plus gros. Dans tous les cas, il faut accepter de bouger, sonder, et parfois rater des zones pour mieux tomber sur la bonne.
Observer, s’adapter... et relâcher les gros spécimens
Enfin, un bon pêcheur de lieu est avant tout un observateur. Un oiseau qui plonge, un remous suspect en surface, une proie qui saute : autant de signes qu’il faut savoir lire. Et quand la touche se produit, il faut ferrer sec, garder la tension et laisser le frein jouer son rôle.
Les plus beaux spécimens dépassent régulièrement les 70 cm, avec des combats puissants et nerveux. Pour préserver la ressource, relâcher les plus gros individus est un geste responsable et utile : ce sont eux les meilleurs reproducteurs.
La pêche du lieu jaune demande de l’expérience, un peu d’audace, et surtout une vraie capacité à s’adapter à la situation. En variant les techniques, en soignant ses montages et en apprenant à lire la mer, on augmente nettement ses chances de faire la différence. Et comme toujours, c’est sur l’eau que tout se joue.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.