La pêche du lieu jaune : les astuces d'expert pour sortir du lot

Pêche en mer
Par Le Figaro Nautisme

Reconnaissable à sa ligne latérale dorée et à ses reflets métalliques, le lieu jaune est l’un des poissons les plus prisés par les pêcheurs sportifs, notamment sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche. Méfiant, combatif et opportuniste, ce cousin du cabillaud se mérite. Si les touches sont parfois rares et les échos discrets, quelques techniques bien rodées peuvent faire toute la différence. Voici les clés pour optimiser vos chances et sortir du lot, que vous soyez du bord ou en bateau.

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Reconnaissable à sa ligne latérale dorée et à ses reflets métalliques, le lieu jaune est l’un des poissons les plus prisés par les pêcheurs sportifs, notamment sur les côtes de l’Atlantique et de la Manche. Méfiant, combatif et opportuniste, ce cousin du cabillaud se mérite. Si les touches sont parfois rares et les échos discrets, quelques techniques bien rodées peuvent faire toute la différence. Voici les clés pour optimiser vos chances et sortir du lot, que vous soyez du bord ou en bateau.

Connaître les habitudes du lieu : la base du succès
Le lieu jaune (Pollachius pollachius) est un chasseur qui affectionne les zones rocheuses, les têtes de roches, les plateaux sous-marins et les épaves. Il chasse souvent en pleine eau, à mi-profondeur, notamment lorsque les courants sont soutenus. Contrairement à d'autres carnassiers plus statiques, le lieu est toujours en mouvement : il faut donc le pêcher avec une approche mobile, capable de déclencher des touches rapides.
Sa saison de prédilection s’étend du printemps à l’automne, avec des pics d’activité en été. Il se montre plus actif lorsque les eaux sont oxygénées et que le courant porte les proies (lançons, petits maquereaux, orphies...). Cela implique de cibler les bonnes zones au bon moment, souvent en début ou en fin de marée montante, quand le courant se stabilise et que la chasse commence.

Jigging ou leurres souples ? Adapter sa technique
Côté technique, deux grandes écoles s’affrontent : le jigging vertical et la pêche au leurre souple. Les deux peuvent se révéler redoutables, à condition de bien les utiliser.
Le jigging reste une valeur sûre pour prospecter rapidement de grandes zones. Le lieu jaune adore les animations nerveuses et les remontées rapides. L’astuce, c’est de ne pas trop "insister" : une descente au fond, trois animations vers la surface, et on relâche. Il faut jouer la surprise et la vitesse.
Les leurres souples, quant à eux, permettent une approche plus fine, souvent plus efficace sur les poissons méfiants. Les shads de 12 à 18 cm montés sur des têtes plombées adaptées au courant offrent un bon compromis entre volume, vibration et réalisme. Le coloris chartreuse reste un grand classique, mais les teintes naturelles fonctionnent aussi très bien sur les poissons éduqués.
Le vrai plus, c’est l’animation : des tirées franches, entrecoupées de pauses, en veillant à garder le contact avec le fond sans jamais rester inactif. Le lieu adore les leurres qui remontent comme une proie paniquée.

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Soigner la discrétion et la présentation
Beaucoup de pêcheurs passent à côté de jolis poissons faute d’adapter leur montage. En zone très fréquentée ou sur des poissons méfiants, la discrétion est primordiale. Fluorocarbone de 30 à 40/100, agrafes fines, nœuds soignés : chaque détail compte.
Autre élément souvent négligé : le choix de la vitesse de dérive. Trop rapide, et le leurre ne travaille plus correctement ; trop lente, et vous couvrez moins de terrain. Un petit bout de chiffon mouillé ou un leurre teaser ajouté sur l’empile peut parfois déclencher une attaque par curiosité. Et si vous pêchez en bateau, n’hésitez pas à chercher les boules de fourrage à l’échosondeur : le lieu n’est jamais bien loin.

Trouver les bons postes : l’art de la lecture marine
Sortir du lot, c’est aussi sortir des sentiers battus. Les postes classiques (épaves connues, zones déjà sondées) sont vite saturés. Pour dénicher de nouveaux "spots", la cartographie marine est un allié précieux. Recherchez les changements de profondeur brutaux, les têtes rocheuses isolées, ou encore les cassures de plateau qui concentrent le courant et les proies.
Les zones situées entre 15 et 40 mètres sont souvent les plus productives. Plus profond, les touches deviennent plus rares mais les poissons peuvent être plus gros. Dans tous les cas, il faut accepter de bouger, sonder, et parfois rater des zones pour mieux tomber sur la bonne.

Observer, s’adapter... et relâcher les gros spécimens
Enfin, un bon pêcheur de lieu est avant tout un observateur. Un oiseau qui plonge, un remous suspect en surface, une proie qui saute : autant de signes qu’il faut savoir lire. Et quand la touche se produit, il faut ferrer sec, garder la tension et laisser le frein jouer son rôle.
Les plus beaux spécimens dépassent régulièrement les 70 cm, avec des combats puissants et nerveux. Pour préserver la ressource, relâcher les plus gros individus est un geste responsable et utile : ce sont eux les meilleurs reproducteurs.

La pêche du lieu jaune demande de l’expérience, un peu d’audace, et surtout une vraie capacité à s’adapter à la situation. En variant les techniques, en soignant ses montages et en apprenant à lire la mer, on augmente nettement ses chances de faire la différence. Et comme toujours, c’est sur l’eau que tout se joue.

Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...