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Le Dieu Neptune, le dieu des mers, est un dieu capricieux et mieux vaut ne pas le contrarier. Alors avant de partir en mer, quelques rites sont obligatoires.
Pour baptiser un bateau, il ne s'agit pas de juste lui donner un nom. Pour conjurer le mauvais sort, il faut que la marraine du bateau brise une bouteille de champagne sur la coque en disant " Je te baptise et te souhaite bonne navigation". Ce rite provient d’une tradition antique. Auparavant, le but était d’attirer la clémence des Dieux en leur faisant une offrande. Sauf qu’à l’époque, ce n’était pas du champagne que l'on reversait mais le sang d’un sacrifié. Le vin, moins cruel, a ensuite remplacé le sang sacrificiel. "Un navire qui n'a pas goûté au vin goûtera au sang" dit ainsi un proverbe anglais. L’idée est qu’un bateau qui n’a pas été baptisé dans le règles de l’Art, devra faire face à des difficultés : tempêtes, avaries, accidents… Le vin a ensuite été remplacé par le champagne, alcool de la fête, de la célébration, du bonheur et de la chance par excellence !
Quant à la tradition des parrains et des marraines, elle est née du rapprochement symbolique entre le baptême d’un bateau et le baptême des enfants de la tradition catholique. Si auparavant la marraine du bateau était généralement la femme du propriétaire, dorénavant, les grosse compagnies maritime, ont pris l’habitude de choisir des célébrités pour tenir ce rôle. Sophia Loren baptise ainsi chaque navire MSC Croisières depuis 2003 et Marion Cotillard a été marraine du Costa Serena en 2007. La tradition de la bouteille brisée, elle, viendrait de Miss Lavinia Fannig Watson, fille de la haute société de Philadelphie, qui aurait brisé pour la première fois une bouteille de vin et d’eau sur un sloop de guerre, le Germantown en 1846.
Mais attention, quand vous brisez la bouteille, elle doit se briser du premier coup, sinon c’est un mauvais présage. Il faut donc lancer vigoureusement la bouteille (et ne pas hésiter à la scier légèrement au préalable) sur la coque. Le bruit éloignera les mauvais esprits !
Vous avez acquis un bateau et vous souhaitez le rebaptiser ? N'oubliez pas au préalable de tuer le macoui, ce grand serpent marin rattaché à votre bateau et qui se confond avec son sillage. Chaque bateau a son macoui qui le protège. En rebaptisant un bateau, on lui rattache un nouveau macoui. Les deux divinités entrent alors en compétition et se battent, ce qui peut provoquer des accidents par la suite en mer. Donc avant de rebaptiser votre bateau, il faut tuer l'ancien macoui. Pour cela, partez au large avec un bateau ami, buvez quelques verres et versez dans la mer votre boisson alcoolisé favorite à l'arrière du bateau. Le but est de saoûler le macoui afin de l'affaiblir. Puis, le bateau de votre ami doit se rapprocher au maximum de votre propre bateau et tuer le serpent en coupant la vague par trois fois. Autre façon de faire : partir avec une embarcation et suivre la bateau à débaptiser en tirant trois fois un coup de feu dans le sillage, à chaque passage du bateau. Le bateau est ensuite rebaptisé en pronoçant son nouveau nom à voix haute et en reversant un peu d'alcool sur le macoui. Mais n'oubliez pas de remercier également le Dieu Neptune qui a encadré toute la cérémonie en versant, côté tribord une autre rasade d'alcool !