Les phares les plus hantés du monde
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Le phare de Tévennec, malheurs en série
Le Finistère abrite indéniablement l’un des phares qui figure au palmarès des monuments les plus hantés du monde et dont la renommée a dépassé celle de nos frontières. Construit à partir de 1869 sur le modèle d’une maison-phare, le phare de Tévennec a été implanté sur un rocher entre l’île de Sein et la porte du Van. Achevé en 1874, la plupart de ses gardiens ont tour à tour été frappés soit par la mort de façon brutale, soit par la folie. Henri Guézennec, premier gardien du phare, ne le savait certainement pas : le rocher de Tévennec, bien avant d’abriter un phare, était déjà connu dans les alentours comme le témoin d’événements tragiques. La cause ? Un mythe tenace selon lequel un naufragé serait mort de faim sur le rocher malgré ses tentatives d’appels au secours auprès des bateaux qui passaient à proximité. Le premier gardien sombre dans la folie quatre ans à peine après avoir intégré le phare. La légende raconte qu’il entendait des voix lui ordonnant de quitter les lieux. Second prétendant au titre de gardien, Alain Menou ne croit pas un mot de ces légendes colportées de villages en villages. Il tiendra six années, jusqu’en 1885, avant de perdre la tête lui-aussi. Inquiète, la population de pêcheurs demande au curé de Plogoff de bénir le rocher. Les phénomènes mystérieux ne font que redoubler. Entre un gardien auxiliaire qui perd la vie dans des conditions floues, un autre gardien qui tombe inopinément en plein sur un couteau, ou encore un bébé qui a la mauvaise idée de vouloir naître dans le phare et qui, évidemment, ne survit pas, le Phare de Tévennec regroupe à lui-seul presque une dizaine de décès jusqu’en 1910. Confuse devant tant d’événements tragiques, l’administration décide alors d’installer un feu automatique. Plus aucun gardien n’a depuis connu le supplice de résider dans ce phare considéré comme «maudit». Pour autant, les phénomènes mystérieux n’ont pas cessé : des bruits angoissants sont régulièrement signalés par ceux qui s’y aventurent. Certains attribuent ces sons aux nombreuses âmes qui hantent le site, quand d’autres parlent de roches creuses rendues bruyantes par la marée qui y pénètre.
Le phare de Sainte Augustine en Floride, une attirance irrésistible
L’énigmatique phare noir et blanc de Sainte Augustine, localisé sur l’île Anastasia à 29 km des côtes de Floride aux Etats-Unis, gagne sans conteste la palme d’or des phares à l’histoire la plus diabolique. Erigé en 1824, il est le premier phare de Floride et la fierté du comté avant un début d’accidents en série. Dès le projet de construction, un vieil homme tente de s’interposer. Celui-ci raconte que de sombres événements se seraient déroulés dans la tour de guet qui devait être remplacée par le futur phare : une jeune femme y aurait été séquestrée et violée durant plusieurs semaines par ses geôliers. Finalement lassée par la présence de cette femme et ne savant que faire d’elle, le responsable de la tour ordonna qu’elle soit purement et simplement jetée aux requins… Personne n’écoute l’histoire du vieil homme et le phare est mis en service comme prévu. Une dizaine d’années après, une série d’événements tragiques, tous semblables, commence à se faire entendre. Attirée par une force irrésistible, un bateau se serait approché des côtes jusqu’à se briser sur les rochers. Le seul survivant raconte qu’une femme à la beauté surnaturelle les y aurait poussés. Quelques années plus tard, un jeune homme, dont le mariage est prévu le lendemain, monte en haut du phare sans raison et se jette à la mer. Même récit concernant un représentant du commerce peu de temps après. De nombreux touristes ont par la suite tenté l’ascension du phare, tous disent avoir été poussés à le faire par cette mystérieuse jeune femme. Et quand ce n’est pas le phare qui pousse au suicide, c’est l’édifice, plus récent, construit juste à côté qui terrorise les touristes. Certains disent avoir aperçu une ombre de femme, une lumière allumée, et d’autres prétendent avoir entendu des hurlements… De quoi attirer une flopée de téméraires. Aujourd’hui devenu une attraction touristique, le phare propose désormais des «ghost tours» («circuits fantômes»), des visites destinées à faire frémir les touristes en mal de sensations fortes.
Le phare de l’île Kangourou en Australie, une présence inconnue
Construit sur la «Kangaroo Island», le phare du Cap Willoughby est le premier construit au Sud de l’Australie. Implanté sur une falaise rocailleuse, en proie à des vents violents, le phare commence à émettre à partir de 1852 et devient rapidement un gage de sécurité pour le commerce maritime florissant entre les colonies de l’Est et celles du Sud de l’Australie. Le phare surplombe l’une des côtes les plus dangereuses d’Australie, une zone appelée «la cuisine du Diable». Malgré la présence de cet outil de signalisation, une quarantaine de navires se seraient échoués à proximité de ces côtes. Avant de devenir un musée ouvert aux touristes, et après avoir servi les marins jusqu’au milieu des années 1900, le phare du Cap Willoughby est un lieu plutôt désert. C’est justement ce calme que viennent rechercher quelques touristes sur le domaine sauvage qui entoure l’édifice. La plupart d’entre eux ne résistent pas à l’envie d’aller passer quelques heures dans le phare abandonné, beaucoup ressortiront terrorisés par les manifestations mystérieuses auxquelles ils ont été confrontées : coups de froids soudains, portes qui s’ouvrent d’elles-mêmes, lampes qui s’éteignent sans raison à l’intérieur et qui se rallument à la sortie, brouillards inexpliqués, silhouettes aux fenêtres du phare…Si ce n’est un gardien de phare mort pour des raisons inconnues en 1869 et plusieurs dizaines de marins naufragés dans les alentours, rien ne permet de comprendre l’origine de ces manifestations surprenantes.