Le sentier sous-marin des îles Lavezzi

Si vous abordez les Lavezzi par vos propres moyens, prenez connaissance du plan de balisage mis en place par l'Office de l'environnement de la Corse (OEC), gestionnaire de la Réserve naturelle des bouches de Bonifacio, et la commune de Bonifacio : l'ancrage de votre bateau n'est autorisé que dans certaines baies.
Sinon, les bateliers sont nombreux sur le port de Bonifacio (quai d’honneur et quai Comparetti) à proposer l’excursion ; en une petite heure de traversée - le temps d'admirer les falaises et la cité depuis la mer -, vous rejoignez l'île Lavezzu - la plus grande de l'archipel. Elle est inhabitée, comme les autres îles et îlots de l'archipel (mis à part celle de Cavallo). Plusieurs centaines de couples de puffins cendrés (petits albatros) nichent chaque année dans les chaos rocheux au nord de l'île. Le sentier pédestre, entièrement balisé, permet une visite complète de l'île (une bonne heure et demie de marche facile), mais prévoyez chapeau et eau en quantité suffisante : vous ne trouverez aucune ombre ni point d’eau potable. Pour le sentier sous-marin, vingt minutes de marche suffisent à rejoindre la plage de la cala di Lazarina.
Vitrine sous-marine de la Corse-du-Sud
Les guides animateurs de l'OEC accueillent le public tout l'été (réservation préférable) sur le sentier sous-marin. C'est gratuit, on vous distribue le matériel (masque et tuba), et on vous offre un guide immergeable des espèces que vous allez sans doute rencontrer ! Le temps de donner deux ou trois conseils d'aisance et c'est parti pour la grande aventure sous-marine (à vivre dans deux mètres comme dans dix mètres de fond !). Plusieurs parcours sont proposés. La balade se fait toujours par petits groupes, de cinq randonneurs au maximum (au-delà, il y a toujours quelqu’un qui ne voit pas ce qui est montré, c’est aussi mieux pour la sécurité). La mise à l’eau se fait en douceur depuis la plage de sable, parmi les oblades. Le premier parcours chemine très progressivement (deux à trois mètres à mi-parcours, une dizaine au plus profond). C’est un itinéraire entre étendues de sable et herbiers de posidonie, parsemé de roches et de petits éboulis. Les petits sars et les bancs de saupes, les labres, les serrans affectionnent ces lisières. Sur le sable, ce sont peut-être des rougets qui chercheront leur nourriture de leurs barbillons, ou une petite sole enfouie dans le sédiment. Les herbiers abriteront sans aucun doute de jeunes nacres.
Nage sportive…
Aux nageurs aguerris est proposée une randonnée un peu plus longue, sur des fonds d’une quinzaine de mètres. La balade se fait en pleine eau, en remontant les écueils côté large. L’impression de nage dans le bleu s’accentue en rejoignant l’îlot de La Sémillante (le naufrage de la frégate, le 14 février 1855, fit des centaines de morts, marins et militaires). Des zones soumises aux courants, avec des herbiers de posidonie compacts, des îlots entourés d’amoncellements de blocs, une roche truffée de failles et de surplombs… Aux abords des petites pointes exposées, l’opportunité d’apercevoir des dentis et des daurades royales, des barracudas, des gros sars furtifs, mais aussi des corbs se faufilant dans les éboulis, voire des mérous juvéniles à l’entrée des grottes…
…et sensitive
Vous ne ferez pas que palmer pendant votre balade. Votre guide vous parlera bien sûr des poissons et des animaux que vous rencontrerez ensemble, mais sans doute aussi de leurs modes de vie, des espèces fragiles, du respect des habitats terrestres et marins. De l'île, sûrement, des fleurs endémiques qui s'épanouissent sur le sentier pédestre que vous avez emprunté, ou du nom des oiseaux et des monts environnants, c’est fort possible. Les gardes terrestres, maritimes, et le groupe de scientifiques de l'OEC veillent sur la Réserve. La curiosité des randonneurs sur le sentier leur est précieuse.