São Miguel à l’arrière-saison : cinq bonnes raisons d’y aller
1. Une île facile d’accès mais à mille lieues du monde
Quatre heures suffisent depuis Paris pour rejoindre ce bout de terre portugaise isolé au cœur de l’Atlantique. São Miguel est la plus grande des neuf îles des Açores, un archipel jeté sur les flots comme une poignée de confettis verts.
Arriver à Ponta Delgada, la capitale, c’est déjà ralentir : les façades noires et blanches en pierre de lave, les ruelles pavées et les cafés anciens rappellent que le temps s’écoule autrement ici.
Malgré sa taille modeste, l’île étonne par la diversité de ses paysages : falaises abruptes, forêts tropicales, lacs volcaniques, collines d’hortensias et prairies à perte de vue. Une nature façonnée par le feu, tempérée par l’océan et adoucie par la lumière.
2. Des paysages volcaniques à couper le souffle
São Miguel doit tout à son origine volcanique. Au centre de l’île, le cratère de Sete Cidades offre l’un des panoramas les plus célèbres des Açores : deux lacs jumeaux, l’un bleu, l’autre vert, séparés par une fine langue de terre. Depuis le belvédère du Miradouro da Vista do Rei, la vue est vertigineuse.
Plus à l’est, la Lagoa do Fogo, le « lac de feu », dévoile une beauté plus sauvage. Une randonnée sinueuse y mène à travers les pins, les fougères et les herbes rases, jusqu’à une eau turquoise cernée de crêtes noires.
À Furnas, le volcan respire encore : la terre fume, les geysers bouillonnent et les habitants cuisent le cozido das Furnas, un ragoût enfoui dans le sol brûlant pendant des heures. Ici, la cuisine se fait littéralement au cœur de la nature.
3. Des sources chaudes et un bien-être naturel
Quand la température baisse, les eaux chaudes de São Miguel deviennent un refuge. À Caldeira Velha, une cascade ferrugineuse se déverse dans un bassin entouré de fougères géantes, formant un décor digne d’un film d’aventure.
À Furnas, le Parque Terra Nostra propose une expérience plus feutrée : un immense bassin thermal couleur ambre, niché dans un jardin botanique vieux de deux siècles. Entre palmiers, magnolias et camélias, on s’y baigne dans une eau à 38 °C, sous la vapeur et la pluie fine.
Ces bains naturels, riches en minéraux, sont réputés pour apaiser les tensions. Dans la douceur de l’arrière-saison, ils prennent une dimension presque méditative : un bain de chaleur au milieu des fleurs, un moment suspendu où l’on oublie tout.
4. Une terre de saveurs et de traditions
São Miguel se découvre aussi à table. Dans les tavernes familiales de Ribeira Grande ou de Ponta Delgada, on savoure les produits de la terre et de la mer : poisson grillé, soupe de thon, poulpe à l’huile d’olive, ou encore les lapas grelhadas, petits coquillages cuits au citron et au beurre d’ail.
L’île abrite également la plus ancienne plantation de thé d’Europe, Gorreana, où les théiers ondulent sur les pentes verdoyantes. On y visite les machines d’époque, on goûte le thé noir ou vert tout juste séché, en contemplant l’océan au loin.
À cela s’ajoute une production locale de fromages et d’ananas, ces derniers cultivés sous serre, gorgés de sucre et de soleil. Partout, la gastronomie reflète ce lien intime entre l’homme, la terre et l’océan.
5. Un climat doux et une lumière incomparable
Même à l’arrière-saison, São Miguel reste douce. Les températures oscillent entre 16 °C et 22 °C, les pluies sont brèves, et les couleurs éclatent. Les hortensias, même fanés, conservent leur teinte bleutée, tandis que les lacs reflètent un ciel changeant, tantôt doré, tantôt argenté.
Cette lumière mouvante enveloppe l’île d’une atmosphère presque mystique. Le matin, les collines se perdent dans la brume ; l’après-midi, la mer miroite jusqu’à l’horizon. Les sentiers sont calmes, les villages paisibles, les marchés pleins de parfums. L’automne à São Miguel n’a rien d’une saison morte, c’est au contraire un moment idéal pour renouer avec l’essentiel.
São Miguel est une île qui se vit plus qu’elle ne se visite. On y vient pour marcher entre les cratères, s’immerger dans les bains chauds, sentir la pluie tiède sur la peau et respirer le parfum des eucalyptus. Ici, le voyage se fait à un autre rythme, celui de la nature et des éléments.
À l’arrière-saison, quand le vent se calme et que les paysages se couvrent d’une lumière douce, l’île dévoile son authenticité la plus pure. C’est une terre d’équilibre, entre feu et mer, entre Europe et Atlantique, entre force et sérénité.
Et lorsque l’on repart, une chose est sûre : São Miguel laisse sur le corps la chaleur de ses sources, et dans le cœur, l’envie d’y revenir.
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