Faut-il vraiment supprimer les douches de plage ? Le débat relancé par la sécheresse sur le littoral français

Un retour très encadré à Biarritz
Après deux étés sans douches, la mairie de Biarritz a finalement décidé de rouvrir une dizaine de points d’eau pour l’été 2025. La réouverture est cependant soumise à des règles strictes : débit réduit et utilisation limitée à 15 secondes par personne. Une réponse sous forme de compromis après la fronde des usagers et une pétition de plus de 17 000 signatures en 2024. L’argument avancé par les pétitionnaires était limpide : la consommation liée aux douches représenterait une infime part des pertes d’eau, notamment comparée aux fuites du réseau.
Cagnes-sur-Mer ferme aussi ses douches
La situation est similaire à Cagnes-sur-Mer, où la municipalité a décidé, dès 2023, de désactiver toutes les douches publiques sur ses plages, décision renouvelée cet été. Face à des niveaux de sécheresse alarmants, le maire a jugé la mesure nécessaire. Une décision qui touche plusieurs plages de la ville et qui, là aussi, n’a pas fait l’unanimité. Certains habitants comprennent la nécessité de réduire la consommation d’eau potable, mais d’autres pointent une mesure jugée "ridicule" face à des usages perçus comme marginaux.
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Des réponses contrastées d’une ville à l’autre
Sur le littoral azuréen, la gestion du dossier reste hétérogène. À Antibes, les douches ont été maintenues mais sous surveillance, avec des messages incitant à une utilisation raisonnée. D’autres communes, comme Saint-Laurent-du-Var ou Menton, évaluent chaque été en fonction de la situation hydrique locale, entre pression des touristes et obligations réglementaires.
Dans certaines municipalités, la fermeture des douches a aussi réveillé des réflexions plus globales sur le tourisme durable et la gestion des équipements en bord de mer. Faut-il maintenir des installations qui consomment de l’eau potable en période de crise ? Ou au contraire les adapter, en développant des solutions alternatives ?
Une douche d’eau de mer ? Des pistes d’innovation
À Biarritz, la majorité municipale a évoqué l’expérimentation d’un dispositif innovant : une douche alimentée par de l’eau de mer désalinisée via osmose inverse. Ce projet reste à l’état d’étude, mais il illustre la volonté de certains élus de concilier confort des usagers et sobriété environnementale. Ces initiatives pourraient ouvrir la voie à de nouvelles pratiques sur d'autres plages françaises, où la suppression pure et simple des douches ne fait pas toujours consensus.
Entre sobriété et confort : un choix de société
Au-delà des chiffres - quelques litres d’eau économisés par jour et par douche -, le débat touche à des questions plus profondes. Dans une société contrainte par les enjeux de transition écologique, faut-il renoncer à certains usages devenus traditionnels, au risque de dégrader l’accueil des visiteurs ? Ou au contraire repenser ces équipements, en intégrant de nouvelles technologies et une gestion plus raisonnée ?
À Cagnes-sur-Mer comme à Biarritz, les douches de plage ne sont plus seulement un sujet de gestion locale. Elles sont devenues le reflet d’une société qui s’interroge sur ses habitudes et ses priorités face à la rareté de l’eau. Et si la crise hydrique s’aggrave dans les années à venir, il y a fort à parier que ce débat, aujourd’hui localisé, deviendra national.
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