Baignade dans la Seine : plus de 35 000 Parisiens séduits malgré les fortes pluies de juillet

Paris rêvait de voir ses habitants et ses visiteurs piquer une tête dans la Seine cet été. La météo, elle, avait d'autres plans. Depuis leur ouverture le 5 juillet, les trois espaces de baignade aménagés dans le fleuve ont été largement perturbés par les pluies incessantes. Pourtant, plus de 35 000 personnes ont déjà profité de ces bassins, un chiffre qui dépasse les attentes de la mairie de Paris.
« On savait que la météo serait une variable d’ajustement », reconnaît Pierre Rabadan, adjoint au sport, avec un brin d’ironie. Entre les averses parfois supérieures à 20 mm et les contraintes sanitaires, la moitié des jours de juillet ont vu les sites fermés. Le bassin de Bercy a été le plus touché, avec des périodes de fermeture répétées. Mais pas question de parler d’échec. « On est hyper satisfait », assure Rabadan, saluant l’enthousiasme des Parisiens pour ce projet longtemps relégué au rang d’utopie.
Promesse phare d’Anne Hidalgo, la baignade dans la Seine fait écho aux compétitions olympiques de 2024, qui avaient redonné ses lettres de noblesse au fleuve. Depuis, le bassin d’Austerlitz, conçu pour capter les eaux usées et pluviales, veille à limiter les déversements d’égouts, une prouesse technique qui porte ses fruits : aucun rejet n’a été signalé cet été.
Malgré les caprices du ciel, les baigneurs ont répondu présent. Joggeurs venus se rafraîchir après leur course, familles en quête d’un moment de fraîcheur, touristes curieux : la Seine s’est offert un public éclectique. Le 13 juillet, jour de pointe, pas moins de 5 700 nageurs ont franchi la barrière des bouées obligatoires, profitant d’une eau assainie et d’une ambiance bon enfant où l’on prend le temps de nager... et de discuter.
Pour gérer l’affluence, la mairie prévoit d’instaurer un système de bracelets en cas de file d’attente. Les espaces de baignade resteront ouverts jusqu’à la fin août, « pour l’instant », précise Pierre Rabadan, laissant planer l’espoir d’une prolongation si les conditions le permettent.
Les Parisiens nagent encore à contre-courant des préjugés sur la Seine. Et si la météo s’invite à la fête, l’envie de renouer avec le fleuve, elle, ne faiblit pas.