Espagne : la réapparition du « dragon bleu » entraîne la fermeture de plusieurs plages

Les vacanciers de la Costa Blanca pensaient profiter d’une journée estivale sans encombre. Mais la semaine dernière, l’ambiance a changé du tout au tout à Guardamar del Segura, lorsque deux spécimens de Glaucus atlanticus, plus connu sous le nom de dragon bleu, ont été retrouvés sur le sable. Aussitôt, les drapeaux rouges ont été hissés et la baignade interdite sur près de 11 kilomètres de littoral.
Une créature fascinante mais dangereuse
Long de seulement 3 à 4 centimètres, ce mollusque marin intrigue par son apparence spectaculaire. Ses reflets métalliques, oscillant entre le bleu roi et l’argenté, lui valent d’être surnommé « le plus beau tueur de l’océan ». Mais cette élégance cache un mécanisme redoutable : en se nourrissant de méduses et de siphonophores comme la physalie portugaise, le dragon bleu concentre leur venin dans ses tissus. Résultat : un contact avec la peau provoque de fortes douleurs, des brûlures, des nausées, et dans certains cas de sévères réactions allergiques.
Les autorités rappellent que l’animal ne doit jamais être touché, même avec des gants ou un bâton, car ses cellules urticantes restent actives même après sa mort.
Fermeture et surveillance renforcée
La mairie de Guardamar a aussitôt déployé une surveillance accrue, patrouilles à pied et annonces sonores à l’appui. Les secouristes ont multiplié les consignes de prudence, expliquant aux baigneurs les gestes à adopter en cas de piqûre. Après 24 heures de fermeture totale, le dispositif a été allégé : la baignade est de nouveau possible, mais sous drapeau jaune et avec une vigilance maintenue.
Ce n’est pas la première fois que l’Espagne est confrontée au dragon bleu. Déjà observé en 2021, l’animal apparaît désormais de plus en plus régulièrement sur les côtes méditerranéennes. Sa présence s’explique par les changements climatiques et la modification des courants marins, qui transportent cette espèce originaire des eaux tropicales vers les rivages européens. Pour les biologistes marins, il s’agit d’un signal supplémentaire de l’évolution rapide des écosystèmes marins.
Conseils aux vacanciers
Les experts insistent : en cas de piqûre, il faut immédiatement rincer la zone atteinte à l’eau de mer (et non à l’eau douce, qui aggrave la diffusion du venin), retirer délicatement les éventuels fragments d’organisme avec une pince et consulter un médecin si les symptômes persistent. L’utilisation de sable chaud ou de vinaigre, souvent évoquée dans des remèdes populaires, est à proscrire.
Difficile de ne pas être émerveillé par la beauté de cette limace de mer au nom mythologique. Mais son retour rappelle que la Méditerranée recèle encore bien des surprises, parfois spectaculaires, parfois dangereuses. Pour les vacanciers, cette rencontre inattendue donne une nouvelle raison d’écouter attentivement les drapeaux de baignade et les consignes de sécurité.
Derrière ses allures féeriques, le dragon bleu confirme sa réputation de « plus beau tueur des océans ». Un invité aussi rare que redouté, qui vient rappeler que même les plages les plus ensoleillées cachent parfois des dangers insoupçonnés.
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