
Alors que Biotherm et Paprec Arkéa ont empoché les points à la « Scoring Gate », c’est le duo Biotherm / Holcim-PRB qui a abordé en tête les Baléares en fin de nuit. Désormais, tous surveillent la venue d’une dépression par le sud qui pourrait avoir un sacré impact sur le scénario de l’étape. Décryptage.
On prend les mêmes et on recommence. À quelques encablures de la ligne de départ de Carthagène, hier après-midi, Biotherm et Paprec Arkéa, alors 1er et 2e, ont empoché 2 points et 1 point. Un résultat identique à celui des deux premières étapes sauf que le contexte était bien différent. En cause ? Les fortes chaleurs (plus d’une trentaine de degrés), l’humidité et des conditions assez engagées d’entrée de jeu. « C’était un départ stressant, reconnaît Paul Meilhat (Biotherm). Il y avait une zone spectateur à côté de la ligne qui nous obligeait en plus à virer de bord dès le départ ».
« On a eu beaucoup de manœuvres, beaucoup de virements, beaucoup de croisements, résume Franck Cammas (Holcim-PRB). C’était très actif mais aussi très beau avec la côte et le relief ». La satisfaction était également au rendez-vous à bord de Paprec Arkéa qui a dépassé Holcim-PRB sur le fil à la 'scoring gate’ : « On a fait du super boulot, savoure Corentin Horeau. Marquer ce point, c’est vraiment génial, ça a fait plaisir à tout le monde à bord ! »
Avantage pour Biotherm et Holcim-PRB

Pourtant, les skippers n’ont pas vraiment eu le temps d’en profiter. Si, dans la foulée, le vent est légèrement retombé et l’intensité à bord aussi, hors de question de se relâcher. La flotte était particulièrement regroupée en fin de journée et dans la soirée alors qu’elle remontait les côtes espagnoles, dépassant Alicante puis le cap de la Nao. Au moment de bifurquer vers les Baléares au cœur de la nuit, Biotherm et Holcim-PRB ont pris une légère avance qu’ils conservent ce matin en passant à l’ouest d’Ibiza. Team Malizia (3e), Paprec Arkéa (4e) et Allagrande Mapei Racing (5e) sont en embuscade.« Ça n’a pas été évident cette nuit en matière de vitesse mais on a essayé de s’arracher au près pour continuer à avancer », reconnaît Corentin Horeau.
Tous ont les yeux rivés sur les fichiers météo tant la situation pourrait influencer la suite de la course. « On va être dans une période de transition avec des vents très incertains, décrypte Franck Cammas. L’objectif, c’est surtout de se positionner pour aller jusqu’à Porquerolles. On se bat pour être au centre d’une dépression mais on ne sait pas comment elle va évoluer ». Paul Meilhat ajoute : « ça va être une journée déjà décisive. Cette dépression se forme au large de l’Algérie et remonte sur les Baléares et engendre plein de scénarios possibles ». « Il y a deux grosses options qui se dessinent : soit tirer des bords vers Majorque, soit aller le long de la côte espagnole vers Barcelone », assure Corentin Horeau.
La prise de décision s’annonce délicate. «On espère faire le bon choix mais on ne prendra pas de risque », prévient le skipper Paprec Arkéa. « Ce qui est sûr, c’est que plus on est devant, plus on aura la possibilité de choisir notre route », précise Paul. Si les premiers quarts ont été instaurés cette nuit, la concentration est de mise en permanence. Cela fait sourire Franck Cammas : « c’est vrai que l’ambiance est studieuse. On reste focalisé sur la performance, on ne se raconte pas beaucoup d’histoires, mais ça viendra ! »