Malte, théâtre de la vengeance de “La Comtesse de Monte-Cristo”
L’histoire s’intéresse cette fois à Mercédès Herrera, la fiancée d’Edmond Dantès. Dans cette relecture audacieuse, elle ne subit plus la tragédie : elle la renverse. Après la trahison et la perte de l’homme qu’elle aimait, Mercédès devient l’héroïne de sa propre vengeance, prête à affronter ceux qui ont détruit sa vie.
Une île taillée pour le cinéma
De Troie à Assassin’s Creed, en passant par Gladiator ou Game of Thrones, Malte a souvent servi de décor aux grandes fresques épiques. Son patrimoine maritime, ses fortifications du XVIe siècle et ses villages figés dans le temps en font un immense plateau naturel. Pour La Comtesse de Monte-Cristo, les réalisateurs ont choisi d’exploiter la diversité de l’archipel : le Grand Harbour de La Valette, ses quais bordés de pierres miel, la baie animée de St Julian’s, ou encore les criques de Gozo et Comino, où la mer turquoise s’invite dans chaque plan.
Les remparts, les criques abruptes et les ports taillés dans la roche rappellent cette Méditerranée de légende où le Comte, ou désormais sa Comtesse, renaît des flots. Ici, tout semble raconter la même histoire : celle d’un destin forgé entre mer et mystère.
La mer, héroïne de l’histoire
Chez Dumas, la mer n’est pas un simple décor : c’est un personnage. Elle engloutit le passé, libère le héros et lui offre un nouveau nom. En féminisant le mythe, la série propose une lecture moderne où la mer devient le symbole d’un affranchissement. Mercédès, portée par la houle, incarne une liberté farouche, insoumise, à l’image des vagues qui encerclent l’île.
Le tournage en mer mêle décors historiques et navigation réelle. Plusieurs scènes se déroulent sur des voiliers d’époque, entre Gozo et Comino, dans une lumière d’or que seul l’archipel maltais sait offrir. Le vent, les voiles, les reflets... tout concourt à redonner au récit sa dimension maritime originelle, celle d’une épopée entre vengeance et renaissance.
Malte vue du pont : cap sur les plus beaux mouillages
Pour les passionnés de mer, suivre les traces de la Comtesse, c’est aussi découvrir l’archipel autrement. La navigation autour de Malte offre un condensé de Méditerranée : eaux cristallines, falaises spectaculaires et villages de pêcheurs. Marsaxlokk, au sud, séduit par ses luzzu colorées et son ambiance d’un autre temps. Plus à l’ouest, les falaises de Dingli dominent la mer de toute leur puissance.
Gozo, plus sauvage, se découvre à la voile : autour de Dwejra Bay, les jeux de lumière et les arches naturelles rappellent pourquoi tant de cinéastes y posent leurs caméras. Comino, avec son Blue Lagoon, reste l’escale mythique. À l’aube ou au coucher du soleil, quand la foule s’éloigne, le silence et les couleurs semblent suspendus, une scène que Dumas lui-même aurait pu imaginer.
Ce tournage est plus qu’un événement cinématographique : c’est un hommage à la Méditerranée, à ses légendes et à son esprit de liberté. Il rappelle combien la mer inspire les histoires, façonne les héros et fait rêver les voyageurs.
À Malte, tout se confond : les voiles d’un yacht croisent celles d’un navire de cinéma, les ports anciens accueillent à la fois les marins et les équipes de tournage. Et dans cette lumière dorée, la frontière entre la réalité et le mythe s’efface. La mer, elle, continue d’écrire la suite, comme si Dantès, ou désormais sa comtesse, venait tout juste de lever l’ancre.
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