Baie de Suruga : navigation japonaise entre falaises, mer profonde et silhouette du mont Fuji
Une baie large, profonde et fortement structurée
La baie de Suruga est la plus profonde du Japon, atteignant par endroits plus de 2 500 mètres. Elle s’étend entre la péninsule d’Izu à l’est et la côte de Shizuoka à l’ouest, sur près de 50 km de large. Son ouverture plein sud la rend sensible aux houles du Pacifique, mais ses rives escarpées, souvent volcaniques, offrent de bonnes protections locales dans les criques ou les petits ports.
Les vents y sont variables mais souvent modérés, avec des épisodes plus soutenus à l’approche de l’hiver. La météo reste globalement stable, notamment de mai à octobre. Les conditions de mer peuvent être changeantes, et les courants parfois puissants à l’approche du large.
La navigation côtière est possible le long des deux rives, notamment entre Numazu, Shimizu et Yaizu, avec de nombreux abris naturels et des zones de mouillage abritées, bien que peu développées pour la plaisance. Les mouillages forains restent peu pratiqués, en raison de la profondeur rapide des fonds et de la forte présence portuaire.
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Un paysage puissant, entre volcan, falaises et rizières
La baie est dominée par l’ombre imposante du mont Fuji, souvent visible par temps clair depuis la côte ouest. Le contraste entre cette montagne symétrique et la mer calme crée une image emblématique du Japon. La rive est, autour de Numazu et de la péninsule d’Izu, est plus escarpée, rocheuse, découpée, avec des points de vue spectaculaires, notamment depuis les hauteurs d’Irozaki ou de Osezaki.
La rive ouest, plus douce, accueille les villes de Shizuoka et Yaizu, avec des zones agricoles, des ports de pêche et des plages aménagées. Des criques plus discrètes se trouvent autour de Mochimune ou Omaezaki, mais l’essentiel du rivage est habité, structuré, avec peu de zones totalement sauvages.
L’eau est souvent claire, avec des nuances allant du bleu profond au vert foncé selon les saisons. Le relief du fond marin chute rapidement, ce qui limite les plages de sable à certaines zones précises.
Une zone active, entre pêche, transport et observation
La baie de Suruga n’est pas une zone de croisière classique, mais elle est très active. On y trouve des ports de pêche importants, des ferries, une forte activité de cabotage, et des centres scientifiques liés à l’océanographie. Le port de Shimizu, situé à mi-baie, est l’un des plus importants de la région. Il propose également une activité touristique tournée vers l’observation du mont Fuji depuis la mer.
La baie accueille une faune riche : thons, calmars, sardines, dauphins, et parfois baleines. Des excursions sont proposées à la journée pour la pêche sportive ou la sortie naturaliste. La plongée est possible dans certains secteurs de la péninsule d’Izu, où les fonds sont volcaniques, avec des formations rocheuses impressionnantes et une biodiversité variée.
Des programmes de suivi écologique sont en place pour surveiller l’impact des activités humaines sur cet environnement unique, notamment dans la zone au large du canyon de Suruga, d’un intérêt océanographique majeur.
Un littoral contrasté, entre ports traditionnels et urbanisation côtière
Le littoral de la baie alterne entre petits ports de pêche traditionnels, plages urbaines, installations industrielles et zones résidentielles. À Numazu, les quais accueillent aussi bien les pêcheurs que les promeneurs. À Shizuoka, le front de mer mêle infrastructures modernes et activités maritimes. À Yaizu, les marchés au poisson sont réputés et les scènes portuaires restent animées.
Les escales y sont possibles pour les plaisanciers accompagnés ou locaux, mais la navigation de plaisance indépendante reste rare. Les points d’ancrage accessibles sont liés aux ports, et les zones de mouillage libres sont peu développées. Il faut donc prévoir un itinéraire précis et s’appuyer sur les infrastructures existantes.
À terre, les possibilités de visites sont nombreuses : bains thermaux (onsen), chemins côtiers, marchés, petits temples surplombant la mer, routes panoramiques... La baie est également un haut lieu de production de thé et de wasabi, dont les cultures se devinent en arrière-plan.
La baie de Suruga ne se laisse pas naviguer à la légère. Ce n’est pas une escale classique, mais un plan d’eau puissant, habité, structuré, qui reflète parfaitement le Japon : rigoureux, organisé, spectaculaire sans ostentation. Ici, on navigue pour observer, comprendre, longer plus que pour s’arrêter.
Entre les falaises volcaniques, les ports animés et la silhouette permanente du mont Fuji, la baie offre une expérience marquée par la géographie, la culture maritime japonaise et un sens du détail presque chorégraphié. Une escale pour navigateurs curieux, attentifs, à la recherche d’un rivage habité et dense.
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