
Pourquoi relâcher certaines espèces ?
Relâcher un poisson ne relève pas seulement du bon sens écologique. C’est une nécessité biologique. Certaines espèces à croissance lente, à reproduction tardive ou à faible résilience ne supportent pas la pression de capture. Les relâcher permet d’éviter l’effondrement local de leurs populations et contribue à rétablir des équilibres déjà fragiles.
Les scientifiques observent depuis plusieurs années que la biomasse de nombreuses espèces côtières diminue, en particulier dans les zones très fréquentées. Dans ce contexte, la pêche récréative joue un rôle non négligeable : en comprenant mieux les espèces sensibles et en adoptant les bons réflexes, chaque pêcheur peut limiter son impact.
Les espèces à relâcher en priorité
Si la réglementation varie selon les régions, plusieurs espèces font consensus parmi les biologistes et les gestionnaires de ressources.
La raie brunette et d’autres espèces de raies côtières figurent régulièrement parmi les poissons vulnérables. Leur reproduction est lente et leurs œufs, déposés sur le fond, sont exposés à de nombreuses menaces. La mostelle, quant à elle, souffre d’une forte pression dans certaines zones atlantiques. En Méditerranée, certaines espèces de mérous ou de corbs doivent impérativement être relâchées : leurs populations ont longtemps chuté avant d'amorcer une timide remontée grâce aux efforts combinés de la pêche professionnelle, des aires marines protégées et des plaisanciers.
D’autres espèces méritent également une attention particulière lorsqu’elles sont capturées accidentellement : les hippocampes, souvent pris dans les filets ou les épuisettes lors de pêches en zone portuaire, ou encore les requins côtiers, parfois juvéniles, qui jouent un rôle clé dans la régulation des écosystèmes.

Bien relâcher : les gestes qui font la différence
Relâcher un poisson ne se résume pas à le remettre à l’eau. La manière de procéder est déterminante pour sa survie. Les biologistes recommandent d’éviter de laisser l’animal trop longtemps hors de l’eau, de le manipuler avec les mains mouillées pour ne pas altérer son mucus protecteur, et de privilégier l’utilisation d’hameçons simples et sans ardillon, qui facilitent la décroche.
Pour les espèces fragiles ou de grande taille, le soutien du ventre et un maintien horizontal sont essentiels. Le relâcher doit toujours se faire dans une zone calme, à l’abri du ressac ou des hélices. Une remise à l’eau brutale ou hésitante peut condamner un poisson pourtant vivant.
Un enjeu collectif et durable
La pêche raisonnée n’est pas un mouvement marginal : c’est une évolution profonde des pratiques. Les fédérations de pêche, les clubs nautiques et de nombreux pêcheurs sportifs encouragent désormais la transmission des bons réflexes, parfois à travers des campagnes de sensibilisation ou des programmes de science participative.
Relâcher les espèces vulnérables n'est pas un renoncement, mais une contribution. Un geste qui protège les habitats côtiers, contribue à maintenir des populations en bonne santé et garantit le plaisir de la pêche pour les générations à venir. À l’heure où les océans subissent des pressions sans précédent, adopter ces réflexes devient un acte aussi responsable que nécessaire.
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