
Les requins comptent aujourd’hui plus de 500 espèces. La plupart mesurent entre 1 et 2 mètres, mais une poignée d’entre eux atteignent des dimensions impressionnantes. À travers eux, c’est toute l’histoire de l’évolution marine que l’on contemple : stratégies alimentaires variées, adaptations extrêmes, longévité exceptionnelle, rôle clé dans la chaîne alimentaire.
1. Le requin-baleine (Rhincodon typus) - jusqu’à 18 mètres
Plus grand poisson vivant au monde, le requin-baleine est un véritable géant pacifique. Capable d’atteindre 18 mètres pour les individus les plus imposants, il se nourrit pourtant uniquement de plancton, de krill et de petits poissons, filtrés grâce à sa bouche pouvant dépasser 1,5 mètre de largeur.
Il passe la majeure partie de sa vie à parcourir les eaux tropicales et subtropicales du globe, se laissant parfois observer en surface lorsqu’il se nourrit dans des zones riches en nutriments. Sa robe ponctuée de taches blanches et de rayures jaunes en fait l’un des poissons les plus reconnaissables du monde marin.
Malgré sa taille colossale, il nage lentement, parfois suivi par des bancs de poissons qui trouvent refuge autour de lui. On le rencontre notamment au Mexique (Isla Holbox, Quintana Roo), aux Maldives, en Australie occidentale, en Indonésie ou encore au Mozambique. Sa grande mobilité intrigue encore les scientifiques, qui tentent de comprendre ses routes migratoires parfois longues de milliers de kilomètres.
2. Le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) - jusqu’à 12 mètres

Second plus grand poisson du monde, le requin pèlerin peut mesurer jusqu’à 12 mètres tout en restant totalement inoffensif. Comme le requin-baleine, il se nourrit de plancton, qu’il filtre en nageant lentement, gueule grande ouverte.
Son allure est immédiatement reconnaissable : une énorme bouche en entonnoir, une nageoire dorsale très développée et des mouvements calmes qui le rendent presque solennel. Il suit de vastes routes migratoires, apparaissant là où le zooplancton est abondant.
On l’observe souvent à la surface, ce qui permet des rencontres spectaculaires, notamment en Atlantique Nord, autour des îles Britanniques, en Écosse, en Irlande, en Bretagne ou même au large du Canada. Les populations restent toutefois fragiles, en raison d’un cycle de reproduction lent et de captures accidentelles dans certaines régions.
3. Le requin du Groenland (Somniosus microcephalus) - jusqu’à 7 mètres

L’un des requins les plus mystérieux du globe. Le requin du Groenland, qui peut atteindre 7 mètres, vit dans les eaux glacées du Groenland, du Canada arctique et de l’Atlantique Nord profond.
Il évolue entre 200 et 1000 mètres de profondeur, où la lumière peine à pénétrer. Sa métabolisme extrêmement lent - lié au froid extrême, expliquerait sa longévité exceptionnelle : certains individus pourraient dépasser 400 ans, en faisant potentiellement le vertébré le plus âgé du monde.
Son régime alimentaire varie selon les ressources disponibles : poissons de fond, calamars, charognes, parfois phoques lorsqu’il s’aventure dans des eaux moins profondes. Très rarement vu par les plongeurs, il demeure l’un des requins les plus énigmatiques, et l’étude de ses migrations est un défi scientifique constant.
4. Le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) - jusqu’à 6 mètres

Figure incontournable des océans, le grand requin blanc peut atteindre plus de 6 mètres, même si la majorité des individus mesurent entre 3 et 4,5 mètres.
Sa réputation tient à plusieurs facteurs : sa puissance, sa vitesse (jusqu’à 50 km/h en pointe), son odorat extrêmement développé et sa capacité à bondir hors de l’eau (le fameux « breaching » observé en Afrique du Sud).
Présent dans les eaux tempérées de nombreux continents, on le rencontre notamment en Afrique du Sud, en Australie, en Californie, au Mexique (Guadalupe), ou en Méditerranée, où il reste discret.
Superprédateur, il joue un rôle crucial dans la régulation des populations de pinnipèdes et de gros poissons. Contrairement aux idées reçues, il évite souvent les zones densément fréquentées par l’homme, et les interactions restent extrêmement rares au regard des millions de personnes qui se baignent chaque jour dans ses habitats.
5. Le requin-tigre (Galeocerdo cuvier) - jusqu’à 5,5 mètres

Reconnaissable à ses rayures verticales caractéristiques, le requin-tigre peut atteindre 5,5 mètres et figure parmi les requins les plus polyvalents de l’océan.
C’est un carnivore opportuniste, capable d’explorer de nombreux milieux : lagons tropicaux, passes récifales, eaux profondes, mers du large. Cette adaptabilité, ainsi qu’un régime alimentaire très varié, en fait l’un des requins les plus étudiés du Pacifique et de l’océan Indien.
On le rencontre notamment à Hawaï, aux Bahamas, aux Caraïbes, en Polynésie, dans l’océan Indien ou en Australie. Sa silhouette massive, sa mâchoire très puissante et sa curiosité naturelle expliquent sa réputation. Malgré cela, comme la plupart des grands requins, il reste vulnérable à la surpêche, à la dégradation des habitats et aux captures accidentelles.
Solitaire, filtreur paisible ou superprédateur, chaque grand requin joue un rôle écologique essentiel. Certains assainissent les eaux en filtrant le plancton, d’autres régulent les populations de poissons, de tortues ou de mammifères marins.
Pourtant, la plupart de ces espèces figurent sur les listes vulnérables ou menacées, principalement en raison de la surpêche, du commerce d’ailerons, des prises accidentelles et du réchauffement oceanique qui perturbe leurs zones de reproduction et leurs routes migratoires.
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