
Avec la disparition de Jean Maurel dimanche soir, c'est une figure de la course au large qui vient de disparaître. Sa carrière de marin avait débuté dans les années 80 aux côtés de Marc Pajot, sur les catamarans Elf-Aquitaine. Par la suite, il avait notamment gagné la TwoStar avec Michel Desjoyeaux en 1990 et la Transat Jacques-Vabre avec Fred Dahirel en 1995. Son histoire personnelle reste marquée par la perte de son coéquipier Paul Vatine en 1999 sur la Transat Jacques Vabre. Une disparition qui a entretenu chez lui une blessure dont il a toujours parlé avec grande difficulté et dont il ne s'est jamais remis.
«J'ai quasiment appris le boulot avec lui. On s'est rencontré sur le Tour de France à la voile au début des années 80, puis c'est avec lui que j'ai fait ma première traversée de l'Atlantique en double, confie Michel Desjoyeaux. Mais c'est en tant que directeur de course qu'il était le meilleur, il avait la légitimité, le charisme et l'autorité. Il faisait l'unanimité. Et c'était un mec bien».
Devenu directeur de course de la société Pen Duick, Jean Maurel était en effet responsable de la Transat Jacques-Vabre depuis 2005 et de la Route du Rhum depuis 2006. Il avait encore dirigé la Transat Jacques-Vabre en 2011 et avait assuré les vacations de la toute récente Transat AG2R du fond de son lit d'hôpital.
«Je l'ai connu à l'époque d'Elf-Aquitaine et nous avons souvent participé aux mêmes courses, raconte Roland Jourdain. Plus tard, il est devenu, pour nous coureurs, un directeur de course idéal car il était lui-même ancien coureur et avait une vision complète de la situation, à terre comme au large. J'appréciais son énergie, son côté rigolard, il ne se prenait pas au sérieux. Je suis très triste, comme beaucoup».