
Spécialiste du 400 mètres haies, Stéphane Diagana, qui a mis un terme à sa carrière d’athlète professionnel en 2004, a découvert la navigation sur le tard. Depuis, il y consacre une partie de ses vacances.
Si ses meilleurs souvenirs d’enfance sont liés à la montagne, Stéphane Diagana a été très tôt en contact avec la mer à travers les récits de son père, qui a officié quelques années dans la Marine Nationale, à Dakar, puis à Toulon. « Mon père m’a parlé de ses escales, de ses tours du monde. Il gardait un souvenir de la mer captivant et passionnant. C’est lui qui m’a sensibilisé le premier à la mer », se souvient Stéphane Diagana. Le déclic, il l’a eu beaucoup plus tard, dans le milieu des années 90. « J’ai été invité avec une dizaine d’autres sportifs de disciplines variées à un raid en hobie cat en Sierra Leone par Laurent Bonnet, que je me remercierai toujours de m’avoir fait découvrir ça, explique-t-il. Il avait monté des bases de location de hobie cat dans plusieurs pays, dont la Sierra Leone, qui était en guerre. Nous y sommes allés pendant une période d’accalmie. On a fait des petits raids côtiers sur différents parcours, dans le cadre d’une compétition amicale. On changeait d’équipiers tous les jours. Le soir, on faisait un bivouac sur la plage. Cet événement a servi de déclic, j’ai eu envie de découvrir plus ce milieu ».
La navigation, Stéphane Diagana a eu l’occasion de la découvrir plus en profondeur grâce à ses deux amis perchistes, Jean Galfione, passionné de voile reconverti en marin, et Pierre Quinon, champion olympique de saut à la perche en 1984, disparu en 2011. « Nous avons loué un voilier ensemble aux Seychelles en 1988. C’était génial. Depuis, j’ai fait un stage de navigation hauturière avec Jean à la Trinité-sur-Mer », poursuit-il. Piqué sur le tard par le virus de la voile, Stéphane Diagana loue régulièrement des voiliers avec des amis, et possède même un J80 « qui marche très bien au près », basé au Yacht Club d’Antibes. « Je suis beaucoup plus voile que moteur. La voile procure un sentiment de liberté, d’indépendance, d’harmonie, de glisse, le tout sans bruit, c’est magique », avance-t-il. Pour autant, ce compétiteur dans l’âme n’est pas attiré par la régate. En effet, pour lui, la voile est plus synonyme de vacances et d’évasion. « Si je me lance dans la régate, je sais que cela sera trop prenant car j’aime la compétition. Je n’ai pas envie de me lancer, je préfère consacrer du temps à ma famille, à mes amis et à mes autres passions », nous confie-t-il.
Un intérêt pour la course au large
S’il le milieu de la régate ne l’attire pas, il suit avec intérêt la course au large, qui le fait beaucoup plus rêver que l’America’s Cup. « Il y a un côté aventure que l’on ne retrouve pas sur les régates, commente Stéphane Diagana. J’ai suivi le Vendée Globe via l’application mobile. Je me suis surtout intéressé au pointage des trois premiers. Là, je suis toujours la course mais moins fréquemment. J’ai une réelle admiration et de la sympathie pour ces navigateurs et ce qu’ils font. J’imagine à quel point ça doit être dur quand ça ne se passe bien, vu les années de préparation nécessaires ». Ces marins, Stéphane Diagana en a rencontré certains, aux départs de Transat Jacques Vabre ou aux Etoiles du Sport. Parmi eux, Marc Guillemot, Thomas Coville, Alain Gautier, Roland Jourdain ou encore Armel Le Cléac’h. « J’ai eu l’occasion de faire un tour sur Aquitaine Innovations avec Yves Parlier. Franck Cammas m’a aussi invité à bord de Groupama 3. J’ai vécu des expériences formidables avec des gens avec qui j’aime échanger. La voile est un milieu assez sélectif, doté de valeurs qui me sont chères ». Stéphane Diagana, qui salue la performance de François Gabart, aurait bien aimé voir Armel Le Cléac’h s’imposer. « J’ai rencontré Armel aux Etoiles du Sport. J’aurais bien aimé qu’il soit un peu plus devant, surtout qu’il est déjà arrivé 2e il y a quatre ans. On a souvent une préférence pour ceux que l’on connaît. Mais je suis très admiratif de ce qu’à fait François et content pour lui. Il a bluffé tout le monde. C’est bien de voir des jeunes gagner si vite. Normalement, ce genre de course réussit aux vieux loups de mer. Mais on voit ça aussi dans d’autres sports. Les jeunes ont des courbes de progression et de performances à très haut niveau rapide. Ils ont l’audace et le culot de la jeunesse, ainsi que l’envie d’apprendre très vite. C’est ce qui permet ce genre d’exploit ! ».
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