
Amoureux de la mer, Charles Berling, acteur, comédien, metteur en scène, réalisateur, scénariste, producteur et chanteur mais également marin dans l’âme, rêve un jour de larguer les amarres pour faire un tour du monde. Portrait.
Fils d’un officier de Marine, Charles Berling entretient depuis toujours un lien fort avec la mer, lui qui côtoie des gens de mer depuis sa plus tendre enfance. « Mon père était dans la Marine. J’ai grandi entre Brest, Toulon et Tahiti. Je me souviens d’un immense voyage en bateau d’un mois entre Tahiti et Marseille. Je devais avoir huit ou neuf ans. J’ai découvert les classes, les meilleures parties d’un bateau, tout en vivant pendant un mois avec cette communauté humaine sur l’eau, se rappelle Charles Berling. En arrivant à Marseille, j’ai cru, avec mes yeux d’enfant, que les falaises blanches étaient recouvertes de neige ». Les années ont passé mais n’ont en rien estompé son attachement à la mer. « J’ai le sentiment que je peux vivre ma solitude sereinement en mer. Pour moi, être en contact avec la mer va bien au delà de la nécessité. J’ai grandi au bord de l’eau, j’ai toujours aimé être dans l’eau, me baigner. Je le fais dès que je peux. Cet été, j’ai navigué au Cap Ferret et fait du catamaran. Ca me manquait. J’ai un vrai manque physique quand je suis longtemps loin de la mer et hors de la mer ».
C’est enfant puis adolescent que Charles Berling, qui se définit comme un mix de marin et de terrien, découvre les joies de la navigation. « Ado, j’ai fait beaucoup de régates et de voile, sur Challenger Export ou sur de petites unités. J’ai même embarqué sur un bateau de 25 mètres, nous confie-t-il. J’ai ensuite navigué avec Philippe Monnet, Marc Thiercelin et Yvan Bourgnon ». Avec eux, il participe à la Rolex Fastnet Race, au Tour de Corse ou Tour de France à la voile et à bien d’autres régates. « Je régate en amateur, je reste un plaisancier. J’aime partir seul en mer pendant une semaine, sur un bateau de 13-14 mètres ». Ami avec Marc Thiercelin, président du conseil d’administration du Theâtre Liberté qu’il dirige, il accepte d’être le parrain de son bateau, DCNS, sur le Vendée Globe 2008-09. « Marc est un marin endurci mais je l’ai vu passer par des phases très dures et douloureuses. Le monde de la mer est paradoxal. On peut passer rapidement de l’enfer au paradis, poursuit-il. Je trouve que le travail des marins est de plus en plus écrasant, on leur en demande toujours plus. Maintenant, en plus d’être marins, ce sont de vrais chefs d’entreprise. J’ai toujours été frappé par tout ce qu’on leur demande. Pour moi, ce sont des héros modernes qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur. On ne mesure pas bien leur héroïsme ». S’il admire ces marins qui parcourent le globe, il rêve de faire lui aussi un jour un tour du monde. « J’ai déjà fait de petites traversées, mais je rêve de pouvoir prendre le temps un jour de faire un tour du monde en voilier, comme l’a fait Thierry Lhermitte. Mais il faut s’organiser, bien préparer les choses. Pour le moment, j’ai des amarres à terre mais je me dis qu’il ne faut pas attendre d’être trop vieux pour le faire ». Pour l’heure, c’est sur les planches de son théâtre à Toulon qu’il remontera dès jeudi, pour la pièce « Dreck ». Il prépare également la production d’un film sur l’histoire de sa mère au Maroc, une adaptation de son livre, « Aujourd’hui, Maman est morte ».