
Après 61 jours passés sur les déferlantes de l'Atlantique comme dans les glaces de l'Arctique, les quatre équipes de tournage sont rentrées au port avec une centaine d’heures de rushes dans leurs filets. Le réalisateur Thierry Robert, responsable de la collection, les a ensuite entremêlés pour proposer quatre épisodes diffusés sur Planète + Thalassa à partir du 4 décembre.
"Il a fallu que j'utilise la réalité et que je la cuisine comme une fiction", résume Thierry Robert. Sur son banc de montage, l'habitué des récits d'aventure avait de l'écume à foison. Jusqu'au bout des tempêtes, ses équipes ont accompagné des pêcheurs de haute-mer, un bateau hopital qui soigne sans relâche ces professionnels, côté espagnol, un brise-glace de Finlande et une équipe de sauveteurs en hélicoptère de la marine nationale. A chaque univers ses enjeux, ses dangers, ses défis quotidiens.
Le choc des échos
"J'ai retrouvé l'ambiance du bord, commente Alexandre Fortin, l'un des jeunes pêcheurs, après la diffusion d'un premier épisode. Le mauvais temps est là. Le poisson est là." Il veut préciser que s'il pousse celui qu'il appelle papy, l'ancien du bord, à l'arrivée d'une déferlante sur le pont, c'est bien pour le sauver de bien pire. "Il a eu mal au bras mais sans ce geste, il perdait son pied au passage du câble, assure-t-il. La peur de l'accident est toujours présente." Mais les passages à bord de son bateau ne sont pas ceux qui l'ont le plus marqué. "Cela m'a tué de voir les bottes du corps repêché par les sauveteurs, explique-t-il. Ces bottes. C'est ce qu'on redoute le plus." Le réalisateur Thierry Robert est bien conscient du choc provoqué par cette séquence. "D'autant que nous avons créé un rappel avec le plan sur les bottes des pêcheurs. Nous avons voulu mettre en lumière les liens qui unissent les différents univers." Le jeune pêcheur confirme: "Les sauveteurs, ce sont nos anges gardiens . Mais normalement, ce sont des scènes que nous ne voyons pas."
Quatre bras de fer
Il a fallu 61 jours pour filmer les bras de fer quotidiens entre ces hommes et la mer. Dès le premier épisode, le spectateur est embarqué avec les quatre équipages. Celui du chalutier français Cap Saint Georges est alors en campagne de pêche au sud de l'Islande. Les cabines sont occupées par des hommes de fort tempéramment. "Ce n'est pas facile de s'intégrer à bord, témoigne le jeune Alexandre Fortin. Lors de mon premier embarquement, je voulais surtout savoir si ce n'était pas trop un boulot de cinglés. Et bien si, c'est cela. Mais je suis resté. Et maintenant, même si je ne m'entends pas avec tout le monde, loin de là, je sauterais à l'eau si l'un d'eux était en danger." Dans les deux premiers épisodes, l'équipage du Cap Saint Georges est à la recherche d'un poisson qui se fait rare. La poisse menace.
Encore plus au nord, à bord du Kontio, l'équipage du brise-glace tente de libérer les bateaux qui s'aventurent sur la mer de Bothnie, gelée 6 mois sur 12. Les vagues qui se forment sous la glace et la lumière éblouissante du Grand Nord forment un spectacle impressionnant. Le téléspectateur suit les échanges entre un capitaine à la veille de la retraite, passionné par son métier, et les équipages des bateaux bloqués par la glace. L'expérimenté capitaine s'amuse lorsqu'il entend d'un bateau "tout va bien à 100%"... alors que celui-ci tente de se frayer un chemin dans un chenal plein de glaces. "C'est la première fois qu'on me la fait !" s'amuse-t-il avec l'un des pilotes du brise-glace. Pour maintenir une route commerciable naviguable en hiver, la flotte de brise-glace est le seul moyen de s'aventurer sur la banquise dérivante. Mais le travail des spécialistes de la banquise ressemble vite à une tache infinie: dès qu'un premier bateau est libéré, il faut s'attaquer au deuxième, puis au premier à nouveau bloqué.
La troisième équipe est celle du médecin urgentiste José Manuel, à l’origine du navire hôpital Juan de la Cosa. Féru d’action. Il s’est fait le serment d’apporter aide et soutien aux marins pêcheurs isolés au milieu de l’océan Atlantique. Alors même que ses premiers jours en mer furent marqués par un mal de mer mémorable, raconté avec humour, il n’échangerait pour rien au monde la rudesse de cette vie d’aventurier contre le confort d’un cabinet médical à terre. Puis viennent les membres de la brigade de la marine nationale chargée des sauvetages héliportés sur l'Atlantique. Un ballet millimétré à la seconde près, toujours dans l'urgence, pour sauver les plaisanciers comme les marins professionnels. Les actions s'enchaînent et les mots sont rares.
La première diffusion grand public est programmée le 4 décembre (épisodes 1 et 2) et le 11 décembre (épisodes 3 et 4) 2013, sur Planète + Thalassa à 20h45