
Nul n’est à l’abri d’un bout coincé dans l’hélice susceptible de provoquer des dégâts importants voire de mettre le bateau en péril et son équipage en difficulté. Il n’existe pas de système sûr à 100% pour éviter cet incident mais un coupe-orin peut limiter les risques.
Prendre un cordage dans l’hélice
Aux dires des assureurs et des sauveteurs, les problèmes liés aux hélices sont l’une des causes principales de sinistres et d’interventions. Ceux-ci peuvent être plus ou moins graves mais, dans la majorité des cas, le bateau demande assistance et un remorquage jusqu'à un port s’avère indispensable. Parmi les incidents matériels les plus courants, nous pouvons citer : l’arbre d’hélice bloqué, des problèmes d’inverseur, la chaise d’arbre endommagée, le tube d’étambot arraché, etc. Malheureusement, ces incidents se limitent rarement aux matériels, ils peuvent aussi entraîner une voie d’eau plus ou moins importante. Pour minimiser les risques, le seul moyen est le coupe-orin. Plusieurs modèles sont commercialisés. Ils vont de la simple scie circulaire au système plus complexe qui travaille par cisaillement.
Du plus simple au plus complexe
- Modèle simple
Le modèle le plus simple est constitué d’une pièce circulaire que l’on place sur l’arbre ou entre l’hélice et l’embase sur les moteurs z-drive. Le principe est simple mais l’efficacité limitée. Pour qu’un cordage puisse être coupé, il faut qu’il soit tendu ce qui sous-entend qu’il soit coincé quelque part, par exemple, dans le safran, sur la chaise d’arbre ou encore enroulé sur l’arbre. Ce système n’a donc aucune efficacité sur les cordages dérivants car il n’a aucune raison de les couper puisqu’ils ne sont pas sous tension. L’installation est simple, elle consiste à enlever l’hélice, à nettoyer l’arbre, à enfiler le coupe-orin et à le positionner à 5 mm minimum de la bague d’étambot. On trouve également des modèles conçus en deux parties qui ne nécessitent pas d’ôter l’hélice.
- Modèle à lames
Le principe diffère, le coupe-orin est constitué de deux couteaux, l’un fixe placé sur le tube d’étambot et l’autre mobile positionné sur l’arbre. Il travaille comme une cisaille. Ce système a plusieurs points forts ; tout d’abord, il ne nécessite pas le démontage de l’hélice pour sa mise en place. Ensuite, il peut couper un cordage même dérivant en moins d’un tour d’hélice ; et, principalement dans les ports lorsque l’on accoste le bateau, l’autre point important est aussi son efficacité en marche arrière. Il a toutefois ses limites, il ne peut être installé que sur les bateaux équipés d’un tube d’étambot ou d’une chaise métallique. A l’utilisation, il est efficace, mais un cordage trop gros ou armé peut bloquer l’arbre si le coupe-orin ne peut pas le couper. Pour son installation, il est impératif que la distance entre le tube d’étambot et le moyeu de l’hélice soit comprise entre 30 et 70 mm et que le tube d’étambot ou la chaise soient métalliques et d’une épaisseur suffisante afin de pouvoir tarauder trois trous pour fixer la butée.
Bout dans l’hélice que faire ?
Plusieurs cas sont envisageables. Si le moteur change de régime et fume noir, cela peut être des algues ou un sac pris dans l’hélice. Bien souvent, le fait de passer au point mort puis en marche avant/arrière est suffisant pour que les algues ou le sac partent. Dans le cas contraire, il faut aller sous le bateau, en prenant la précaution de couper le moteur. Lorsque l’arbre est bloqué, le moteur cale, inutile d’insister. Il faut vérifier au niveau de l’arbre et de l’inverseur s’il n’y a pas de voie d’eau. S’il y en a une, il faut faire face au mieux en limitant l’entrée d’eau (chiffons, pompe de cale). Si tout est correct du côté de l'inverseur et de l'arbre et que ce dernier est bloqué, il faut aller sous le bateau et en déterminer la cause. La plus fréquente est un bout enroulé sur l’arbre, il faut alors l’ôter, mais cela n’est pas toujours évident. Si la chaise ou l’arbre sont endommagés, il faut demander assistance pour remorquer le bateau ou rentrer à la voile. En aucun cas, il ne faut démarrer le moteur.
Notre avis
Contrairement à certaines idées reçues, le coupe-orin n’entrave pas la marche du bateau. L’efficacité n’est pas assurée à 100% mais dans beaucoup de cas, il limite les dégâts. Ce n’est pas sans raisons que certaines assurances en exigent un. Les professionnels (pécheurs, bateaux de commerce, de sauvetage) l’ont bien compris, ils en installent, ce n’est pas sans raison.