
La 5e édition de la Vendée Va’a, la seule course de pirogue polynésienne en haute mer, partira le 29 de la plage des Sables d’Olonne pour un aller-retour à l’Ile d’Yeu. Une dizaine d’équipes internationales sont attendues.
Elles ne sont plus creusées dans les arbres à pain mais filent sur l’eau avec leur habit de carbone. Moyen de transport ancestral devenu un sport populaire sur les eaux turquoises, la pirogue polynésienne s’est développée en métropole sous l’impulsion des polynésiens incorporés dans les base militaires. Très technique et physique, le Va’a nécessite de la force physique mais aussi une bonne endurance et une coordination sans faute entre les six équipiers. Un équipage comprend un faahoro à l'avant (le rameur qui donne la cadence), un capitaine, de moteurs (les rameurs les plus puissants) et un peperu à l'arrière (le barreur). Le rôle de ce dernier est décisif: il choisit le cap et les meilleurs parviennent à surfer les longues vagues du large, pour gagner en vitesse tout en laissant souffler l'équipage.
La Vendée Va’a, petite cousine de la célèbre Hawaiku Nui
Lors de la Vendée Va’a, sur les eaux agitées de l’Atlantique, les concurrents vont devoir ramer pendant plus de cinq heures d’affilées pour venir à bout des trois étapes de la course : un parcours de 125 kilomètres à 12 kilomètres / heure. A raison de soixante coups par minute, c’est l’équivalent de 801 431 coups de rame. Une épreuve de force, même pour les meilleurs athlètes polynésiens. L’équipe d’EDT Tahiti envoie chaque année ses concurrents et rafle depuis trois ans la première place du podium. Ces athlètes retrouvent l’esprit de la course de pirogues la plus connue, la Hawaiki Nui. Non pas pour le niveau - la course tahitienne est considérée comme les championnats du monde de la discipline – mais pour l’endurance. Plus d’une centaine de pirogues tentent d’y décrocher le graal sur un parcours de 129 kilomètres en trois jours. Il n’est pas rare qu’un rameur s’évanouisse, vaincu par le soleil et la fatigue. Les paysages paradisiaques de la ligne d’arrivée sont les plus terribles pour les rameurs perclus de crampes qui arrivent à quelques secondes d’écart pour grimper sur le podium. Mais l’Atlantique offre également ses propres difficultés : les concurrents devront gérer les vagues et la fraîcheur de l’écume qui glace les doigts. Signe de la proximité voulue des deux épreuves : à l’issue de la Vendée Va’a, le meilleur équipage européen décrochera ses billets d’avion pour la prochaine édition de la Hawaiki Nui.