Equipement à bord : les toilettes électriques

Equipements

Quel plaisancier n’a pas un jour rencontré des problèmes avec les toilettes du bord ? Sur les unités à partir de 50 pieds, certains chantiers installent ou proposent en option des toilettes électriques, mais la majorité reste fidèle aux WC manuels. Pour quelles raisons : installation plus complexe, consommation électrique ou encore le prix ? Pour lever toutes ces interrogations, nous nous sommes rendus à l’usine SFA de Brégy pour voir la fabrication et discuter avec les spécialistes de tous les points techniques qui peuvent se poser.

SFA sur un Targa 44 ©Albert Brel
Quel plaisancier n’a pas un jour rencontré des problèmes avec les toilettes du bord ? Sur les unités à partir de 50 pieds, certains chantiers installent ou proposent en option des toilettes électriques, mais la majorité reste fidèle aux WC manuels. Pour quelles raisons : installation plus complexe, consommation électrique ou encore le prix ? Pour lever toutes ces interrogations, nous nous sommes rendus à l’usine SFA de Brégy pour voir la fabrication et discuter avec les spécialistes de tous les points techniques qui peuvent se poser.

Sanimarin SFA : la naissance d’un WC

En 1958 fut créé le premier WC chimique ainsi que la première turbine pour les stations d’épuration (activité toujours d’actualité avec Europelec) et en 1960, le premier sanibroyeur vit le jour (certains doivent se souvenir d’un spot TV qui fut diffusé chaque soir à partir de 1979...). Dans les années 80, la gamme s’élargit (Sanibroyeur Pro, Saniplus, Sanicompact céramique, …) et, en 1990, le premier WC pour bateaux, le "Sanimarin" voit le jour. Depuis les années 2000, SFA n’a cessé d’innover aussi bien dans le terrestre que dans les produits destinés aux bateaux. Claude Perdriel, PDG de la société, a toujours tenu à ce que ses appareils soient conçus et fabriqués en France. C’est donc dans l’usine de Brégy sur une superficie de 17 000 m², que plus de 300 salariés développent et fabriquent l’ensemble des pièces de la métallurgie à l’électricité (bobinage et assemblage des moteurs), de la plasturgie à la fabrication de carte électronique. Chaque élément est testé avant l’assemblage final. La maîtrise des processus qualité et l’exigence environnementale à toutes les étapes de production ont permis à cette usine d’être certifiée ISO 9001 et ISO 14.001. A ce jour, le groupe SFA est présent dans le monde avec 24 filiales et plus de 60 distributeurs.

Osez l’électrique

Le principe est simple : les matières fécales et le papier sont aspirés depuis la cuvette vers le corps de pompe munie d’une turbine à couteaux en acier inox qui va les broyer en fines particules, puis les évacuer. Les avantages sont évidents. En effet à l’utilisation, il suffit d’appuyer sur un bouton pour rincer-broyer-évacuer. Simple mais cela amène quelques interrogations.

La première est celle de la consommation électrique.

Il est vrai que sur un bateau l’énergie est l’un des points les plus importants. Qu’en est-il des toilettes ? Elles sont équipées d’un moteur puissant de 300 watts (25 ampères sous 12 volts), mais cette consommation doit être ramenée au temps d’utilisation. En pratique, ce dernier n’est que de 8 secondes en mode économique et de 15 secondes en mode normal ce qui ne représente au maximum que 100 mA par cycle d’utilisation. En comparaison, un éclairage de 12 watts qui reste allumé pendant une heure consomme 1 ampère soit 10 fois plus.

La deuxième interrogation est l’installation.

Plusieurs solutions sont possibles. La plus simple, dans la gamme compacte, est celle proposée par le modèle Maxlite. Ce dernier, livré complet (pompe auto-amorçante, clapet anti-retour, tableau de commande) se monte en lieu et place des WC à pompe manuelle. L’encombrement, la fixation mécanique et les diamètres des tuyaux d’entrée/sortie sont identiques à ceux des WC manuels. Les seules installations complémentaires sont l’alimentation électrique du moteur (câble de 6 mm² suivant longueur) et la mise en place du tableau de commande à deux poussoirs (un pour l’évacuation et un pour le rinçage). Dans la même gamme, il y a également le Sanimarin 31 qui est le best-seller. Il s’intègre facilement dans les espaces les plus exigus grâce à son faible encombrement au sol. Il est proposé en 3 versions : Confort (interrupteur de commande), Confort Plus (bouton poussoir déporté) et Luxe (clavier électronique complet). Il peut être alimenté en eau de mer sous pression ou à partir de l’eau douce du bord (électrovanne intégrée). Le modèle Exclusive Short offre un confort supplémentaire dû à la profondeur de la cuvette et à une assise très confortable. Et en dernier, la gamme Silence (Sanimarin 35, 35ST, Exclusive Medium) qui est conçue pour être posée sur un plancher. En fonction du modèle, les cuvettes peuvent s’adapter aux courbes de la coque ou être montées contre une cloison verticale. A noter la possibilité du contrôle, depuis le panneau de commande, du niveau de la cuve à eaux noires pour la version Luxe.

Toilettes électriques et eaux noires

Dans plus en plus de pays, y compris en France, une cuve à eaux noires est imposée dans les mouillages protégés. Si les bateaux récents sont équipés (ou conçus) pour recevoir une cuve, ce n’est pas le cas sur la majorité des bateaux d’occasion. Au Grand Pavois de la Rochelle, nous avons interrogé les chantiers, tous les bateaux neuf équipés de toilettes non chimiques ont une cuve à eau noire. Les problèmes qui se posent sur les bateaux qui n’en sont pas équipés sont : le lieu où positionner la cuve et comment la relier aux toilettes. Si vous avez un WC manuel, elle doit être impérativement à proximité des toilettes, ce qui n’est pas toujours évident, par manque de place le plus souvent. Les toilettes électriques SANIMARIN permettent de s’affranchir du problème de positionnement grâce à la flexibilité offerte. En effet, elles permettent notamment d’évacuer sur une distance de 30 m ou sur 3 m en hauteur. Le deuxième point important est la consommation d’eau, lorsque l’on évacue à la mer, il ne se pose pas. Lorsque l’évacuation se fait vers une cuve, nous devons en tenir compte. Sur un WC SANIMARIN, la consommation n’est que de 1.2 à 2.2 litres par cycle. Dernier point, l’encrassement des tuyaux et de la cuve. Les toilettes manuelles travaillent par refoulement, il n’y a pas de décomposition de la matière fécale avant l’évacuation. A terme, cette dernière colmate les tuyaux et la cuve. Les WC SANIMARIN travaillent par broyage, ils n’évacuent que du liquide vers la caisse à eaux noires. Ainsi la maintenance et le fonctionnement du système sont grandement facilité.

Notre avis

Lorsque l’on installe un nouvel équipement de confort à bord, il ne faut pas qu’il devienne une source de problèmes supplémentaires. Il doit être fiable, performant, simple d’utilisation et facile d’entretien. C’est pourquoi, lors de notre visite à l’usine, nous avons prêté beaucoup d’attention à la qualité des matériaux utilisés. Nous avons pu constater que les aciers retenus sont en inox, que les connexions électriques sont étamées, que chaque composant est testé indépendamment et non par prélèvement sur une série. De plus, un contrôle avec essais est effectué sur chaque produit. Pour le suivi, chaque pièce porte un numéro, ce qui permet une traçabilité en cas de problèmes. Reste l’entretien, qui est minime. Il se résume à un rinçage régulier et dans les zones où il y a risque de gel, il est conseillé de mettre dans la cuvette un liquide 4 saisons.

 

Diaporama
SFA sur un bateau Linsen Albert Brel
SFA sur un bateau pneumatique Albert Brel
Turbine Albert Brel
SFA sur Fountaine Pajot Albert Brel
Bouton de commande Albert Brel
Schéma de principe Albert Brel
Schéma de principe Albert Brel
L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…