
Si les ateliers ont déménagé sur le continent, le fief des Tofinou reste St Martin de Ré, comme Woking pour Mc Laren. Le port charentais rassemble une bonne partie de la gamme initiée en 1988 à partir d’un dessin datant de 1928. Depuis, de l’eau a coulé sous le pont de l’île de Ré, mais la passion pour les détails, la classe d’un acajou verni, le subtil chanfrein d’un tableau arrière, demeurent. Sur le 9.70, Peugeot Lab s’est penché sur le design du roof, le plan de pont et l’ergonomie en général. C’est une réussite incontestable. Evitant l’écueil du néo-rétro artificiel, le Tofinou 9.70 possède sa propre personnalité et elle ne manque pas de faire tourner les têtes sur son passage.

Une gîte raisonnable
A peine sortis du port, dans le silence de la motorisation électrique (option), les pare-battages rangés dans le grand coffre de jupe arrière, le seul grain de la journée nous cueille. Cela n’empêche pas de hisser la grand-voile à la volée, et de dérouler le solent en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Comme spinnaker et gennaker s’envoient également depuis le cockpit, les visites sur la plage avant seront rares. Cela tombe bien, car l’absence de filières pourrait être anxiogène. Pourtant on se sent en parfaite sécurité à bord. Toutes les manœuvres s’effectuent sans effort démesuré grâce à un accastillage de très bonne qualité.

Même sous les rafales, la gîte reste raisonnable, la quille descendue d’une simple pression du doigt ayant fait passer le tirant d’eau de 1,22 à 2,00 mètres. Les virements s’effectuent dans un mouchoir de poche, les relances sont franches. Malgré le faible franc-bord, le bateau mouille peu et on apprécie immédiatement l’ergonomie du très grand cockpit. Aux passagers plus ou moins oisifs les deux banquettes avant, au barreur le cockpit arrière avec, à portée de main, les deux winches primaires, le double palan de grand-voile, le pataras… De quoi se régaler au portant quand le bateau accélère sur chaque vague, assis à plat pont, ou sur la banquette, les pieds calés sur le judicieux cale-pied réversible.

Le plaisir d’être à la barre
L’intérieur offre quatre couchettes, mais dormira-ton vraiment à bord ? Qu’importe, on ne demande pas à une Morgan d’être « pratique ». On en tombe amoureux au premier coup d’œil, comme du Tofinou 9.70. Alors on le protège sous un taud hors saison, on le prépare à la perfection, et on le ressort aux premiers beaux jours. En régate ou juste pour le plaisir, être à la barre sera toujours source de grande satisfaction.

Les + :
Ligne séductrice
Performances flatteuses
Foule de détails pratiques

Les - :
Aménagements
Evacuation eau du cockpit

Fiche technique
Longueur hors-tout : 9,82 m
Longueur de coque : 9,15 m
Largeur : 2,99 m
Tirant d’eau : 2 m (quille fixe) 1.22 / 2 m (quille rétractable)
Motorisation : 15 ch
Déplacement : 2 300 Kg
Carburant : 25 l
Eau douce : 50 l
Foc auto-vireur : 20 m²
Grand Voile : 28 m²
Code zéro : 40 m²
Spi asymétrique : 80 m²
Architecture Navale : Michele Molino
Design extérieur : Peugeot Lab
Chantier : Latitude 46 (17)
Prix version standard : environ 132 000 €

Principales options :
Moteur électrique Torqueedo 10 KW : 14 400 €
Quille rétractable relevage électrique : 13 200 €
Code 0 sur emmagasineur : 4 272 €
Mât Carbone avec gréement Dyform : 14 400 €