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Comment ça marche ?
Il est composé d’une unité de vision comprenant deux caméras thermiques et une caméra couleur qui confirme les détections des caméras thermiques. Elles se fixent en hauteur et scrutent en permanence l’environnement proche devant le navire (600 mètres). L’unité de calcul est constituée de processeurs et d’un logiciel pour analyser en temps réel les flux vidéo au moyen d’algorithmes basés sur la vision artificielle. Non seulement elle permet d’afficher en temps réel les flux vidéo des caméras et les objets flottants détectés mais aussi de suivre leur progression et d’activer les alarmes souhaitées par l’utilisateur.
Historique et possibilité
OSCAR s’inspire des dernières innovations développées dans le domaine des systèmes de sécurité active d’aide à la conduite (ADAS - Advanced Driver Assistance Systems). La vision par ordinateur y est utilisée pour la détection des dangers imminents et pour la prévention de collision, en activant, par exemple, le freinage automatique d’urgence sur les véhicules. Une quinzaine d’ingénieurs internationaux travaillent depuis 2017 au développement de ce nouveau système OSCAR basé sur la vision artificielle (ou vision par ordinateur), une branche de l’intelligence artificielle permettant aux ordinateurs de « voir » de la même façon que les êtres humains. L’intelligence artificielle d’OSCAR repose sur un processus d’auto-apprentissage (le deep learning) qui s’appuie sur un réseau de neurones artificiels inspirés du cerveau humain. Ainsi plus la base de données d’OSCAR est enrichie grâce aux navigations des utilisateurs et, là, le Vendée Globe a son importance, plus les performances du système s’améliorent. Avec sa vision jour et nuit, OSCAR augmente donc la vigilance de l’équipage et renforce la sécurité des navires en réduisant les risques de collision avec des objets flottants (bateaux, billes de bois, conteneurs à la dérive, etc.).
OSCAR de la course au large à la pêche en passant par la plaisance
OSCAR a très vite bénéficié de l’adhésion de grands noms de la course au large, tout d’abord Jean Le Cam, puis Vincent Riou, François Gabart ou encore Armel Le Cléac’h. Leurs expériences et leurs témoignages ont contribué au développement du système et à l’enrichissement de la base de données. Pour Vincent RIOU (Co-skipper de l’IMOCA Arkea-Paprec), les collisions ne sont pas un phénomène rare : « Je peux en témoigner car cela m’est arrivé à plusieurs reprises alors que j’étais en course et ça m’a parfois contraint à l’abandon ».
OSCAR et le Vendée Globe
Au cours des huit dernières éditions, seuls 53% des participants ont terminé le parcours, les 47% restant ont dû abandonner en raison d’une avarie, de blessures mais souvent à cause d’une collision. Pour cette édition, 18 bateaux sont équipés du système OSCAR. Il indique sur une carte électronique dédiée les positions des objets et alerte instantanément le navigateur. Il offre également la possibilité d’enregistrer les images transmises par caméras. Il se veut la vigie des temps modernes. La vision et l’intelligence humaines sont remplacées par des caméras et l’intelligence artificielle (IA). Cette course va permettre d’augmenter sa base de données.
Bateaux équipés dans le Vendée Globe : Apivia - Charlie Dalin, Arkea Paprec - Sébastien Simon, Banque Populaire X - Clarisse Crémer, Charal - Jérémie Beyou, Compagnie du Lit - Clément Giraud, DMG Mori Global One - Kojiro Shiraishi, Hugo Boss - Alex Thomson, Initiatives-Coeur - Samantha Davies, LinkedOut - Thomas Ruyant, MACSF - Isabelle Joschke, Maître CoQ - Yannick Bestaven, Newrest Art & Fenêtres - Fabrice Amedeo, PRB - Kévin Escoffier, Prysmian Group - Giancarlo Pedote, Pure Best Western - Romain Attanasio, SeaExplorer YCM - Boris Herrmann, Time for Oceans - Stéphane Le Diraison, V and B Mayenne - Maxime Sorel.
Quelques interrogations sur OSCAR
- Peut-il voir la nuit ?
Se composant de caméras thermiques et d’une couleur, il peut voir la nuit quel que soit le temps.
- Qu’en est-il en cas de fortes vagues ?
Il dispose d’une centrale inertielle qui lui permet de savoir dans quelle direction et avec quelle accélération le bateau se déplace. Pour stabiliser l’image, il utilise la détection d’horizon basée sur l’IA. Son emplacement en tête de mât lui permet de voir au-dessus des crêtes des vagues.
- Quels objets peut-il détecter ?
Il détecte les objets à la surface de l’eau et au-dessus quel que soit le matériau. Il peut logiquement voir jusqu’à l’horizon mais sa portée est volontairement limitée pour ne pas détecter des objets éloignés qui ne sont pas dangereux pour la navigation. L’estimation de détection basée sur le modèle OSCAR 320, donne :
un bateau de plaisance, de pêche ou un iceberg à 1000 m.
un semi-rigide, un conteneur, un petit rocher à 500 m.
une baleine en surface (selon taille à) 250 m.
une personne dans l’eau ou une petite bouée à 100 m.
OSCAR par rapport à un radar
Le radar est très performant pour localiser une cible lointaine et massive mais pas les objets à faible signature comme les growler, les petites embarcations voire les personnes tombées à l’eau. Le taux de détection d’un radar diminue avec la hauteur des vagues du fait que l’eau salée réfléchit les ondes radar. OSCAR quant à lui détecte les petits objets, les petites embarcations (paddles, kayaks, pneumatiques, ...). Son I.A. détecte non seulement les objets mais donne des informations sur la position, la vitesse, la trajectoire jusqu’à 600 m (suivant modèle). Son handicap, ses performances se dégradent par temps de pluie ou de brouillard. OSCAR et radar sont donc complémentaires.
OSCAR par rapport à l’AIS
L’AIS n’affiche que les informations des navires équipés d’un émetteur/récepteur AIS.
Consommation
L’unité de vision plus l’unité de traitement consomme 31 watts (2.5 A sous 12 volts). Une unité tout en un (ONE série) consomme 16 watts.
Installation
L’unité de vision (caméras) doit être fixée au plus haut, par exemple, la tête de mât sur un voilier. La hauteur minimale est de 7 m au-dessus de la flottaison. L’unité de calcul doit être à l’intérieur du bateau.
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Intégration dans le réseau LAN/WIFI, NMEA du bateau ?
Pour pouvoir communiquer avec l’interface utilisateur (PC, tablette, etc.), il doit être intégré au réseau local du bateau. Il ne nécessite aucune configuration IP. Une interface avec certains traceurs de cartes est disponible. Quatre utilisateurs peuvent se connecter simultanément sur l’application. Point important, si vous disposez d’un bus NMEA 2000, il peut s’y connecter pour recevoir des informations (vitesse, cap, position…) et en envoyer (positions des objets détectés, alarme, …).
Ce qu’il vous en coûtera
A ce jour, trois modèles sont proposés à des prix allant de 13 900 euros à 34 320 euros.
Contact : BSB Marine Port La Foret, 29940 La Forêt-Fouesnant Tél. 02 98 51 40 00.