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Des valeurs souvent mal estimées
Depuis de nombreuses années, certains experts ont tendance à donner une décote qui est souvent loin de la réalité et ce dans les deux sens surévaluation ou sous-évaluation. D’autres se posent moins de problème, ils appliquent une décote de 10% par an en ajoutant qu’un équipement de plus de 7 ans n’a aucune valeur marchande. Ces deux interprétations doivent être nuancées et affinées en fonction de plusieurs critères. Parmi ceux-ci, on peut citer la marque, l’évolution technique, l’intérêt, etc. Il est évident qu’un appareil qui est toujours fabriqué par une marque sérieuse a plus de valeur marchande qu’un qui n’existe plus sur le marché. De plus, il sera difficile voire impossible de le faire réparer ou tout simplement de le configurer pour l’interfacer avec d’autres équipements plus récents.
Les équipements qui gardent ou qui perdent la côte
Nous n’allons pas voir l’ensemble de l’équipement électronique. Dans ce premier volet, nous avons retenu trois équipements parmi les plus importants à bord et qui représentent un budget conséquent : les communications, les pilotes et les radars.
Les communications
Une VHF fixe est obligatoire à bord pour une navigation semi-hauturière (plus de 6 milles d’un abri) depuis janvier 2017. Les anciens modèles ne possédant pas l’ASN (Appel Sélectif Numérique) sont toujours tolérés, mais ne sont plus commercialisés. Rappelons qu’une VHF ASN possède un numéro d’identification (NMSI) et un bouton d’appel qui permet d’envoyer un message de détresse. De ce fait, les VHF standards sans ASN n’ont aucune valeur marchande. Quant aux nouvelles générations, le prix du neuf ne cesse de baisser avec de plus en plus de fonctions (AIS, combiné déporté, interface, etc.) donc l’occasion, sauf très récente, présente peu d’intérêt.
Les appareils portables de communications par satellites (Iridium, Thuraya, Inmarsat), bien que ces appareils aient évolué, en particulier, pour les interfaces avec un ordinateur, sont toujours d’actualité et peuvent se négocier à un bon prix. Pour les anciens modèles, on peut appliquer une décode de 10% par an et pour les dernières générations toujours présentes sur le marché une de 5%. Par exemple, un Iridium 9575 proposé neuf à 1 600 euros peut se négocier entre 1 000 et 1 200 euros s’il est en bon état.
Pour les appareils fixes de communications par satellites, certains ont disparu du marché, c’est le cas du Mini M, ils n’ont plus aucune valeur marchande. D’autres comme le Trackphone et le service associé Mini Vsat Broadband gardent une valeur marchande importante du fait de la couverture et de la vitesse pour la navigation Internet. Le système Inmarsat Fleet Broadband perd de son intérêt à cause du coût des communications. Dans le domaine satellitaire, reste la télévision. Là, il faut s’assurer que la zone de couverture du réseau (ASTRA 1, Hotbird, Eutelsat, …) est bien active et qu’elle est compatible avec votre zone de navigation et les programmes que vous recherchez. La marque la plus représentative est KVH.
Les pilotes : une valeur sûre
L’un des équipements le plus utile à bord est le pilote automatique. Les modèles de cockpit bien qu’il y ait peu de modèles sur le marché (Raymarine, Simrad), restent d’actualité. Compte tenu du faible prix de 400 à 600 euros pour un modèle simple à 1 700 euros pour un avec clavier de commande et compas électronique séparé, s’il est en bon état apparent (pas de corrosion) et s’il fonctionne, un modèle simple de moins de 5 ans se négociera à 150 euros et à 800 euros pour un avec clavier et compas séparé. Reste le modèle in-bord, c’est le pilote par excellence qui peut barrer le bateau dans pratiquement toutes les conditions. Ce sont des modèles, s’ils sont montés dans les règles de l’art qui vieillissent bien et gardent une réelle valeur marchande. Ils peuvent être équipés de vérins linéaires (électrique ou hydraulique) ou rotatifs. Au cours de ces dernières années, ils ont peu évolué. S’il y a eu évolution, elle a principalement porté sur le design du boîtier voire sur les possibilités d’interfaces. Un modèle de moins de 10 ans, ne présentant pas de signe de corrosion au niveau de la connectique ou du vérin, garde une valeur marchande importante. Il faut vérifier non seulement son fonctionnement et s’il est bien adapté au bateau mais aussi s’il est toujours commercialisé. Si tout est correct, on peut se baser sur une décote maximum de l’ordre de 5% par an.
Les radars
Le radar a, par contre, beaucoup évolué. L’écran vidéo a été abandonné au profit de ceux à cristaux liquides monochromes puis couleur. Les toutes dernières évolutions portent sur les modèles Wi-Fi, à écran tactile ou encore sur des antennes qui se connectent directement sur un écran multifonction. Les modèles à écran vidéo n’ont plus aucune valeur marchande. Ceux à écran LCD monochromes ont une petite valeur. Les LCD couleur dernière génération, Wi-Fi ou les antennes connectées à un écran multifonction restent des valeurs sûres et peuvent se négocier à un bon prix.
Notre avis
Ce qu’il faut éviter sont les appareils dont le système n’est plus exploité (Decca, Loran, Gonio, SatNav), ceux dont la marque a disparu du marché même s’ils sont en état de fonctionner (MLR, Neco, etc.). Il en sera de même des marques qui ne sont plus importées.
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