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Et attention, contrairement aux yaourts, que l’on peut consommer dans un délai raisonnable après leur date limite de consommation, les engins pyrotechniques présentent de gros dangers. « Tout simplement parce que les effets attendus ne sont plus les mêmes, explique Jennifer Cornet, déléguée générale de l’APER PYRO. La fusée ou le fumigène peut se déclencher avec retard, quand on ne l’attend pas et provoquer des incendies sur le bateau ou de graves brûlures. »
Plus de 600 points de collecte
L’APER PYRO, acronyme d’Association pour la Plaisance Eco Responsable pour les produits pyrotechniques, est la structure qui organise le recyclage des feux à main, fusées parachutes et fumigènes. En 2015, elle a mis en place un système de collecte basé sur le principe de l’échange « un pour un ». « Lorsqu’un plaisancier achète un produit pyrotechnique neuf dans un magasin d’accastillage, il peut rapporter un élément périmé qui sera pris en charge gratuitement par le professionnel », explique Jennifer Cornet. Seules ces enseignes spécialisées sont habilitées à reprendre ces produits. « Il ne faut surtout pas les jeter à la poubelle ou les apporter en déchèterie ». 630 points de collecte sont répartis sur l’ensemble du territoire. Les produits sont ensuite acheminés vers deux sites de traitement - à Fos-sur-Mer pour la zone sud et à Pont-de-Buis (en Bretagne) pour le nord – où ils seront traités et valorisés (énergétique ou matière).
La collecte augmente
L’APER PYRO estime que plus de 201 000 feux à main, environ 11 000 fumigènes et 25 000 fusées parachutes ont été mis sur le marché en 2020. Depuis la création de la filière par la Fédération des industries nautiques en 2015, la récolte augmente d’année en année. « De 18 tonnes en 2016 nous sommes passés à 25 tonnes en 2020 », se félicite la déléguée générale. Mais les taux de retour varient beaucoup en fonction des types de produits. 80 % des fusées parachutes sont récupérées, mais seuls 30 % des feux à main et fumigènes, constate-t-on à l’APER PYRO. « Les gens gardent ces produits au cas où... Ou encore les utilisent dans un cadre détourné comme une manifestation sportive, la fête du Nouvel An, voire pour allumer le barbecue ! Il faut rappeler que c’est interdit et très dangereux, pouvant aller jusqu’à des accidents comme des doigts arrachés », insiste la déléguée générale.
Opération coup de poing
Pour l’APER PYRO, la communication est le nerf du succès de cette démarche de recyclage de produits dangereux. L’association a notamment travaillé à la rédaction des pages plaisance dédiées aux fusées de détresse du site Navigation accompagnée (navigation-accompagnee.fr). L’association organise des campagnes de sensibilisation sur le terrain, distribuent des affiches auprès des ports et magasins d’accastillage et met en place des opérations coup de poing. La prochaine a lieu jusqu’au 3 octobre, dans les Alpes Maritimes et les Bouches du Rhône et jusqu’au 10 octobre dans le Var avec au total près de 80 points de collecte participants. https://www.fin.fr/actus/aper-pyro-collecte-exceptionnelle-des-feux-de-detresse-perimes-des-plaisanciers. Le principe du « un pour un », est oublié pour une quinzaine de jours sur ces trois départements. Tous les engins pyrotechniques peuvent être rapportés sans demande de contrepartie. « C’est l’occasion de vider les vieux stocks de fusées qui restent au fond du garage depuis trois générations. »