Hivernage de l'accastillage de pont

Equipements

Lorsque l’on parle d’hivernage, on évoque bien souvent la motorisation et les intérieurs, rarement l’accastillage de pont. Pourtant ce dernier est soumis en navigation et au port aux intempéries.

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Lorsque l’on parle d’hivernage, on évoque bien souvent la motorisation et les intérieurs, rarement l’accastillage de pont. Pourtant ce dernier est soumis en navigation et au port aux intempéries.

L’accastillage de pont

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Sur un voilier et sur un bateau moteur, on trouve sur le pont des équipements communs tels que le guindeau, les panneaux fixes ou mobiles, le mouillage et les cordages dédiés à l’amarrage. Sur un voilier, il y a d’autres équipements spécifiques comme les winches, les coinceurs, les poulies, les bloqueurs, le gréement dormant (haubans, pataras) et le courant (ensemble des cordages (drisse, écoutes, etc…)). Tous ces équipements demandent un minimum de précautions pour hiverner dans de bonnes conditions.

Le guindeau et les apparaux de mouillage

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Sur la majorité des bateaux à partir de 8 mètres, ces équipements sont présents.

Le guindeau est positionné à l’avant du bateau donc il est soumis aux intempéries aussi bien en mer, au mouillage qu’au port. Le modèle manuel a pratiquement disparu pour faire place à l’électrique, plus rapide et plus sécurisant. Pour la commande, on utilise des contacts à pieds, à mains (raquette ou interrupteur). C’est un gros consommateur électrique, la moindre perte (cosses mal serrées, câbles endommagés, contacts des relais encrassés) est suffisante pour qu’il fonctionne mal voire qu’il ne tourne pas. Pour l’hivernage, il faut vérifier toutes les connexions électriques et les enduire d’une graisse isolante pour éviter la corrosion. Un point particulièrement vulnérable est la commande à pieds. Si le couvercle placé à plat pont est endommagé, il laisse passer l’eau ce qui a vite fait de détruire les contacts des commandes. Côté mécanique, il est conseillé de démonter annuellement le barbotin et la poupée et de les graisser. Sans cette précaution, au bout de quelques année, ils sont indémontables.

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Quant au mouillage, la chaine, le cordage et l’ancre doivent être lavés à l’eau douce de même que la baille à mouillage.

Ce qu’il faut éviter

Laisser la chaine sur le barbotin ou le cordage sur la poupée car les engrenages internes du guindeau se détérioreront rapidement. 

Les panneaux de pont et les hublots

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Un bon lavage à l’eau douce s’impose. Sur les joints, on peut passer une légère couche de graisse aux silicones pour les nourrir et, s’il y a de fines rayures sur la glace, des produits spécifiques permettent de les supprimer.

Ce qu’il faut éviter

Serrer trop fort le mécanisme de fermeture. Cette action détériore le joint d’étanchéité.

Les cordages

Tous les cordages que ce soit ceux dédiés à l’amarrage ou aux manœuvres, doivent être rincés à l’eau douce. Les mobiles comme les écoutes et les drisses, une fois lavés, seront rangés dans un endroit à l’abri de l’humidité.

Ce qu’il faut éviter

Laver les cordages à la machine. Cette pratique, souvent utilisée, leur redonne un bel aspect, mais elle détériore les fibres internes du cordage.

L’enrouleur

La majorité des enrouleurs est graissée à vie. Pour l’hivernage, un bon rinçage à l’eau douce du mécanisme et de son cordage d’enroulement est suffisant. Pour ceux avec mécanisme ouvert, il faut utiliser les produits conseillés par le constructeur pour graisser les poulies et les roulements.

Ce qu’il ne faut éviter

Laisser la voile à poste.

L’accastillage inox

Du portique aux cadènes en passant par les taquets, manilles, etc., bon nombre de ces équipements de pont sont en inox. C’est un métal qui demande peu d’entretien si ce n’est un bon lavage à l’eau douce. Certains inox ont tendance à se piquer de point de rouille. Pour les éliminer, il existe des produits dits passivant qui non seulement ôtent les taches mais protègent l’inox des agents extérieurs.

Ce qu’il ne faut pas faire

Mettre de la graisse qui n’est pas spécifique marine, par exemple, sur un axe de manille.

Utiliser un outil (clef, tournevis) en acier chromé. Lorsque l’on intervient sur un équipement inox, il faut utiliser des outils en inox.

Les poulies, bloqueurs, coinceurs

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Les poulies modernes de même que les bloqueurs nécessitent peu d’entretien si ce n’est un bon rinçage à l’eau pour ôter le sel. Pour les modèles qui peuvent être démontés, par exemple, les poulies de renvois placées sur le pont, il est conseillé de les démonter, de les laver et de les ranger dans un endroit sec. Les bloqueurs seront simplement lavés.

Ce qu’il ne faut pas faire

Laisser les poulies sous tension comme celles de renvoi de tête et de pied de mât pour éviter l’ovalisation des réas.

Utiliser de la graisse ou des lubrifiants qui peuvent endommager le mécanisme (sauf ceux conseillés par le fabriquant).

Laisser un cordage sous tension dans un bloqueur.

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Les winches

Ce sont des équipements fiables qui ne demandent, pendant la saison, qu’un rinçage régulier à l’eau. Une fois l’an par exemple au moment de l’hivernage, il est conseillé de démonter la poupée, de nettoyer le mécanisme et de le graisser avec le produit indiqué par le fabriquant. Les points sensibles sont les cliquets et leur ressort. Il est prudent d’avoir un kit de maintenance à bord (cliquets, ressorts, graisse).

Ce qu’il ne faut pas faire

Laisser un cordage sous tension sur le winch pendant l’hivernage.

Haubans, cadènes

Les haubans seront inspectés, en particulier, au niveau des terminaisons, des fixations sur le mât et des cadènes. Il ne doit pas y avoir de torons cassés voire des boursouflures.

Ce qu’il ne faut pas faire

Laisser sous tension excessive le pataras.

Les voiles

Elles doivent être rincées à l’eau douce pour ôter le sel et inspectées. Si vous décelez des coutures en mauvais état, des petites déchirures, des bosses de ris oxydées, il est conseillé les donner pendant l’hivernage au voilier qui, en principe, a plus de disponibilités qu’au réarmement. Pour l’hivernage, une fois sèches, il faut les plier et les ranger dans un endroit l’abri de l’humidité. L’idéal est de pouvoir le faire à terre.

Ce qu’il ne faut pas faire

Les laisser à poste pendant l’hivernage.

La sécurité

Les lignes de vie sont des équipements de sécurité. Si vous détectez un point faible (couture endommagée sur une sangle, cadène de fixation sur le pont en mauvais état, manilles usées, etc.), il faut impérativement réparer.

Si vous en avez la possibilité, débarquez le radeau de survie pour le ranger dans un endroit sec à terre.

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Ce qu’il ne faut pas faire

Laisser les lignes de vie à poste pendant l’hivernage. Elles doivent être démontées, lavées et rangées dans un endroit sec.

Notre avis

L’hivernage de l’équipement de pont ne demande pas de connaissances particulières ni de matériels spécifiques, tout plaisancier est à même de l’effectuer.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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