
Attirer de nouveaux passionnés, rendre nos pratiques plus respectueuses de l’environnement, en inventer de nouvelles, le défi est relevé chaque année par une centaine d’entreprises, mais seulement 16 sont retenues en finale et auront donc le droit d’exposer sur ce Nautic 2022. C’est déjà un joli coup de projecteur pour eux, une occasion de mieux se faire connaître du grand public, des professionnels mais aussi de potentiels partenaires (banques, institutions publiques, business angels…) et de se confronter aux réalités du marché.

L’environnement au cœur de la construction…
La protection de l’environnement est au cœur de nombreux projets et un critère important de sélection des dossiers. C’est pourquoi il n’est pas surprenant de trouver des innovations sur l’ensemble du cycle de vie de nos bateaux. Cela commence dès la construction avec Lalou Multi qui a construit et mis à l’eau le premier voilier de course au large, le Class40 du Guadeloupéen Keni Piperol en composite 100% recyclable, apportant la preuve que des bateaux performants peuvent être produits tout en garantissant des performances énergétiques intéressantes. Dans la même logique, Ox Eye, est une startup spécialisée dans l'architecture navale, qui innove dans la méthode de fabrication des bateaux afin de mieux intégrer les fibres de lin, améliorer la recyclabilité et réduire leur empreinte carbone au maximum. Et il est intéressant de noter la présence à ce stade de la compétition de l’institution des Glénan, que l’on n’attendait pas forcément sur le sujet de l’innovation et pourtant. La première école de voile d’Europe, a imaginé un nouveau support, à la fois plus écologique, ludique et inclusif. Il permettra à des lycéens de construire leur propre bateau et ainsi de découvrir les différents métiers liés.

… et de l’usage
Sachant que 80% de l’empreinte carbone d’un bateau est liée à son usage, les projets en matière de motorisation « propre » sont également sur le dessus de la pile. Inocel a mis au point en collaboration avec le CEA, un premier module de pile à combustible et son système (réservoir, batteries et moteur) développé pour des bateaux. Chez Genevos on a imaginé les Hydrogen Power Modules, conçus spécifiquement pour les bateaux, à la fois légers, peu encombrants et ne produisant bien sûr aucune émission. Mercury Marine enfin, a imaginé un moteur électrique transportable, privilégiant la portabilité. Il se destine aux petits bateaux, avec zéro émission directe et un entretien minimal. Pour que l’utilisation des bateaux soit la plus propre possible, K-Ren propose une innovation de rupture avec sa housse de protection antifouling sur-mesure, évitant ainsi un carénage annuel couteux, polluant et chronophage, tout en réduisant l’usure du bateau. Dans le même esprit, les Charentais de Périmètre ont élaboré un déjaunisseur de coque écoresponsable et biodégradable à base d’acides modifiés qui n’attaquent pas le matériau et ne le rendent pas poreux. Quant à Marine Filter, ils proposent un original système de modules mobiles de filtrage et de traitement des eaux, offrant ainsi une douche mobile, autonome en eau et en énergie, pour se rincer à l’eau douce après la baignade. Le système en circuit fermé recycle l’eau à volonté. Atelier Poupe va encore plus loin en développant un réseau de collecte de vieilles défenses usagées de bateaux pour les transformer en luminaires étanches, uniques, design et sur mesure.

La haute technologie au rendez-vous
Bien entendu, la technologie n’est pas absente de cette sélection avec Inanix par exemple qui a mis au point le drone Dronvor, premier drone étanche et flottant, conçu spécifiquement pour la course au large. Madintec a mis au point le MAD Foiling Concept, un système de contrôle de vol automatisé et sécurisé vu notamment sur le catamaran électrique à foils développé par Mer Concept l’entreprise de François Gabart. Dans le même domaine, Pixel sur mer a développé Exocet Gold, une nouvelle génération de contrôle des bateaux. A l’origine créé pour les grands bateaux de course, il est aujourd’hui adapté et destiné à tous les bateaux récents. Le chantier naval Meta innove également avec son projet Turbo Keels, une solution pour ballaster du plomb d’un bord sur l’autre, déplaçant le centre de gravité sans la complexité d’une quille pendulaire. Enfin, Rescue Zone a imaginé l’application éponyme, à la fois innovante techniquement et en termes d’usages, puisqu’elle permet à l’ensemble des plaisanciers de s’entraider, de se dépanner, se secourir, via une application smartphone géolocalisée.
Les gagnants seront dévoilés le samedi 10 décembre à 15h30 depuis la Scène Nautic. Auaparavant chaque finaliste aura présenté son projet devant un jury d'experts composé de chefs d’entreprises, d’institutionnels, d’anciens lauréats et de navigateurs, notamment Loïs Berrehar et Charlotte Yven, skippers Macif, l’assureur étant partenaire de l’opération.