Comme le 355, le 435 était présenté au Cannes Yachting Festival en septembre 2023 et il a fallu attendre le printemps 2024 pour pouvoir en prendre les commandes. Le positionnement de la marque pour cette gamme de sport cruiser rapide, robuste et confortable se confirme nettement avec ce nouveau flagship. En le découvrant au Port Canto au milieu de très grands yachts, on constate qu’il se fond sans peine dans ce décor fait de luxe et d’exclusivités. Le modèle mis à notre disposition est immaculé, d’une peinture silver blue métallisée, de circonstance dans cette ambiance élitiste. L’étrave verticale, le haut franc-bord de la plage avant et le pare-brise de roof inversé, arborent un look agressif qui s’adapte parfaitement à la tendance actuelle du design. Sa silhouette racée tend à le faire ressembler à un mini yacht sportif. Les trois moteurs hors-bords Mercury V10 de 350 chevaux ne laissent d’ailleurs aucun doute sur les objectifs recherchés.
Une équipe gagnante
Même lignée, même recette de conception et même équipe. Pour les performances à la mer, c’est Michael Peters qui a dessiné une carène en V profond, à bouchain vif et deux virures de chaque bord, mais sans step. Pour le design du pont, c’est Pawel Denert, à qui l’on doit le roof à pare-brise inversé et l’utilisation de passavant asymétrique. Ce qui sied à Camillo Garroni, qui s’occupe des aménagements. La fabrication de la coque, selon un procédé mixant l’infusion et l’injection, est optimisée avec des varangues doublées et renforcées afin d’encaisser des chocs plus violents puisque le 435 pèse pratiquement trois tonnes de plus que le 355. Il faut préciser que les capacités d’accueil à bord sont décuplées. Sur le pont, trois zones de vie distinctes permettent de profiter de chaque instant de la journée. La plage avant, accessible depuis le passavant tribord, est dotée d’un très beau bain de soleil et d’un petit lounge aménageable avec table démontable. Le cockpit arrière voit sa surface doublée dès que l’on abaisse les pavois. Cela peut faciliter également l’accès à bord si l’on veut s’amarrer le long du quai. Et si celui-ci est trop haut, on dispose encore d’une porte de coupée latérale au niveau du poste de pilotage, très pratique pour sauter sur le quai dans le cas où l’on manœuvre seul. Le cockpit arrière est très agréable avec une grande banquette, un bloc plancha-frigo très ludique. Le seul petit bémol réside dans le manque de modularité de la table qui sera parfaite pour un drink ou pour dîner à deux, mais trouvera vite sa limite si les couchettes du bord (au nombre de cinq) sont toutes occupées. Cependant, cela ne constitue pas un obstacle insurmontable à modifier.
Prestations luxueuses
La grande différence avec le 355 se situe dans l’hébergement. Si le salon ne propose pas beaucoup plus d’espace, la cuisine en revanche obtient le bénéfice de la longueur. Elle est bien équipée et possède un plan de travail qui permet d’envisager quelques fantaisies culinaires pour peu que l’on demande l’option d’une double plaque de cuisson. Et le grand pas est franchi en descendant au pont inférieur. Deux grandes cabines proposent des prestations similaires. Celle du pic avant possède une très belle hauteur sous barrot et une salle de bain privative à cabine de douche. Celle située sous le salon est plus basse, mais son lit king size et son canapé latéral permettant de faire dormir un enfant, sont vraiment spacieux. La salle d’eau, située en bas de la descente, est à partager en journée comme toilettes ; elle dispose également d’une cabine de douche séparée. Les matériaux sont chaleureux et classieux et l’on se prend à rêver que l’aventure pourrait bien durer quelques jours, voire plus, dans de telles conditions de confort.
Vitesse : passage et maniabilité extrême
Les conditions sont assez clémentes dans la baie de Cannes en ce début de matinée. Pour s’extirper de la place, le joystick qui pilote les trois Mercury est indispensable et simplifie grandement la manœuvre. Le système de Trim des moteurs et les Zipwake sur la coque sont réglés en automatique, nous déchargeant de ces réglages fastidieux. Sitôt sortis de Port Canto, nous accélérons. Les sensations sont bien là. Le déjaugeage s’effectue en une poignée de secondes et la poussée est constante, malgré les réservoirs remplis à 90 % (soit plus de 1 000 litres). L’impression de puissance facile est omniprésente. Nous atteignons les 42 nœuds rapidement et les changements de cap sont effectués à pleine vitesse sans plus de stress. La carène se couche, contrant la force centrifuge efficacement. Nous mettons le cap sur le large pour rencontrer un peu de clapot formé par une légère brise et le sillage de quelques bateaux. Et le passage est souple, la carène décolle un peu, mais retombe en coupant la vague de son étrave acérée. Martin Meyer, le chef de produit, nous incite aussi à tourner très serré. Le rayon de giration est très petit, le plus petit sans doute jamais vu dans cette taille. L’aptitude à faire un long parcours hauturier à 30 nœuds de moyenne est indéniable, même avec de la mer. Il faudra compter avec une consommation d’environ 250 litres, ce qui donne une autonomie de 150 milles en cinq heures de navigation.
Notre avis
Plus luxueux que le 355 et surtout avec des prestations d’habitabilité aussi bien extérieure qu’intérieure, le 435 joue dans la cour des adventure sport yachts élégants. Partir quelques jours, voire plus, se fera sans hésitation, car les rangements sont à la hauteur des prestations proposées à bord. L’amusement à piloter cette carène ultra-efficace et pourtant facile à mener dans toutes les conditions de mer finira de vous convaincre que vous êtes peut-être fait pour l’aventure… oui, mais confortable.
On a aimé
- Passage en mer formée et maniabilité étonnante
- Vitesse de croisière de 30 nœuds facile
- Prestations de confort très agréables
On a moins aimé
- Table de cockpit trop petite pour un équipage familial
- Consommation à grande vitesse
Fiche technique
Longueur hors tout : 13,40 m
Largueur : 3,82 m
Tirant d’eau : 0,83 m
Tirant d’air : 4,55 m
Déplacement lège : 10,50 t
Capacité carburant : 1 290 l
Capacité eau : 250 l
Cabines : 2
Couchages : 5
Motorisation maximum : 3 x 350 cv
Vitesse max/croisière : 42/30 noeuds
Prix :
À partir de (avec 3 Mercury de 350 cv) : 735 000 € HT
Version essayée : 963 075 € HT
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