
Figaro Nautisme : pouvez-vous présenter Nautibanque et vos services ?
Adrien Collot : « Nous sommes fiers d’être le seul business model en France qui rassemble deux activités, assez différentes, mais finalement très connexes, pour lesquelles nous trouvons le plus de synergies possibles. La première est gérée par une équipe de chargés d’affaires qui opèrent auprès des professionnels varois et maralpins. On parle ici d’entreprises, de corporates et de collectivités qui réalisent tout ou partie de leur chiffre d’affaires dans le milieu maritime : vendeurs de bateaux, loueurs, concessionnaires, chantiers navals bien sûr mais aussi des avitailleurs, des avocats spécialisés par exemple ou encore des exploitations portuaires. L’autre branche de Nautibanque est quant à elle centrée sur le financement des plaisanciers désireux de faire acquisition d’un bateau, d’une place de port ou de travaux de refit sur leur bateau. »
Figaro Nautisme : pour la partie financement des plaisanciers, êtes-vous en concurrence directe avec les banques ?
Adrien Collot : « Plutôt avec des organismes de financement qui se focalisent uniquement sur ce volet de l’activité. Nos concurrents sur ce segment sont installés depuis de nombreuses années. Nautibanque a été créée il y a quatre ans avec une vision novatrice, qui permet une approche plus globale du métier. Nous sommes, à ma connaissance, les seuls à traiter les deux métiers au sein du même centre d’affaires : le volet corporate et le financement des plaisanciers. C’est la raison pour laquelle on s’emploie à créer des synergies vertueuses entre nos clients professionnels et les plaisanciers qui ambitionnent un projet nautique. »
Figaro Nautisme : votre rayon d’action se limite-t-il à la Côte d’Azur ?
Adrien Collot : « Pour répondre à votre question il est, une fois de plus, important de bien distinguer nos deux métiers. Pour pratiquer notre activité de banquier de plein exercice auprès des professionnels du secteur maritime, nous sommes principalement en relation avec les entreprises de notre territoire (Var et Alpes-Maritimes essentiellement). En ce qui concerne les financements purement destinés aux plaisanciers en tant que personne physique, les limites géographiques sont nettement plus étendues. Pour cette activité nous pouvons intervenir aussi bien auprès d’un acquéreur azuréen qu’auprès d’un client parisien qui souhaiterait faire l’acquisition d’un bateau pour l’installer dans un port en Méditerranée ou ailleurs. Nous ne concentrons pas notre analyse sur la notion de port d’attache ou encore de localisation de l’emprunteur et nous sommes notamment en capacité d’intervenir auprès de résidents fiscaux européens. »
Figaro Nautisme : face à des concurrents ayant pignon sur rue depuis de nombreuses années, comment vous démarquez-vous ?
Adrien Collot : « Nous cultivons notre capacité à nous réinventer. L’acculturation permanente auprès des « sachants opérationnels » est pour nous la clé de voute sur laquelle repose notre réussite. Il nous parait essentiel de conserver un niveau de connaissances et de compétences élevé, l’expérience terrain auprès de l’écosystème azuréen étant l’une de nos valeurs fondamentales. Dans les faits, notre position transversale nous permet d’entretenir un dialogue très régulier non seulement avec nos clients spécialisés (ports de plaisance, experts juridiques, agents maritimes, brookers, concessionnaires, ingénierie offshore...) qu’avec nos partenaires (Fédération des Industries Nautiques, Union des Ports de plaisance Provence-Alpes-Côte d’Azur et Riviera Yachting Network). Par ailleurs, toujours dans une démarche de spécialisation et d’expertise sectorielles au profit de nos clients, nous avons intégré un savoir-faire qui nous dote de compétences atypiques dans le paysage bancaire classique. Nous avons ainsi internalisé des compétences juridiques et administratives pointues (armement au commerce / plaisance, choix de pavillon, hypothèque maritime...) qui nous assurent d’être en parfaite cohérence avec les règlementations fiscales / TVA en vigueurs. Notre expérience et notre approche affinitaire nous confèrent également l’aptitude à appréhender toute la chaine de valeurs nautiques (constructeurs, approvisionnement de pièces détachées, entretien, sécurité...). »
Figaro Nautisme : vous accompagnez les plaisanciers dans le financement des places de port. En quoi cela consiste ?
Adrien Collot : « Avant toute chose, il faut comprendre que l’acquisition d’une place de port ne peut être réalisée via un dispositif de financement en leasing. Or actuellement, l’offre destinée aux plaisanciers est principalement constituée de leasing, sous forme de crédit-bail ou de LOA.
Ainsi, pour ce type d’actifs comme pour les bateaux d’occasion, la solution du crédit amortissable est la réponse adaptée.
Contrairement aux organismes de financements, notre position de banquier nous offre la bonne posture pour pratiquer des financements en crédits amortissables lorsqu’il s’agit de l’acquisition d’une place de port.
On notera qu’il y a de nombreuses formes juridiques allouées aux places de port : amodiation, anneau, pleine propriété, CGU…
Sur notre territoire, la majorité des places prennent la forme de « Contrat de Garantie d’Usage ». Ces places, tout comme les amodiations, permettent au plaisancier de bénéficier de l’usage d’un emplacement pendant 5, 10 ou 15 ans.
Très rares sont les places en pleine propriété dans notre région : celles-ci permettent d’acquérir pleinement la propriété via un acte notarié au même titre qu’un bien immobilier et offre la possibilité d’avoir recours à un mécanisme de financement très proche du schéma utilisé dans le secteur immobilier. »
Figaro Nautisme : les ports français, notamment en Méditerranée, sont particulièrement saturés. Difficile de trouver une place. Avez-vous des contacts privilégiés avec les ports pour en faciliter l’accès ?
Adrien Collot : « Nous avons en effet des contacts privilégiés avec les ports. Lorsqu’un de nos clients plaisanciers nous contacte pour une place de port, nous sommes dans l’accompagnement mais n’avons pas vocation à privilégier un port plus qu’un autre, ni à vendre des places de port. En revanche, nous pouvons parfaitement l’aiguiller dans la définition de son besoin. »
Figaro Nautisme : le conseil occupe une place prépondérante de votre activité finalement ?
Adrien Collot : « C'est un conseil gratuit qui se solde souvent par la concrétisation d’un financement. Lors du rendez-vous de découverte avec un plaisancier, notre connaissance de l’écosystème local (grâce aux liens de proximité tissés avec nos clients professionnels) est un atout majeur ; c'est une manière de se distinguer grâce à notre modèle unique dont l’expertise s’adresse autant au monde des professionnels du nautisme qu’à la clientèle des plaisanciers. »
Figaro Nautisme : Un message à faire passer ?
Adrien Collot : « Nautibanque bouscule les codes avec un positionnement innovant dédié autant aux plaisanciers qu’aux professionnels du milieu maritime.
Mon message est donc de réaffirmer notre périmètre d’intervention : certains plaisanciers imaginent que nous sommes voués à n’accompagner que les professionnels du secteur. De la même façon, dans le milieu professionnel, d’aucuns nous confondent avec un organisme de financement destiné exclusivement à une clientèle de plaisanciers. Aujourd’hui plus que jamais il est important de nous assurer que notre positionnement est clair. Nautibanque s’adresse à ces deux mondes avec des équipes spécialisées sur ces deux métiers.
Nous accompagnons donc aussi bien les professionnels affiliés au secteur nautique et maritime que les plaisanciers dans le financement de leurs projets nautiques. »