La motorisation hors-bord et in-bord électrique en navigation de plaisance

Equipements

Discrets, silencieux, faciles à entretenir, les moteurs électriques séduisent une part croissante des plaisanciers, qu’ils soient utilisateurs d’annexes, navigateurs côtiers ou adeptes de régates. Hors-bords ou in-bord, les solutions se multiplient, les puissances progressent, et certains chantiers commencent même à les intégrer en série. Tour d’horizon d’un marché en pleine accélération.

Minn Kota ©Navicom
Discrets, silencieux, faciles à entretenir, les moteurs électriques séduisent une part croissante des plaisanciers, qu’ils soient utilisateurs d’annexes, navigateurs côtiers ou adeptes de régates. Hors-bords ou in-bord, les solutions se multiplient, les puissances progressent, et certains chantiers commencent même à les intégrer en série. Tour d’horizon d’un marché en pleine accélération.

Les moteurs hors-bords électriques ne sont pas nouveaux. Les premiers modèles Minn Kota mis sur le marché datent de 1934. Depuis, ils n’ont cessé d’évoluer au gré des avancées dans le domaine de l’électronique marine. Ils sont principalement destinés aux pêcheurs. Car lors d’une arrivée sur zone de pêche, bien souvent au moyen d’une propulsion traditionnelle, ils permettent une approche silencieuse et une stabilisation sur zone. Par exemple, les derniers-nés de la gamme QUEST de Navicom, que l’on peut monter à l’avant ou à l’arrière du bateau selon le modèle sont équipés d’un sondeur, d’un GPS, de commande à pied, sans fils, etc. La présence du GPS avec son gyromètre intégré permet d’obtenir une ancre virtuelle. Quant aux informations sondeur, elles peuvent être envoyées vers un lecteur compatible.

Au début, les fabricants de moteurs traditionnels thermiques ne s’intéressaient guère aux moteurs électriques. Mais devant l’intérêt porté à ce produit par les plaisanciers, ils ont revu leur position. Mercury a été le précurseur. Il a sorti une gamme de hors-bords électriques Avator. Le premier modèle 7.5e a une puissance égale à 3,5 ch thermiques. Les deux derniers modèles 20e et 35e ont des puissances comparables à des 5 ch et 9,9 ch thermiques. Ils ont en commun la technologie du moteur à flux transversal et l’affichage intuitif en couleur. Grâce à la possibilité de connecter jusqu’à quatre batteries Avator de 2 300 watts, ils offrent une puissance et une autonomie accrue ainsi qu’un accès complet à l’application Mercury Marine via le module SmartCraft® Connect intégré. La gestion des batteries est assurée par le Power Center qui fusionne l’alimentation, en toute sécurité, et permet la communication entre les batteries et le moteur. Pour la remise à niveau, les chargeurs intelligents d’Avator surveillent en permanence la tension et le courant afin de fournir une charge sûre et efficace. En cas de problème, ils peuvent se couper pour protéger la batterie. À titre indicatif, le chargeur Avator de 230 W peut recharger une batterie de 2 300 Wh complètement déchargée en 10 heures environ. Un chargeur plus rapide est proposé (520 W), il réduit le temps de charge de plus de 50 %.

Le moteur génère un couple élevé sans forcer, ce qui augmente la durée de vie et l’autonomie de la batterie tout en contribuant à une accélération plus rapide. Les hélices Avator à trois pales optimisent la poussée pour une durée de vie maximale de la batterie avec un minimum de bruit. Le module Mercury SmartCraft® Connect est préinstallé sur les modèles Avator 20e et 35e, permettant aux plaisanciers de connecter sans fil le moteur hors-bord à l’application Mercury Marine via un appareil mobile. L’application affiche une série de données sur les performances ainsi qu’une carte GPS avec des estimations de distance visualisées pour planifier les déplacements. Ces moteurs d’une puissance qui peut atteindre celle d’un 9,9 ch thermique, conviennent aussi bien aux annexes qu’à la propulsion de voiliers et bateaux à moteur.

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© Mercury

Moteur électrique in-bord

Si le moteur hors-bord électrique commence à être bien représenté sur le marché, celui du in-bord fait une entrée plus discrète. Les constructeurs de bateaux commencent à proposer des motorisations électriques et de plus en plus de plaisanciers y pensent pour la remotorisation. Chez Vetus, deux solutions sont proposées : l’arbre d’hélice en ligne (E-LINE) et la version compacte E-POD. La gamme E-LINE est équivalente à des moteurs thermiques de 5 à 22 ch et convient à des bateaux de 4 à 11 mètres déplaçant au maximum 7 tonnes. L’E-POD est équivalent à 20 ch (thermique) et convient à des bateaux jusqu’à 11 mètres (7 tonnes). Dans sa conception, la motorisation E-LINE est proche d’une propulsion thermique avec ligne d’arbre, alors que l’E-POD est un ensemble complet (moteur, support, refroidissement, inverseur, embrayage, hélice). Cet ensemble compact libère de la place dans le compartiment moteur. En pratique, E-LINE est bien adapté à la remotorisation d’un bateau possédant un moteur thermique avec ligne d’arbre tandis que l’E-POD est plus destiné à une première monte chantier.

À qui s’adresse une motorisation électrique ?

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Moteur in-bord electrique© Albert Brel

Dans la majorité des cas, on utilise un moteur hors-bord sur une annexe pour débarquer du bateau, le rejoindre lorsque l’on pratique le mouillage forain ou lorsque le bateau est mouillé sur corps mort. Pour ces parcours, le temps d’utilisation est court. La distance entre le mouillage et la côte excède rarement quelques centaines de mètres. Sur l’ensemble d’une saison, ces trajets se traduisent par une distance parcourue de quelques milles et totalisent souvent moins de deux heures de navigation. Un moteur thermique utilisé dans ces conditions demande autant d’entretien que s’il l’était beaucoup plus :
il est impératif après chaque saison de le rincer à l’eau douce, de le vidanger (moteur 4 temps), de le graisser, etc. En fait, son vieillissement est principalement dû au fait qu’il est très peu utilisé et souvent mal rangé sur un bateau. Dans ce cas, pourquoi ne pas se tourner vers un modèle électrique hors-bord qui ne demande aucun entretien, pas d’hivernage, démarre sans effort, ne pose pas de problème de rangement et est léger. À ce jour, la motorisation in-bord commence à apparaitre sur les voiliers. Dans les derniers salons, des grands chantiers la proposaient en série sur certains modèles de bateaux. Sur les bateaux de régate, le moteur est peu utilisé, souvent uniquement pour rejoindre la ligne de départ. Dans ce cas, le moteur électrique est tout indiqué.

L’hydrogénération : un moyen de recharge lorsque l’on est sous voiles

Un moteur électrique, lorsqu’on le fait tourner manuellement, par exemple à l’aide de l’hélice, se transforme en alternateur et produit du courant, c’est l’hydrogénération. Une fonction utile lorsque l’on navigue sous voiles et qu’on laisse tourner l’hélice. Cette régénération est active à partir d’une vitesse de six nœuds et croît de façon exponentielle en fonction de la vitesse. C’est une solution pour la recharge des batteries sur un voilier.

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Bateau electrique in-bord© Albert Brel

Retrouvez cet article et bien plus encore dans notre dernier hors-série Collection 2025

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
Irwin Sonigo
Irwin Sonigo
Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.