Record de chaleur idéal pour la conférence sur le climat
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2014 a décidé d’aider à la réussite de la conférence de Paris sur le climat, en s’affichant comme l’année la plus chaude en Europe depuis 1900. Le fait de pouvoir déclarer « la planète a encore battu ses records de chaleur » apporte de l’eau au moulin du GIEC.
Lu, entendu, « 2015 sera l’année de la dernière chance pour un accord sur les mesures à prendre afin de limiter le réchauffement à 2°C ». Que je n’aime pas ce ton alarmiste (dernière chance) et péremptoire. Limiter le réchauffement à 2°C, comme si on identifiait parfaitement la part humaine dans ce réchauffement et les effets de nos multiples émissions. Pourtant il faut espérer que Paris saisisse effectivement sa chance après tant de conférences qui se sont soldées par des échecs. J’ai envie de dire « par des échouements », parce que le terme marin est plus tolérant avec l’évocation d’un « arrêt fortuit en heurtant le fond ». Evidemment, je ne veux pas croire à l’échouage, qui lui relèverait d’un acte volontaire.
J’avoue ma peur de voir certains climatologues repartir en auto-allumage. En effet, ils ont dû user de dramatisation pour se faire entendre, puis de psychodrame en psychodrame ils ont fini par noyer le débat. Al Gore avec "sa vérité qui dérange" croyait leur venir en aide, mais les a plutôt discrédités en annonçant une apocalypse imminente. Ces climatologues me font penser à des supporters qui, dans un stade, mettent leur énergie à orchestrer une holà plutôt qu’à comprendre le match. Ici le rôle des joueurs serait incarné par les politiques, qui doivent marquer les points. Dans cette osmose scientifico-politique qui est dupe, qui ne l’est pas.
Il faut reconnaître que notre président, celui du "changement c'est maintenant", a vu son slogan se vérifier au moins dans le monde climatique. Et puisqu’il a été un moment nommé capitaine de pédalo, j’imagine le GIEC (Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) et les gouvernants des pays Onusiens embarqués sur son fier navire.
C’est ce tandem, constitué de scientifiques et de politiques, qui doit nous mener vers des accords historiques afin de réduire les gaz à effets de serre émis par l’homme. Les premiers, ayant du mal à reconnaître les limites de leur science toute neuve sur la modélisation du climat, et les seconds, ayant des priorités plus urgentes depuis la nuit des temps. Ainsi, tous se retrouvent sur un engin dont non seulement les pédaliers sont autonomes et autorisent le rétropédalage, mais aussi dont les guidons agissent indépendamment sur la direction… difficile d’éviter l’échouement.
Mais soyons optimistes et croyons aux possibilités d’éviter les principaux écueils. Le GIEC a maintenant 25 ans, fini l’âge des extravagances, et son discours est beaucoup mieux maîtrisé. Les politiques fatigués d’être trop souvent démentis à court terme peuvent être motivés par des décisions dont les retours sur investissement ne pourront être interprétés que dans longtemps et de mille façons.
Avec un objectif clair qui pourrait se résumer à un simple principe de précaution et avec des moyens rentables (rentable parce que l’économique a toujours le dernier mot) pour moins polluer notre atmosphère. Nous pouvons raisonnablement croire que 2015 verra enfin une conférence avec quelques décisions.
Les domaines où ces décisions peuvent être efficaces sont bien identifiés. Ils concernent les forêts, l’agriculture, les villes, l’industrie, les énergies, les transports et même les finances (ah l’invention de la taxe carbone !!!)
On verra alors probablement notre planète continuer à se réchauffer… mais ce sera alors plus naturellement. Et c’est plus humblement que nous nous adapterons en ne feignant plus de croire que nous sommes les principaux responsables, et donc coupables, du changement climatique.
Meilleurs vœux pour 2015.
Que votre année soit chaleureuse.
Que les tenants et aboutissants de cette conférence s’analysent froidement.