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Comment jugez-vous votre Vendée Globe?
Franchement, c'est nickel. Le bateau est en bon état et les voiles vont bien, c'est l'essentiel. C'est vrai que par rapport à d'autres je suis épargné par les soucis techniques, pour le moment. Bien sûr, mon début de course n'était pas extraordinaire, mais c'est parce que, par principe, je ne prends jamais aucun risque au départ d'une course. En ce moment, c'est la période où il faut faire le dos rond. J'ai 22 noeuds de vent, ce n'est pas évident mais on ne va pas se plaindre.
Que pensez-vous de votre classement?
Le classement n'est pas très important. Si j'arrive, je serais déjà satisfait. Ce n'est pas la peine de se poser des objectifs sur lesquels on serait déçu. En plus, il y a une part de chance dans cette course pour préserver le matériel. J'ai tout de même un ordre de priorité. En 1: finir la course ; en 2: le podium. Après, la victoire, ce serait la cerise sur le gâteau. Mais avec le rythme qui est imprimé devant, il faut être très solide pour réussir à suivre.
Vous avez pris la même option que Jean-Pierre Dick et François Gabart mais n'avez-vous pas l'impression que cela vous a été un peu moins profitable?
En fait, ce sont eux qui ont pris la même trajectoire que moi. Cette trajectoire était pour moi l'idée de départ et j'étais bien placé pour l'emprunter. Après si vous regardez celles de Jean-Pierre (Dick) et François (Gabart), vous verrez qu'ils ont dévié leurs trajectoires pour venir sur la même que la mienne. Je pense vraiment en avoir bien profité, plutôt plus qu'eux d'ailleurs, même s'ils ont gagné des places contrairement à moi. Même si ça ne se voit pas au classement, j'ai bien refait mon retard.
Comment se passe la vie à bord?
Tout va bien. Je suis en pleine forme et je suis bien accompagné. J'ai Ushu avec moi, lui aussi va bien, il mange bien, il dort bien et peut-être qu'il verra ses petits frères bientôt. J'aime donner des surnoms autour de moi, parfois ça me vient comme ça d'un coup. J'ai mon grand gennaker, c'est mon «gros pépère» et mon petit gennaker, c'est Tonio. Il y a aussi Popaul, mon pilote automatique. En dehors de mes compagnons d'équipage, je ne contacte pas le reste de la flotte, j'ai seulement appelé Vincent Riou.