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Les organisateurs ont changé la position des deux premières portes de glace en raison de la présence d'icebergs sur la route des skippers.
En début de semaine prochaine, les premiers concurrents entreront dans les mers du Sud. Dès lors, leur route sera balisée par des portes de glace qui empêchent la flotte de trop se rapprocher de l'Antarctique. Ces portes sont mises à jour en temps réel, ainsi les deux premières portes ont déjà été modifiées. La porte de l'Atlantique est devenue la Porte des Aiguilles et la Porte Kerguelen a été remplacée par la porte Crozet. Le parcours a donc été rallongé d'environ 300 milles après cette dernière modification. « Il faut trouver la juste limite entre la roulette russe et le respect de l'esprit d'aventure », insiste le directeur de course Denis Horeau.
Des bateaux de pêche aident les marins
Les glaces repérées autour des îles Kerguelen ont été signalées par le Cross Réunion. « En 2003 nous avons installé une antenne à Kerguelen car les pêcheurs réunionnais se plaignaient de ressources pillées par des bateaux qui pratiquaient la pêche illégale, rappelle Louis Mesnier, chef de projet Vendée Globe pour CLS (Collecte localisation satellites). Alors que le Cross Réunion analysait les données de notre antenne pour la pêche, il nous a annoncé une mauvaise nouvelle: des icebergs petits (parfois moins de 10 mètres) mais nombreux ». Les organisateurs du Vendée Globe ont donc transmis un bulletin aux skippers. « Les glaces sont beaucoup plus petites que ce que nous avions annoncé aux skippers comme détectable », précise Denis Horeau.
Et pour la première fois, les pêcheurs ont également accepté de surveiller la zone. « Quelque fois le monde de la voile et celui de la pêche ne cohabitent pas facilement, mais cette fois-ci ils collaborent », se réjouit Louis Mesnier. Une petite dizaine de bateaux de pêche ouvriront l'oeil pour la sécurité des voiliers du Vendée Globe.
Des prouesses techniques qui ne remplacent pas la vigilance
« Cette surveillance n'est pas de la science exacte, prévient Denis Horeau, le directeur de course. Il faut rester très humble dans cette histoire car les marins peuvent aussi rencontrer des glaces qu'on ne leur avait pas signalé. » Les skippers peuvent aussi affronter des glaces très sournoises car très petites: les growlers. En 2004, Sébastien Josse avait rencontré un growler d'un bon mètre cube qui avait détruit la partie avant de son bateau. Indétectable par un radar, cette glace ne sortait de l'eau que de quelques dizaines de centimètres au mieux.