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Les treize concurrents du Vendée Globe encore en liste commencent à longer les côtes sud de l’archipel de la Nouvelle-Zélande, en passant plus précisément près des îles d’Auckland.
Bénéficiant d’un climat océanique lié à sa latitude, balayé par les dépressions et les vents d’ouest, cet archipel est surtout connu du reste du monde pour la beauté de ses paysages montagneux, ses somptueuses côtes escarpées, ou encore son équipe de rugby (les All Blacks avec ses joueurs Maoris, autochtones). La Nouvelle-Zélande est moins célèbre pour son palmarès nautisme, et pourtant, le néo-zélandais Peter Blake compte parmi les grands noms de la navigation. Vainqueur de la prestigieuse coupe de l’America, il a été anobli par la reine d’Angleterre. Avec ses 1600 kilomètres de reliefs aussi chahutés que fascinants, la Nouvelle-Zélande possède un climat d’une diversité étonnante. Deux îles isolées au milieu de l’océan pacifique, façonnées par une activité volcanique ancestrale et toujours menaçante. De leur navire, les skippers du Vendée Globe n’auront pas la chance d’apercevoir les crêtes des Alpes néo-zélandaises, culminant à 3 754 mètres au mont Cook. Dans cette zone Sud très peu peuplée se trouve un joyau de la nature, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le parc national des Fiordlands. Ces nombreux fjords, résultant de l’activité des glaciers il y a plusieurs milliers d’années, se terminent par une côte crénelée particulièrement tranchante. Des vents violents provenant de l’ouest s’y déchaînent régulièrement entre terre et mer. Une fois confrontés aux pics ardus des montagnes, l’air se refroidit et fait tomber de grandes quantités de pluies, faisant de cette zone la plus humide de la Nouvelle-Zélande.
Entre vents forts, tempêtes et ouragans
Mais la Nouvelle-Zélande est loin d’être un paradis tranquille. Situé dans les quarantièmes rugissants (une zone de vents forts) et à proximité des cinquantièmes hurlants (zone de tempêtes), l’archipel connait également une période propice aux ouragans lors de l’été austral. Précédée par une saison orageuse en décembre, l’activité des ouragans s’étend de janvier à avril, avec un maximum en février, et parfois un prolongement en mai. Les ouragans se forment dans le centre du Pacifique et ont une trajectoire globale sud-ouest, en direction tout d’abord de la Nouvelle Guinée et l’est de l’Australie, puis ensuite vers la Nouvelle Zélande. Ces phénomènes violents peuvent descendre jusqu’à Auckland, comme cela a été le cas en mai 2011.
Fin décembre est donc une période transitoire où le risque d’ouragan augmente. Les vents modérés atteignent force 4 à 5, mais ils sont plus forts au sud d’Auckland avec de fréquents coups de vent.
C’est d’ailleurs le cas actuellement avec la présence de dépressions venant du sud de l’Australie et engendrant des vents forts et une mer formée. L'île du nord et celle du sud possèdent un climat un peu différencié : il est de type semi-tropical au nord, avec des températures comprises entre 12 et 22°C, alors que dans celle du sud, les vents venus de l'Antarctique enneigent les montagnes.
En mer, le flux dominant est de secteur ouest avec une composante Est liée à la formation d’anticyclones au nord-est de l’archipel. Le vent est graduellement plus fort du nord vers le sud. En moyenne il évolue de 3 à 6 Beaufort. La proximité de l’Australie forme une barrière qui dévie et accélère le flux général au sud-sud-ouest en mer de Tasman, ou Tasmanie. La côte ouest de l’archipel est ainsi la plus exposée aux vents et aux pluies. A l’opposé, l’est de l’île est protégé des vents par ses chaînes de montagnes.
Austères pour les humains, ces littoraux abritent une faune sauvage et abondante : dauphins et phoques accompagneront probablement la traversée néo-zélandaise des concurrents.