Transat Café L'Or : Bilan après une semaine de course

Par Le Figaro Nautisme
carte de la course Transat Café L\'Or

Alors que la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie s’est élancée il y a tout juste une semaine, cette 17e édition a encore une fois réservé son lot de surprises. Engagement, patience et une bonne dose d’audace chez les 138 skippers* désormais engagés. Toutes les classes font route vers la Martinique et les premières étraves devraient entrer dans la baie de Fort-de-France le 6 novembre.

Quatre classes, quatre parcours et quatre duos vainqueurs ! Un coup d'œil à la cartographie et la philosophie de la Route du café démontre une nouvelle fois que ce sont bien quatre courses en une qui sont en train de se dérouler. Premier bilan après une semaine de course.

Un Pot-au-Noir, fidèle à lui-même, chez les ULTIM

Les quatre ULTIM se sont envolés dès les premiers milles, offrant un départ aussi impressionnant que spectaculaire. La traversée de la Manche jusqu'à la pointe bretonne a donné lieu à un duel de haute volée entre le Maxi Banque Populaire XI et SVR-Lazartigue. Victimes d'une avarie de safran dans la nuit de dimanche à lundi, les tenants du titre, Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse ont dû s'arrêter à Lorient pour réparer avant de repartir. Depuis, Tom Laperche et Franck Cammas dominent leur sujet. Ils ont d'ailleurs été les premiers à sortir du Pot-au-Noir ce dimanche, conservant une avance confortable sur leurs deux rivaux, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 4. Néanmoins, la flotte ayant été fortement ralentie dans cette zone "maudite", la direction de course a décidé de raccourcir leur parcours en supprimant le waypoint "Ascension" dans l’hémisphère sud, pour permettre aux maxi trimarans d’arriver en même temps que leurs camarades en Martinique.

Un départ anticipé pour les Ocean Fifty

C'est au niveau des Canaries que les ULTIM ont dépassé les Ocean Fifty avant le week-end. Les dix Ocean Fifty s'étaient élancés un jour plus tôt afin de se prémunir des conditions les plus fortes dans la Manche. Ils avaient vu leur parcours rallongé en laissant l’archipel à tribord pour compenser. La première nuit a été particulièrement éprouvante puisque trois bateaux ont chaviré (Lazare x Hellio, Koesio, Inter Invest). Les sept autres ont poursuivi leur route. Wewise a longtemps mené les débats avant un regroupement aux Canaries. La bataille le long des côtes africaines a profité à Edenred (Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon) qui a pris les commandes et ne les a plus jamais quittées. Le passage du Cap-Vert leur a permis de creuser l'écart et d'aborder avec une avance intéressante la traversée de l'Atlantique.

Des Canaries récalcitrantes pour les IMOCA

Après un départ fulgurant depuis Le Havre, les dix-huit monocoques sont rapidement entrés dans le vif du sujet dès les premiers jours de course. Vent soutenu et mer formée : marins et bateaux ont été mis à rude épreuve. Un quatuor de tête s’est néanmoins détaché : Macif Santé Prévoyance, Charal, Association Petits Princes - Quéguiner et Allagrande Mapei.Au large des Canaries, que les IMOCA devaient laisser à tribord, les équipages se sont retrouvés piégés dans une zone sans vent, provoquant un regroupement général de la flotte. Ce dimanche, le retour des alizés a redistribué les cartes : une véritable nouvelle course a débuté.

Une pause expresso pour les Class40

Peu avant leur départ dimanche dernier, les 42 Class40 savaient qu’une forte dépression menaçait la façade atlantique. Si les autres classes, plus rapides, pouvaient passer le front, les petits monocoques ont dû faire étape à La Corogne par sécurité. Les trois premiers jours (et nuits !) de course ont toutefois été éprouvants, laissant des traces aussi bien sur les marins que sur leurs montures. La halte espagnole était la bienvenue pour panser les plaies. Aujourd’hui, 40 bateaux* ont repris la course et vont devoir désormais opérer quelques choix stratégiques pour rallier les Antilles.
* A noter : Abandon de ESATCO et RÊVE DE LARGE 5 en Class40 avant la seconde étape. Chavirage de Lazare x Hellio, Koesio et Inter Invest en Ocean Fifty la nuit du 25 au 26 octobre.

À quand la Martinique ?

Maintenant que les quatre classes filent vers les Antilles, un acronyme bien connu des marins commence à se murmurer : ETA (Estimated Time of Arrival). Cette date d’arrivée estimée pour chaque bateau est attendue tant par les équipes que par le public, tous impatients d’accueillir les marins. Mais celle-ci peut être aussi capricieuse et versatile que le Pot-au-Noir. En effet, les marins nous l’expriment chaque jour, la route vers la Martinique est loin d’être toute droite et constante. Entre les ULTIM ralentis près de l’équateur, les Ocean Fifty à très vive allure sur les alizés, les IMOCA englués plusieurs jours à l’ouest des Canaries et les Class40 contraints de s’arrêter pour leur sécurité, les routages vers Fort-de-France n’ont eu de cesse d’évoluer. Les aléas et le charme de la course au large.

Selon les dernières estimations effectuées ce dimanche par la direction de course, les ETA prévues sont :
- 6 novembre pour les ULTIM
- 6 et 7 novembre pour les Ocean Fifty
- À partir du 7 novembre pour les IMOCA
- Les Class40 étant repartis il y a tout juste 24 h, leur ETA est trop approximative à cette heure-ci pour être communiquée.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.