Thomson au pied du podium

Course au large
Par Figaro Nautisme

L’écart se stabilise entre François Gabart et Armel le Cléac’h, tandis qu’Alex Thomson est tout proche de s’emparer de la troisième provisoire place du podium.

L’écart se stabilise entre François Gabart et Armel le Cléac’h, tandis qu’Alex Thomson est tout proche de s’emparer de la troisième provisoire place du podium.

Jeudi au pointage de 16 heures, François Gabart (Macif) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) remontaient l’Atlantique Sud, toujours au près, à la même vitesse de 10,7 noeuds. Dans des conditions météo identiques, rien de plus normal pour les deux bateaux jumeaux, des plans VPLP Verdier de dernière génération. Gabart comptait alors 82 milles d’avance sur Le Cléac’h.

 

Thomson à la hauteur de Dick

 

Encore troisième à 16 heures, mais sans doute plus pour très longtemps, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) voit Alex Thomson (Hugo Boss) revenir à sa hauteur. Le skipper niçois ne possède plus que 6 milles d’avance. Un écart qui devait virer en faveur du britannique qui cavale à plus de 18 noeuds aux allures portantes, dans un flux de sud-ouest bien établi, soit 8 noeuds plus vite que Dick. Plus inquiétant pour ce dernier, le décalage dans l’ouest (près des côtes brésiliennes) de Thomson qui est perché 4 degrés plus nord que lui. Un beau coup stratégique dont Dick a conscience. « Alex (Thomson) part au portant et prend une très belle option, ça relance un peu tout. Mon incident est d’autant plus malheureux. Ma stratégie était bonne mais avec mon petit souci technique (ndlr : étai de solent), je ne suis plus trop dans le bon timing. Mais c’est intéressant, il va y avoir de la bagarre ». On ne soulignera jamais assez la performance de Thomson à la barre d’un bateau qui n’est pas de la dernière génération et forcément moins véloce que les trois qui le précédent. Après 60 jours de mer et 19 000 milles parcourus, le marin gallois (38 ans) est la belle révélation de ce Vendée Globe 2012-2013.

 

Avarie de safran pour Team Plastique

 

Cinquième, Jean Le Cam (SynerCiel) navigue au près débridé à 13,5 noeuds au nord des Malouines, avec 150 milles d’avance sur Mike Golding (Gamesa). Derrière, Dominique Wavre (Mirabaud), Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) et Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) se livrent une belle bagarre et ne sont plus séparés que par 100 milles. Toujours dans le Pacifique Sud, Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) se rapproche du cap Horn sans difficulté, suivi par Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur). Enfin, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) a connu une avarie. « La partie haute de l’axe du safran tribord est cassé. Là je viens de mettre en sécurité l’axe avec des sangles et du grey tape. J’ai emmené un axe de rechange pour le haut et pour le bas, mais pour le moment il n’y a pas les conditions nécessaires pour une réparation, car en plus c’est le safran qui travaille le plus à l’heure actuelle (celui qui est sous le vent) ». Un pépin qui n’empêche pas le skipper franco-italien de progresser à 15,5 noeuds.

 

LES VOIX DU LARGE

 

Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) : « Je n’ai pas profité de mon arrêt pour me reposer. Je pourrai le faire en mer en avançant. Maintenant, on a fait le plein donc ça va. J’ai profité de la présence d’Unaï (Bazurko) pour monter dans le mât et contrôler un peu. Puis la copine d’Unaï m’avait fait un petit salé aux lentilles avec des fruits. C’était comme une renaissance. (Au sujet de la suite des événements) Tout de suite, je ne suis pas à 100% de mes capacités. Les conditions sont très instables et il fallait être vigilant à cause des glaces qu’on nous signalait. Ça a été compliqué à passer au niveau du vent. Tout ça fait que j’ai pu me reposer il y a seulement quelques heures. Dans ma tête, ça fait longtemps qu’elle (la course) est terminée pour moi. On ne gagne pas une course avec tous les problèmes que j’ai eus. Depuis plusieurs jours, j’avais plutôt en tête une navigation destinée à une mise en sécurité du bateau ».

 

Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) : « Ça va super bien. Il fait super beau et figurez-vous que j’ai un Espagnol (ndlr : Javier Sanso) sous mon vent. Après le cap Horn, il a fait à peu près la même route que moi. Du coup, vu que le temps s’est dégagé, j’ai aperçu mon petit chorizo espagnol avec sa pointe rouge. Après le cap Horn, j’ai été surpris par un paquebot de croisière. Il m’a appelé et il m’a dit qu’il faisait une croisière au niveau des Malouines. Il savait que j’étais Arnaud Boissières et que je faisais le Vendée Globe. Il m’a demandé si j’allais bien, si j’avais bien tout à bord alors qu’eux avaient piscine, sauna, restaurant, etc. Mais ils ne m’ont même pas fait envie. Par rapport à ce que je vis, ce n’est pas du tout la croisière s’amuse ».

 

Mike Golding (Gamesa) : « J'ai eu 23-25 noeuds cette nuit avec une pluie battante, et le bateau progressait bien. Je me suis un peu reposé, et le bateau s'est retrouvé un peu en surpuissance, le pilote avait du mal. Je suis donc monté sur le pont, et en colère contre moi-même, j'ai dû passer sous Solent plus vite que je ne l'ai jamais fait. J'ai dû dormir juste quelques minutes de trop. Au bout du compte, ce n'est pas plus mal, je voulais somme toute garder un peu de distance avec les îles Malouines. Le passage du cap Horn a pris du temps. D'abord il y a eu beaucoup de manoeuvres, suivies ensuite d'une longue session dans le détroit de Le Maire. J'étais fatigué, et dès que la situation s'est un peu éclaircie au niveau des Falklands, je suis allé me reposer. Je suis toujours un peu crevé. Jean (Le Cam) risque d'avoir un peu de mal sur sa trajectoire. Nous avons une longue route dans ces conditions. A plus long terme, la météo est suffisamment compliquée. Elle n'est pas si mauvaise pour ceux de devant. Ce décalage latéral avec Jean, c'est une bonne chose, et ce serait vraiment très bien de revenir à 100 milles. Finalement, je voudrais avoir plus de nuit comme celle que je viens d'avoir. Le bateau marchait bien sous génois, puis Solent. La barre était dure, et c'est toujours bon signe ».

 

CLASSEMENT

Positions du 10/01 à 16 heures : 1.François Gabart (Macif) à 4 869 milles de la ligne d’arrivée; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) à 82,4 milles du leader; 3.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 351 m; 4.Alex Thomson (Hugo Boss) à 357,4 m; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 550,3 m; 6.Mike Golding (Gamesa) à 1 704,5 m; 7.Dominique Wavre (Mirabaud) à 1 899,7 m; 8.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 1 993,3 m; 9.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 1 999,2 m; 10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 3 343,2 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 3 604,1 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 4 431,1 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat).
 

L'équipe
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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