L’échappée belle de Gabart ?

Course au large
Par Figaro Nautisme

François Gabart assomme actuellement la concurrence. Derrière le leader, Armel le Cléac’h peine à suivre la cadence.

François Gabart assomme actuellement la concurrence. Derrière le leader, Armel le Cléac’h peine à suivre la cadence.

A moins de 3.900 milles de la ligne d’arrivée dimanche après-midi, François Gabart (Macif) a mis un sacré coup au moral de ses poursuivants immédiats. A commencer par Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), relégué à 250 milles et qui ne peut absolument pas réagir. Le skipper de Banque Populaire a beau remonter l’Atlantique Sud à 17,5 noeuds dans des vents soutenus de secteur Est, Gabart cavale un nœud plus vite. Macif est-il plus performant que Banque Populaire ? Est-ce l’angle d’attaque légèrement plus ouvert pour Gabart qui lui permet d’afficher sans complexe cette différence ? Il faudra peut-être attendre l’arrivée aux Sables d’Olonne pour comprendre pourquoi un tel écart s’est creusé le long des côtes brésiliennes.

 

Dick distancé

 

Pour Jean Pierre Dick, qui nous annonçait samedi son désir de recoller au duo de tête, la sanction est aussi douloureuse car il pointe désormais à 645 milles de Macif, et à 396 milles de Banque Populaire. Dick a perdu 130 milles sur les dernières 24 heures. Beaucoup trop pour espérer remporter le Vendée Globe ? Une arrivée en Vendée pour les premiers qui se dessine aux alentours du 28 janvier !

 

Thomson tricote

 

Après la pluie le beau temps, mais pour Alex Thomson c’est plutôt l’inverse en ce moment. En effet, après la belle remontée au portant le long des côtes sud-américaines, c’est désormais du tricotage auquel Hugo Boss s’adonne par le travers de Rio de Janeiro. Le marin britannique n’a pas chômé la nuit dernière avec un total de sept virements de bord dans un flux de Nord-Est d’une dizaine de nœuds. Avec la plus mauvaise progression depuis ces dernières 24 heures (192 milles) Thomson a concédé beaucoup de terrain à Jean-Pierre Dick. Derrière, Mike Golding (Gamesa) a réduit légèrement l’écart avec Jean Le Cam (SynerCiel) : 145 milles hier, 85 milles aujourd’hui. Au sein du groupe des trois, Dominique Wavre (Mirabaud) a repris la septième place, 28 milles devant Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) qui précède Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered).

 

De Lamotte se rapproche

 

De l’autre côté du continent sud-américain, côté Pacifique, Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) se rapproche du cap Horn poursuivi par Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) qui n’a plus que 193 milles à combler pour lui chiper la dixième place. Enfin, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) a validé dimanche matin son passage à la dernière porte obligatoire de ce Vendée Globe. Di Benedetto peut enfin se concentrer sur une route directe vers le cap Horn. Il est à environ 1.400 milles du célèbre rocher chilien.

 

LE VOIX DU LARGE

 

Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) : « Ce matin, je me suis fait réveiller par le téléphone pour la vacation ! J’avais prévu un réveil mais je me suis rendormi pour quelques agréables minutes de sommeil supplémentaires... On est dimanche, j'ai bien le droit à une petite grasse mat' moi aussi ! (tout est relatif, il est 6 heures du matin ici). Je sens que le soleil n'est pas loin au-dessus des nuages et déjà, la journée commence d'une manière plus agréable qu'hier. Je suis à 550 milles du cap Horn. Je suis déjà plus sud (56°18S) mais le vent va tourner un peu et ça sera tout droit pendant 24 heures ».

 

Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) : « Là j'avance bien ! Le seul problème, ce sont les rafales. Le vent est environ de 22 nœuds, la mer est moins forte qu’hier mais les rafales vont au-delà des 30 nœuds. Quand tu as presque toute la grand-voile et un gennaker envoyés, tu ne peux pas vraiment te reposer. Néanmoins depuis tout ce temps en mer, le corps s'habitue à se reposer chaque fois que c'est possible. Pendant que j’écris, le bateau fait des jolis surfs à 23 nœuds quelques fois ».

 

Mike Golding (Gamesa) : « Tout va bien ce matin, la nuit a été aussi chargée qu’agitée mais je m’en suis plutôt bien sorti. Je suis resté sous génois un moment mais là je suis sous spi, dans un vent assez instable de 14 à 20 nœuds. J’ai fait plein de choses agréables hier. J’ai bien dormi et bien mangé mais pour être honnête, les effets positifs ont déjà disparu. J’ai travaillé dur et le repos est bien loin maintenant…Je continue à bien progresser et à grignoter quelques milles sur Jean. Il est entré dans une zone où il y a moins de vent et moi, je me suis décalé sur la droite pour profiter d’un petit couloir bien venteux. Ceci dit, il avance plutôt bien lui aussi. Tout ceci sous réserve que le routage soit exact. Hier, je l’ai lancé trois fois et j’ai obtenu trois résultats différents… Moi, je fais ma course de mon côté. Si je suis Jean à la trace, je rencontrerai les mêmes conditions que lui, or je préfère suivre ma propre route et faire mes propres choix ».

 

François Gabart (Macif) : « Nuit chaude et rapide...L'alizé de l'Atlantique Sud ne faiblit pas et tant mieux. Macif engrange les degrés de latitude et se rapproche de l'équateur. Tout va bien à bord, on commence à s'habituer aux températures tropicales ».

 

Jean Le Cam (SynerCiel) : « (Sur sa condition physique) On a la chance de vivre dans des endroits sans trop de microbes. Je suis en forme. Physiquement c’est nickel, même si mentalement je ne sais pas trop où j’en suis (rires). Je sens quand même ma côte depuis la Nouvelle-Zélande. Je ne sais toujours pas si elle est fêlée mais ça met du temps à se réparer. Mais c’est juste une légère douleur, il n’y a pas mort d’homme. (Sur les conditions climatiques) En ce moment, c’est au top ! Il fait ni trop chaud, ni trop froid. Je suis en t-shirt à l’intérieur et si je veux m’exposer au vent, je mettrai peut-être une légère polaire. C’est nickel, je ne peux pas dire autre chose ».

 


Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) : « Je suis en bonne santé. La condition physique est là mais il y a de la fatigue. Ce n’est pas facile de juger notre état de forme. On a utilisé pas mal d’adrénaline depuis le début donc on est peut-être un peu moins alertes. Mais je n’ai pas de souci physique majeur à part quelques chocs. C’est étonnant d’ailleurs qu’il n’y ait pas de blessé sur la course car c’est quand même mouvementé par moments. Ça montre que les marins du Vendée sont prudents. Les petits problèmes qui peuvent arriver, ce sont surtout des problèmes cutanés. Les mains dans le froid sans protection, les pieds dans les bottes humides, ce n’est pas l’idéal. Mais l’ami Jean-Yves (Chauve) nous donne des petites crèmes pour calmer tout ça. De toute façon en mer, il y a moins de bactéries donc il n’y a pas trop de souci de maladie où l’on doit prendre des antibiotiques. (Sur le classement) En ce qui concerne Alex, il est bien sous le vent. Je vais avoir une capacité d’accélération supérieure à lui donc à moi de bien gérer. Avec Armel, il faut que j’arrête un peu l’hémorragie. Il y a un écart de vitesse assez conséquent avec la tête mais l'élastique va se redétendre. Au pot au noir, il va y avoir moins de vent pour François et ça va permettre aux bateaux de derrière de revenir ».

 

CLASSEMENT

Positions du 13/01 à 16 heures : 1.François Gabart (Macif) à 3 883 milles de la ligne d’arrivée; 2.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) à 249,7 milles du leader; 3.Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec) à 645 m; 4.Alex Thomson (Hugo Boss) à 735,9 m; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 730,8 m; 6.Mike Golding (Gamesa) à 1 815,2 m; 7. Dominique Wavre (Mirabaud) à 2 051,6 m; 8.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 2 079,2 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 2 153,4 m; 10.Bertrand De Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 3 477,6 m; 11.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 3 670,8 m; 12.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 4 456,1 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB); Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat).
 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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