
Présenté au salon de Düsseldorf, le nouveau circuit international de régates sur catamarans volants débutera en mai en Autriche. Le créateur de cette « Great Cup 32 », Laurent Lenne, nous dévoile son projet.
Français expatrié en Hollande, Laurent Lenne, dirige une grande entreprise de logiciels à Amsterdam. Jeune, il étudie l’architecture navale à Southampton et navigue régulièrement sur des Formule 18 (petits catamarans). Sa passion pour la voile le convainc finalement à créer un nouveau circuit de régates spectaculaires et accessibles au grand public. C’est dans ce créneau estampillé « sport spectacle » que débarque son bébé : le « Great Cup 32 ».
Le Figaro Nautisme - Quelle est l’ambition de ce nouveau circuit de courses ?
Laurent Lenne - Je veux créer la plus grande série professionnelle de catamarans de plus de 32 pieds du monde. J’aimerais pouvoir rassembler sponsors, marins professionnels, spectateurs et jeunes autour d’un même circuit accessible au niveau financier. Le bateau tout équipé coûte 217.000 euros HT (un Extreme 40 coûte un peu moins de 400.000 euros). Je voudrais faire de ces bateaux et de ces régates une série d’accès vers la Coupe de l’America.
Où se dérouleront les régates ?
L’idée serait de créer trois zones de course internationales : une s’étendrait de l’Europe vers le Moyen-Orient et cela jusqu’en Afrique, la seconde serait en Amérique et la dernière prendrait place en Australie et Asie. Naviguer dans l’hémisphère nord de mai à juin puis migrer dans la partie sud me paraît être la solution idéale.
Quand et où se déroulera la première épreuve ?
Nous commençons par l’Europe et la première étape se courra au Lac de Traunsee en Autriche au mois de mai.
« A 55 km/h au dessus de l’eau »
Il y a déjà les Extreme 40 et les America’s World Series (AC45) qui existent sur ce créneau. Pensez-vous avoir assez de « place » pour votre nouveau catamaran ?
Nous sommes différents des autres bateaux, le notre fait moins de 10 mètres, est facilement démontable et ne nécessite pas de grue pour le mettre à l’eau. Il peut même se transporter sur une simple remorque de route (les AC45 et les Extreme 40 nécessitent des containers et une grue pour le matage et la mise à l’eau). De plus les GC32 ont été construits pour une utilisation aussi bien en mer que sur les lacs. Grâce à ses safrans en « L » et ses dérives en « double S » ce catamaran peu dépasser les 30 nœuds (55 km/h) en se stabilisant au dessus de l’eau.
Avez-vous été inspiré par les Extreme Sailing Series créées par Mark Turner ?
Pour tout navigateur les Extreme Sailing Series sont une référence. Mark Turner a fait du très bon boulot, tout comme les America’s World series. Mais je me suis également inspiré d'autres séries monotypes comme le RC44 et le circuit des Melges 32.
Que pensez-vous de cet essor du multicoque dans le monde de la voile ?
Nous entrons dans une nouvelle ère que les catamarans symbolisent très bien. L’adrénaline, l’effort physique et la compétition forment un ensemble très additif mais aussi très dangereux. La sécurité reste très importante, c’était une de nos priorités, nos catamarans ont 30 % de chance de moins de chavirer qu’un AC45.
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