
Dans une brise de 20 nœuds, les finalistes de la 34eme Coupe de l'America, les Néo-Zélandais d'Emirates Team New Zealand (ETNZ) et les Américains d'Oracle Team USA (USA), se sont livrés deux duels d'une incroyable intensité.
Jour après jour la 34eme Coupe de l'America continue de surprendre. Après la pénalité de deux points infligée au defender pour tricherie, la balade néo-zélandaise du premier week-end, le coup de blues des Américains qui semblaient partis pour faire de la figuration au point d'annuler une manche, le quasi-chavirage des Néo-Zélandais, on a eu droit ce dimanche à la démonstration américaine suivie du match le plus serré de la finale remporté par les hommes de Dean Barker. "C'était une des courses les plus excitantes que j'aie vécu. Si vous n'avez pas apprécié en tant que spectateur, vous devez changer de sport (rires)", a déclaré Glenn Ashby, le régleur de l'aile d'ETNZ.
Volte face
Ce sublime face à face - lors de la seconde course du jour - fut probablement le plus beau de la compétition grâce à son scénario et à l'incroyable proximité des AC72 à l'approche de la descente finale. Les Néo-Zélandais, partis en tête et menant encore à la porte sous le vent, ont vu leur avance se réduire à mesure des virements et de la tactique bien inspirée de Ben Ainslie (quadruple médaillé d'or olympique) pour les Américains. Son homologue kiwi, Ray Davies voyait même l'AC72 américain croiser devant à plusieurs centaines de mètres des bouées au vent.
Le chronomètre parle mieux que personne : 9 centièmes de secondes d'écart à la bouée au vent et deux options différentes vers le dernier point de passage avant la ligne d'arrivée. Les Néo-Zélandais enroulent la bouée de droite et prennent le large au sens propre comme au figuré. Les Américains côté terre ne reviendront pas même si le croisement fut très serré. Chaque équipe ajoute ce dimanche un point supplémentaire à leur quête des 9 victoires synonymes de trophée suprême. Les Américains affichent pour la première fois un score positif d’un point malgré leurs 3 duels remportés minorés à cause de la pénalité de 2 points reçue pour tricherie en AC45. La Nouvelle-Zélande elle, retient son souffle, à seulement deux victoires du graal, les hommes de Dean Barker peuvent placer leur pays en effusion dès mardi s'ils remportent les deux courses programmées.
"Je dédie cette victoire à Philippe Presti"
Auparavant les Américains avaient eux réalisé leur course référence, surclassant littéralement les Néo-Zélandais, du départ qu'ils maîtrisèrent à merveille en tenant Aotearoa à l'écart jusqu'au bord de près dans lequel ils augmentèrent leur avance grâce à une vitesse retrouvée. "Je salue l’incroyable travail des gars à bord. Ils ont vraiment tout donné. Ce fut très physique", avouait James Spithill après cette victoire, rajoutant : "hier soir, nous avons mis au point un plan pour prendre les commandes dès le pré-départ. Je dédie cette victoire à notre coach Philippe Presti".
L'impressionnante maîtrise du defender sur cette course 9 n'a pas échappé à Glenn Ashby, le seul étranger à bord d'ETNZ : "les Américains ont tant progressé, c'est impressionnant de les voir naviguer comme ça". Son skipper Dean Barker retenait plutôt un point crucial à améliorer : "on a fait quelques erreurs dont un mauvais départ sur la première et quand tu le loupes ta course est foutue car c'est très difficile de revenir face à un adversaire aussi adroit". Dos à dos ce dimanche avec une victoire partout, la bataille promet d'être intense ce mardi.
"On ira boire une bière tous ensemble"
Habituellement très policé et humaniste sur les réseaux sociaux, James Spithill, le barreur d'OTU, a soulevé un vent de colère en Nouvelle-Zélande après la diffusion d'un message peu amical sur son compte Twitter. On pouvait y lire une phrase insultante envers les Kiwis inscrite sur le tableau blanc de l'équipe américaine. "Ce n'était pas très malin d'avoir publié ça sur Twitter, je l'ai retiré. J'ai beaucoup de respect pour les Néo-Zélandais et même si sur l'eau on a envie de s'entretuer, on sera les premiers à aller boire une bière ensemble quelque soit le vainqueur", s'est justifié l'Australien qui publiait les jours précédents des photos de ses enfants le soutenant.
Les machines volantes et les équipiers bodybuildés vont pouvoir souffler ce lundi, les prochaines régates étant prévues à 13h15 et 14h15 (22h15 et 23h15 heure française) ce mardi 17 septembre.