
Du 25 mai au 1er juin, une vingtaine de Class 40 s’élanceront dans les eaux normandes et britanniques en quête de la difficile Normandy Channel Race et ses 1000 milles à parcourir entre la Grande-Bretagne, l’Irlande et les côtes françaises.
C'est "The place to be". La Normandie est le théâtre de plusieurs événements de grande ampleur cette année. Outre la célébration des 70 ans du débarquement allié, la région accueille également la Normandy Channel Race, qui fête sa 5e édition en tant qu’épreuve de référence et de début de saison de la Class 40. Les ténors du circuit – Yannick Bestaven, Bertrand Delesne, Damien Seguin - et l’épouvantail de la classe – Sébastien Rogues - ont répondu présent, accompagnés chacun d’un équipier. Les 17 duos attendus forment une flotte aguerrie et prête à en découdre autour d’un parcours difficile concocté par Sylvie Viant, directrice de course au CV chargé, entre Transat Jacques Vabre et Route du Rhum.
Sébastien Rogues, l’imbattable
L’an passé la recette de la victoire avait été éprouvée par un couple franco-allemand : Jörg Riechers et Pierre Brasseur. Le duo avait trouvé l’alchimie parfaite pour boucler les 869 milles en 3 jours 7 heures et 57 minutes, devançant leurs dauphins Nicolas Jossier et Alexandre Toulorge de 56 minutes et 20 secondes. Pour cette 5e édition, il parait difficile de ne pas vêtir Sébastien Rogues du costume de favori tant le skipper de GDF Suez domine et écrase la concurrence. Le navigateur de 28 ans est même invaincu en Class 40 depuis plus d’un an: lors de la dernière Normandy Channel Race, le 14 avril dernier, une avarie l’avait privé de résultat. Mais depuis cette mésaventure, le skipper et sa monture trustent les victoires : Armen Race, Record SNSM, Les Sables-Horta-Les Sables, Rolex Fastnet Race, Transat Jacques Vabre, Grand Prix Guyader… Accompagné par Bertrand Castelnerac, un habitué des régates offshore et du Tour de France à la voile sur Courrier Dunkerque, le duo sera surveillé comme du lait sur le feu par ses concurrents.
Un long parcours très tactique
Avec près de 1000 milles à parcourir dans la Manche et autour de trois pays, le parcours de la 5e édition ne manque pas de piquant. « La première partie, jusqu'à l'Île de Wight, est une bonne transmanche classique, avec un parcours côtier intéressant devant les plages du Débarquement et une traversée bien perpendiculaire des "rails", comme il se doit pour respecter les règles de trafic », commente Halvard Mabire, marin français, grand habitué de la course au large avec 5 tours du monde en équipage, 7 solitaires du Figaro et 33 transats à son actif. « Puis viennent les Needles, Portland, Lizard, Land's End, ajoute-t-il. La flotte ira ensuite saluer le Wolf Rock et la Mer Celtique, que les marins sillonnent moult fois pendant le circuit Figaro et les divers Fastnet. » Les engagés traverseront alors la Manche pour retrouver les côtes françaises et plus particulièrement les Côtes d 'Armor et leurs forts courants et marées. «Le délicat passage du Raz Blanchard en guise de passage à niveau, puis le phare de Goury, marqueront peut-être la fin des derniers espoirs pour les poursuivants du paquet de tête. Le passage de Barfleur sera la dernière difficulté avant de rejoindre la baie de Seine et Caen », promet le skipper, très investi dans l’association de la Class 40.
Un suivi de course millimétré
Du côté des nouveautés, un nouveau système de positionnement satellite permettra de suivre de très près la course sur la cartographie du site internet, avec une position actualisée toutes les 15 minutes, de jour comme de nuit. L’immense parcours pourrait quant à lui se retrouver raccourci par la direction de course en fonction des variations météorologiques. À terre et à quelques jours du 70e anniversaire du Débarquement, beaucoup d’animations ont été programmées autour du bassin Saint-Pierre dans le centre de Caen. Notons notamment la présence exceptionnelle des goélettes L’Étoile et La Belle Poule de la marine nationale, du bâtiment-base des plongeurs démineurs-Vulcain, et du trois-mâts Marité.
Les marins engagés devront sans doute faire l’impasse sur les animations pour se concentrer sur leur course sprint qui durera entre trois et sept jours.